Thème : Religions de l'Antiquité

La guerre de Troie et l’inconscient grec. Le rôle des femmes

« La guerre de Troie montre comment se construit l’inconscient collectif grec. Le récit est centré autour de la légende de la « belle Hélène ». Elle est liée à l’imaginaire, mais sa fonction est symbolique. Pour les Grecs, la beauté est une apparition comme aleithia, la vérité, dans son sens initial, qui veut dire dévoilement, la naissance du nouveau. Ils questionnent par ce biais la naissance, et donc la mort et l’être. »

À travers le récit de la guerre de Troie se révèle la structure de l’inconscient collectif hellène. La femme grecque et troyenne dévoile une métonymie d’Hélène. Les Troyens y voient l’apparence, l’illusion, les Grecs y voient une apparition, un symbole de vérité. Hélène n’est en réalité que le prétexte pour le voyage et l’enrichissement que les Grecs ont tiré de la guerre…

Les coups de foudre de Zeus

« Croyez-moi : quelques millénaires d’existence ont suffi pour me donner envie de goûter le repos éternel. Vivre, c’est merveilleux, mais mourir a du sens. Et tous ceux qui vous annoncent un bonheur différé dans la mort vous mentent ou se leurrent. »

Maître des cieux, Zeus est aujourd’hui oublié de ses fidèles. Plus aucun humain ne lui rend de culte, ses statues sont tristement enfermées dans les musées. Que faire ? Zeus décide de prendre alors la plume pour retracer sa vie, relater ses amours et ses combats. Que les temples désertés vacillent sur leurs colonnes, le roi de l’Olympe n’est pas avare en révélations !

Le héros, le monstre, la mort

« Les héros affrontent toujours le monstre d’une manière stéréotypée mais pas identique, qui souligne leur similitude et leur différence. Les mythes sont interprétés en fonction de la politique ou de l’économie, mais ce qui constitue leur essence est le symbolique narratif de ce qu’ils racontent. »

Après avoir étudié les liens féminins d’Ulysse et leur rôle dans son ascension, Efi Papavassilopoulou porte ses recherches sur un autre pan de la mythologie : l’image inébranlable du héros. Le héros qui vainc le monstre mais pas la monstruosité, engageant une lutte perpétuelle et manichéenne, millénaire et éternelle. À travers certains personnages emblématiques de la mythologie grecque, elle fait un parallèle entre le héros des mythes et l’humain, recherchant l’identification et l’évolution.

La fonction maternelle et sa relation initiale avec l’ordre et le noos

« Je me sens être dans le temps et l’espace, c’est-à-dire je m’intuitionne, selon Kant, et je me projette à l’autre pour capter son essentialité. C’est le noos.
La fonction maternelle de l’accueil permet de sentir le temps et l’espace dès la naissance avant la conceptualisation et, simultanément de se sentir sans épuiser son existence avant d’ouvrir à l’évolution. »

Déesse mère, génitrice ou nourricière, la femme a toujours été une référence centrale dans l’histoire de nos civilisations. Facteur clé, la fonction maternelle fait naître des idées et des inventions chez les hommes, et devient symbolique. Mais quel est son rapport avec le noos, la compréhension avant la conceptualisation ?

Selon l’auteur, le noos relève du pressentiment, celui de « capter l’essentiel », en relation intime avec la mère, vers qui l’on se projette initialement. La mère donne le rythme et l’essence de l’existence dans son ouverture, car elle indique l’ordre naturel qui contient la richesse de l’incalculable et l’inéluctable de la nature.