« J’ai vu ma gorge trouée et des mots qui en sortaient, mais je ne disais rien. Pourtant les mots sortaient un à un et moi, je ne disais rien. Je les ai pourtant vus sortir, je me suis pourtant entendu crier. Je savais bien que je n’étais pas encore née. »
La difficulté à être et à se libérer de ce qui entrave est au cœur de cette pièce. Il y est question des mères et des filles qui portent le poids des conditionnements passés. Ces femmes sont ici et ailleurs, elles peinent à s’incarner, à trouver leur place. Elles ne portent pas de nom car ce qui se joue ici est universel : elles sont des archétypes. Le spectateur ignore qui elles sont. Elles ont endossé tous les rôles, au risque d’occuper toute la scène, sans possibilité de s’échapper. Elles crient pour que leurs voix portent, pour exister face au silence.
Après deux années en section art dramatique au Conservatoire à Rayonnement Régional de Dijon, Maéva Chenouna intègre, à Paris, l’école Auvray-Nauroy où elle reçoit, de 2016 à 2018, une formation complète et riche de l’art de l’acteur. Elle y redécouvre un aspect essentiel de son parcours : son rapport à l’écriture.
"En boxe, on appelle "shadow", le fait de boxer dans le vide face à un adversaire fictif". L'allégorie de la condition féminine selon Maéva Chenouna, qui impulse un vent d'espoir à l'heure de l'empowerment au féminin et du retour de la "sororité".