« La mère est assise près du poêle à bois et la bassine à ses pieds est vide. Sur ses genoux, Neptune dort roulé en boule dans les plis de la robe noire. Il lève sa petite tête en entendant les garçons entrer dans la cuisine et saute sur le carrelage pour aller se frotter aux bas de pantalon de ses deux amis. Doucement, Arnold prend sa mère dans les bras et la berce. Ils ne se disent rien, ils ne pleurent pas, mais la tristesse est palpable au-dessus d’eux. Jean-Charles se dit qu’il pourrait toucher leur malheur s’il tendait la main. »
Fresque familiale, rebrodée du fil de la fiction, La mère d’Arnold nous emporte des années 1920 à 1950. Saga émouvante qui voit des enfants s’émanciper du giron maternel et, adultes, connaître les affres du conflit mondial et le début des Trente Glorieuses.
Sophie Chambade est la petite-fille d’Arnold. Issue de cette famille d’expatriés qu’elle décrit avec délicatesse, elle a gardé peu d’attaches en Europe. Comme ses devanciers, le virus du voyage est en elle.
Prêts pour un saut dans le temps ?
Le cadre passe en noir et blanc et nous fait voyager des années folles aux Trente Glorieuses.
Ravie d’avoir pu découvrir ce livre de Sophie Chambade. Une belle plume, beaucoup de délicatesse et de poésie.