Thème : Biographie et autobiographie : héritage culturel

L’Avant-père

« Ce qui m’intéresse le plus, c’est ce personnage que j’aimais profondément, personnage à la fois exigeant, personnage bourru, rebelle, affectueux et quelquefois entier… malheureusement atteint trop tôt par la maladie et le handicap… Ce qui m’intéresse le plus, c’est son cheminement personnel, ce qui l’a amené progressivement à faire ou à ne pas faire… »

La vie de nos parents recèle des facettes qui nous demeurent pour partie inconnues : les mystérieux temps d’avant notre naissance.
Jehan Coquebert de Neuville a entrepris cette recherche ou, comme il le dit pudiquement, cette « reconstitution » d’une existence dont la trame lui avait échappé, celle de son père. Carnets de notes, photographies, cartes postales, attestations diverses, livret militaire forment quelques-uns des maillons visibles de cette chaîne de vie. Lorsque les éléments manquent, l’imagination prend le relais. Ce minutieux travail d’archéologie familiale dévoile la personnalité du père et permet au fils, surpris, ému souvent, de mieux se comprendre lui-même. La devise des Coquebert de Neuville, Fortis ubique, y prend également tout son sens.

La Lune

Mon éducation a été à la fois stricte et bienveillante. Elle a complété une présence familiale attentive et aimante.
Ces bonheurs de l’enfance sont un capital inoubliable car, au moment des épreuves inévitables de l’âge adulte, ils construisent une réserve de résilience bien utile pour absorber les chocs de la vie.

Une enfance, entre 1943 et 1955. Les adultes veulent reconstruire un monde qui s’est écroulé ; courage et rigueur sont de mise. Petit Jean connaît les restrictions alimentaires, les ventouses et les sangsues, rêve, joue, heureux, dans cette aura qui nimbe un enfant aimé par les siens. L’aptitude au bonheur, c’est bien le cadeau que ses parents ont offert à Petit Jean.

Ce récit aux couleurs du temps d’avant nous dit que la vie était alors différente. Là où une certaine lenteur était voulue, on préconise aujourd’hui l’accélération. Le rapport à la nature et à l’autorité s’est profondément modifié.

À la tienne, Étienne…

« Seigneur, faites que je ne sois pas jalousé pour m’avoir laissé si longtemps en bon état pour cette dernière étape, qui fait que mes proches pensent qu’elle est prolongée. Moi, je sais que lors de la pesée des âmes, il me sera demandé ce que j’en aurais fait de ce rab de vie douce, si rarement attribué. »

Une série de rubriques, graves, tendres ou humoristiques, d’un nonagénaire qui revient sur ses souvenirs du temps jadis, avec émotion et fantaisie. On croise dans ses récits l’occupation allemande, le temps des colonies, le plat pays, le pensionnat, les habitudes à la brasserie de banlieue, la vie hors du temps dans les villages du Cantal, mais aussi les observations désabusées d’un vieil homme sur son temps et ses colères…