« Par une lumineuse matinée d’automne, un homme aux tempes grisonnantes déambulait dans les rues de Versailles, et traversait la place du marché, distrait à chaque pas tantôt par les étalages de fruits et légumes, les fromages, tantôt par les voitures, les autobus, les kiosques à journaux, d’assez mauvaise humeur, à vrai dire, car n’étant pas revenu dans cette ville depuis quarante ans, il ne reconnaissait plus grand-chose du décor qui avait été celui de son enfance. Seul le château était bien encore là, semblable à lui-même, excepté les grilles qu’on avait redorées et qui brillaient d’un éclat surfait. »
Il n’est pas nécessaire d’être Versaillais pour goûter ces nouvelles se déroulant dans la cité royale, revisitée en toute liberté par l’auteur. Elle en apprécie à la fois le charme, la grandeur et les travers. Dans ces pièces d’humour, elle déguise un pessimisme latent sous un sourire taquin, s’accordant parfois la fantaisie de pasticher quelques écrivains… Saurez-vous les reconnaître ?
À la manière de ses auteurs favoris, Lysistrata nous convie à une balade quelque peu iconoclaste dans la cité royale. Ou comment revisiter avec brio la forme de la nouvelle.
Très bon recueil de nouvelles, variées et très enlevées. Les pastiches sont excellents.