« Sanier : T’y arrives, toi ?
Fertier : À quoi ?
Sanier : À être joyeux ?
Fertier : Ouh… Un bien grand mot encore.
Sanier : Joyeux ?
Fertier : Peut-être. J’ai pas l’habitude. Moi je dis que ça va. Ou que ça ne va pas, dans l’autre sens, si je sens que c’est dans l’autre sens. Tu comprends ? Faut pas se mettre la tête plus mal que ça. La vie, c’est simple. Pas se la compliquer… »
Marjoline a quitté Sanier, son amoureux passionné. Alors leur rupture, l’amour : on ne parle bientôt plus que de ça dans ce pittoresque village des Bourgs. Le désordre s’installe sûrement. Sanier tente de se noyer dans son lait entre deux monologues avec sa vache, Fertier est marié à une morte, alors vous imaginez, le sujet le fait exploser, la Dunier voudrait détester tous les hommes, notamment un, Dameline désespère de son amant de papier, le Maire veut légiférer sur l’amour, Miduline sent en elle un printemps qui fleurit… Au milieu de tout ce beau monde, le jeune commis, lui, reste yeux grands écarquillés.
Avec fracas et invectives, l’amour, encore lui, toujours lui, fait fusionner et s’écharper âmes et corps dans une grande controverse à la façon des Bourgs.
Une pièce tendre et drôle, teintée de doux absurde et de poésie. Imprégné des œuvres de Samuel Beckett et de Boris Vian, Fabrice Sechet met aux prises des personnages hors norme aux sentiments exacerbés.
Les répliques de « L’amour vu des Bourgs » nous tirent loin de notre quotidien, et les multiples facettes de l’amour se mettent au service d’une pièce touchante et pleine de rebondissements. Un vent de fraîcheur sur le théâtre !