Thème : Poésie

Kézako

« Dis-moi la vie
Pour ce qu’elle est,
Sans artifice
Et sans reflet,
La voir
Et la saisir pour de vrai…»

Prêter l’oreille à l’écho de la société, puis se dire que face au rejet et à la violence, le cheminement intérieur peut être la voie. Illustré d’encres, de photographies et de cartels, « Kézako » est un objet poétique façonné d’ombre et de lumière, comme nos existences et le monde le sont.

Clairs-obscurs de mes soleils mouillés

« Je cultive les essences de notre jardin
Comme je loue notre amour sur mes parchemins.
Mes écrits s’envolent pour ravir ton cœur
Tels les effluves de nos parterres de fleurs.

J’entretiens les rosiers de notre charmille,
Comme l’artisan potier pétrit l’argile,
Et notre tonnelle se métamorphose,
Se pare d’une myriade de roses. »

Philippe Pauthonier présente ce onzième recueil, tout de douceur et de sincérité. Jonglant de la poésie classique au vers libre, du pamphlet au sonnet, l’auteur célèbre la fraternité, le romantisme et la spiritualité. Il décrit la réalité du monde et la marche implacable du temps à travers l’œil du poète, avec mélancolie, nostalgie… mais aussi avec espoir.

Chants pour rien et de nulle part

« Et nous sommes sur le damier
Puisque rien n’arrête la fourche.
Les fourmis sortent par la bouche
et que m’importe d’y tomber. »

Derrière ces vers et leur musique lancinante et énigmatique, affluent la prière, la plainte, l’imprécation, la nostalgie et la peur, le jeu des destinées et leur menace…

Ne te fie pas aux heures grises
la destinée s’y tient parfois
En la promesse une traîtrise
la sangle est cachée dans le choix.

Et ce qui vient sourdre aussi au cœur des mots, comme une incantation, et que le poète peut à peine dire, tant lui paraît étrange la gageure d’exister.

L’ombre de mes interdits

« Si je peux vous emprunter un mot je dirai magnifique
Magnifique est l’amour
L’amour est pur et sincère
Sincère est l’amour que je ressens pour lui
Lui qui est le plus merveilleux hasard de ma vie »

Dans ce long poème en prose, Nelly Gbeli décrit les nuits blanches et torturées d’une relation tumultueuse. Puis elle célèbre l’apaisement lorsqu’on s’en échappe enfin, l’impulsion donnée grâce à une nouvelle rencontre, une nouvelle lumière… une nouvelle aventure remplie de joies et de peines, ingrédients basiques de l’amour.

Premiers émois

« Car oui, il me semble que je
N’ai jamais pu aimer que toi,
Discrètement, ton amitié,
Si grande soit-elle, m’allait…»

Les premières fois possèdent leur propre saveur, celle de l’inédit mais aussi de l’interdit. Elles marquent durablement de leur empreinte nos pensées et nos soupirs. Ce recueil tout en délicatesse dit les émois, les regards échangés, les amitiés à la vie à la mort. Tout ce qui fait la singularité du temps de l’adolescence.

Sinon rien

« L’autre jour
comme si de rien n’était
le soleil s’est levé normalement
les morts sont restés morts
les vivants comme chaque jour au carré du cercle
Moi aussi j’ai enterré mes derniers espoirs cachés. »

L’amour est le cœur de tous les rêves. Il guide nos existences, les condamne à l’errance ou leur procure la satisfaction espérée. En vers aussi aigus que des cris, l’auteur détaille chaque facette de ce sentiment ambivalent, cruellement humain.

De troublantes émotions enlacent nos âmes

« Découdre le surfil des souvenirs
au fil de la peau, au fil des os
et laisser parfois l’éclat d’un sanglot
comme un battement d’aorte s’épandre
parmi les ombres d’antiques remords
prouver l’impossible retour »

Dans ses vers imprégnés de poésie classique, Jean Hladik explore l’Univers allant du grandiose au minuscule, du big-bang au coup de foudre. Une plume musicale qui sait se glisser dans les cœurs pour les faire battre et dans les esprits pour les faire avancer.
 

Au vent de mes neurones

« Dans l’imprimerie de ma mémoire
Toi secrétaire du Sacré-Cœur
Dansant sur la nation que j’ai choisie »

Filent les souvenirs, les tourments et les amours. Dans leur sillage, ils laissent des mots épars que le poète recueille et sertit en rimes. Exercice de joaillerie mâtiné de tendresse, l’écriture de ce recueil est un doux hommage à ce qui fut.
Jamel Mouaouya jongle avec les mots, les enchâsse, les taille, fait de la pierre brut un diamant rutilant.

Sentiments et réflexions

« La vie, ce petit espace temporel entre la naissance et la mort
La vie, ce temps que je veux sans remords
La vie, si belle en vérité, je vous le dis
La vie, pleinement, amoureusement et sans retenue, je la vis »

Dans ce recueil, l’auteur a réuni cinquante textes, cinquante concentrés de réflexions douces et tendres, acides et critiques. Un jeu de mots sur les mots pour traduire l’essence des émotions, des sentiments et les transcender à travers la poésie. On y croisera le chemin de l’amour, évidemment, on fera signe aux heures qui passent et on se repaîtra de nature, du rêve et puis des autres en prenant le temps de vivre.

μάνα (mère)

« Remonter tendrement comme une brise estivale
Ta caresse sur ma figure d’enfant
Pour reconstituer ton visage
Emprunter ton regard
Pour reconquérir mon enfance »

Aki Roukas a toujours eu à cœur de laisser une trace de sa mère, ces doux souvenirs d’enfance qu’il lui attache. Dans «μάνα », il a réuni toutes les pièces d’un puzzle fait d’émotion et de respect pour rendre un hommage retentissant à cette femme courageuse, simple, et pourtant extraordinaire. Un témoignage d’amour sincère et indélébile pour que la figure aimée échappe aux griffes de l’oubli. Pour que les mères du monde entier qui enfantent toujours dans la douleur selon la volonté du créateur, soient réhabilitées dans la joie et l’amour de leurs propres créations.

Aux âmes désossées

« Je me souviendrai de nous, comme d’une fleur qui s’est épanouie.
Qui s’est froissée avec le temps, qui a éclos sous des orages, qui s’est réchauffée sous le soleil. Et qui a piqué le jour où on l’a arrachée. »

Dans ce recueil qui sollicite à la fois sens et sensibilité, Dawid Stelmaszyk dévoile sans fards un cœur à vif, qui n’a pas peur de se laisser écorcher par la vie. Sentir la vie au fond de ses entrailles, qui bouillonne et qui bruisse. Un ouvrage cathartique pour l’auteur comme le lecteur, enveloppé dans un cocon de douceur, un ouvrage qui parle d’amour, de déception ou de résilience, avec la rage tendre qu’on connaît aux plus audacieux quand il s’agit des sentiments.

Pérégrinations

« Quand vient le dimanche la lune se mange pastille d’anis
Le lendemain soir un grand drapé noir libère un onyx
Mardi en vigile sa ligne gracile s’embrume en malice »

Dans ses « Pérégrinations », l’auteur révèle le déroulement d’une existence en quête de sens. Enseignant dans la vie, poète chansonnier dans le cœur, Jean-Guy Desrochers a voyagé aux quatre coins de la Terre, recueillant la beauté, l’ordinaire et le singulier, et les a soigneusement apprêtés sous forme de couplets. Une autobiographie poétique empreinte d’évasion et dans laquelle l’amour est roi.

Les ailes du voyage

« Je cherchais les ailes du voyage
J’errais par ciel bleu et nuages
Une voix lointaine m’encourageait
Verrais-je un ange, qui sait ? »

À travers ce recueil filent les années, les souvenirs, comme autant d’éclats qui scintillent dans la mémoire. Sur le fil de la poésie, l’auteur dit les moments doux de la vie et les douleurs.

Noir

« Tu n’auras donc connu que l’or de la jeunesse
Évitant par là même les affres de vieillesse
Et ta tombe aujourd’hui toute figée de blanc
Nous étouffe le cœur inévitablement. »

Entre lettres imaginaires, poèmes et illustrations, c’est toute la tristesse d’un père qui s’exprime dans cet ouvrage. Sa fille, Marion, a perdu la vie à l’autre bout du monde. Comme un fragile exutoire à la douleur, les mots, percutants, s’enchaînent avec une élégante pudeur, touchant le lecteur au cœur.

Dans le jardin de ma mélancolie

« De mon oisiveté germent mes écritures,
Mon esprit vagabonde au bout de l’Univers,
J’avance à petits pas, je sème mes ratures,
Et, sur mes feuillets blancs, s’épanouissent mes vers. »

Sonnets, pantoums, vers libres… L’auteur marie avec brio toutes les formes poétiques dans sa quête du terme qui saura exactement exprimer une émotion. Un rythme précis traverse toute l’œuvre de Philippe Pauthonier, toujours plus juste et plus exigeant.
Le cœur entre deux pays, la France et la Pologne, la passion des mots alliée à la rigueur scientifique, Philippe Pauthonier livre au fil des ans une œuvre poétique aussi singulière qu’attachante. Ses poèmes sont régulièrement récompensés en concours de poésie et ses recueils ont été primés à plusieurs reprises.

Poèmes d’un jour

« Images et nerfs sont de trop
Imaginaire nous dépasse
Imaginaire prend toute sa place
Ne laissant à nos nerfs
Que d’ultimes fragments »

Nicolas Guyot marche tel un funambule solitaire sur le fil entre le conscient et l’inconscient. Il nous emmène dans les contrées de l’imaginaire qui donnent naissance aux mots et, sans filet, les fait jongler dans le vide avec adresse. On explorera la noirceur de l’âme humaine mais aussi sa lumière, entre des lignes espiègles et des vers exaltés.

Fragments des deux rives

« Devant eux, flots rugissants
Vents puissants
Regards hagards
Visages blafards
Partir, effacer le passé »

Derrière ses vers sincères et délicatement ajourés, l’auteur expose les vicissitudes du monde moderne. Franchement engagé, toujours honnête, ce recueil offre un panorama de ces poussées de fièvre sociétales, pétries de liberté, de tonitruance, de malaises, de luttes inlassables et d’espoir.

Le parfum des étoiles

« Je t’ai longtemps cherchée
sur mes chemins de grande incertitude sans le savoir
sans le vouloir
j’allais vers toi »

Célébrant tour à tour les diverses facettes de l’âme humaine, Jacques Denniélou écrit des poèmes aussi littéraires que visuels. Il met à l’honneur la femme dans toute sa splendeur, à la fois fantasme, désir et puissance. Il parle avec douceur de la faiblesse de l’Homme, des étincelles du quotidien et des grandes et petites désillusions de l’existence.

Du temps du soleil et de la nuit suivi de Pensées du dimanche soir

« Je ne voyais pas plus de dix mètres devant moi,
et j’avançais vite, de plus en plus vite.
La nuit fut complète quand minuit sonna,
et la sombre route était longue d’ombres qui lévitent. »

Dans ce recueil aux vers tendres et plein d’une sincérité désarmante, Ali Sanhaji communique sans fards un amour indestructible. Amour pour qui ? Pour… quoi ? Le monde, dans son entièreté. Dans ses imperfections et ses merveilles. Ses petits bonheurs et ses grandes déceptions. La nature, mise à l’honneur, au fil de chemins parcourus, dans l’errance ou avec un but. Et surtout, une passion sans bornes pour la vie, flambeau éternel et un peu magique qu’on porte en notre cœur.

L’œillade du plaisir

« Empreintes de ces pieds nus
Gigantesque statue de l’archange
Ombre à moi l’inconnu
Foulées à virevolter me met aux anges
Et ces remparts qui me défient »

Dans cet ouvrage aux multiples facettes, tantôt espiègle, tantôt lyrique, l’auteur nous emporte dans une folle danse de jeux de mots. Il nous fait visiter des lieux singuliers, où nous croiserons des personnages hauts en couleurs, toujours fantastiques, parfois irréels.