Thème : Action sociale, aide sociale

Mon journal de bord auprès des SDF

« Dans la rue, les repères et les codes fondamentaux se déconstruisent. D’autres codes les remplacent. L’accompagnement quotidien de personnes en grande précarité dans des lieux de vie confronte souvent les travailleurs aux difficultés du respect des règles.
Il semble parfois difficile et inconcevable pour certains hébergés, après avoir passé de longues années dans la rue, de vivre dans un lieu où il faut respecter des règles et des horaires stricts. »

L’auteur est éducateur dans un centre d’hébergement pour SDF de la Croix-Rouge française. Durant trois années, il a tenu un journal où il rapportait les situations auxquelles il doit faire face en tant qu’accompagnateur d’un public composé d’hommes de tous âges et de toutes origines. À travers ce témoignage où la drôlerie côtoie le tragique, il nous livre les ressorts qu’il emploie pour mener sa mission à bien : tenter de permettre à ces « gueules cassées » de renouer avec la vie.

Le bénévolat court toujours

« S’impliquer par devoir ou par sens des responsabilités. S’impliquer par souhait de s’investir ou par souhait de mettre en place un projet… Ce sont des gestes très honorables et salutaires. Ils ne pourront jamais vous être reprochés. L’enjeu du livre est de traiter avec vous, la grande dimension du bénévolat à travers ses axes, à travers ses piliers. N’oubliez pas que ce sont les actes de bénévolat et non la fonction qui font la qualité même d’un bénévole. »

Destiné à tous ceux et celles qui souhaitent s’informer sur le bénévolat, ce livre vise à inciter chacun à s’investir davantage dans ce domaine. Véritable guide pratique rédigé par un volontaire de longue date, il fournit les clés pour découvrir les ressources nécessaires, et les méthodes pour être plus efficace dans sa mission. Une prise de conscience honnête des enjeux du bénévolat, de sa beauté mais également de ses limites.

B.a.-ba de l’aide à domicile

« Bonjour, je suis Catherine, votre aide du moment. Et vous êtes ? Pas intéressé ? D’accord, vous avez de l’humour, j’en suis ravie, ça va bien m’aider, mais savez-vous pourquoi je viens à votre rencontre ? »
Voilà un exemple de premier contact possible entre une aide à domicile et une personne qui va bénéficier d’un soutien. Ce n’est pas la façon la plus répandue comme entrée en matière, mais ça a été la mienne dans certains cas.
L’humour a sauvé ma santé mentale et nerveuse. »

Les salariés et les bénéficiaires de l’aide à domicile trouveront dans ce guide de précieuses informations. Depuis les relations interpersonnelles jusqu’aux bonnes pratiques en usage dans la profession, les différentes problématiques sont évoquées et enrichies d’exemples concrets.

Suspicion de minorité…

« J’ai eu le sentiment d’être arrivé au beau milieu d’une plaidoirie.
Ces plaidoiries où sont exposés des faits.
Où des preuves sont données, et où on comprend également, et assez rapidement, qu’il faut convaincre un oratoire.
Où, encore, j’ai eu cette impression de « débarquer » dans l’une de ces salles de délibération où la réflexion est au maximum. Alors que les questions diverses et variées sont examinées, il a donc à prendre une décision. »

Ils portent déjà sur leurs jeunes épaules le fardeau de l’exil. Ils ont dû fuir leurs pays respectifs, franchir mers et frontières au péril de leur vie.
« Ils » ce sont les mineurs étrangers isolés, mineurs « non accompagnés », M.N.A.
Ces adolescents sont en situation d’extrême vulnérabilité, et devraient être protégés comme tous les autres. Cependant, ils sont traités différemment, en raison trop souvent d’une absence de statut administratif. Le regard porté sur eux est chargé de suspicion : on craint une déviance potentielle, on soupçonne un mensonge sur l’âge. On suspecte également l’appartenance à des réseaux de délinquance.
L’auteur les a rencontrés ces adolescents. Il les a écoutés raconter leur périple jusqu’à nous. Il a recueilli leurs confidences et témoignages et donne l’alerte sur cette situation d’urgence. Il dénonce cette indignité à l’encontre de ceux qui attendent de nous protection et soin.
Ces mineurs ne doivent plus être invisibles dans l’espace public, ces « errants » trop vite stigmatisés. Et ils ne peuvent attendre trop longtemps que leurs droits soient enfin reconnus.

Traversières de hasard

« Cet ouvrage, aboutissement d’une perpétuité consacrée à l’Administration pénitentiaire (AP), résulte d’une longue négociation avec moi-même. Instruit du chemin parcouru, j’ouvre ici une discussion avec mes souvenirs. Guidé par une conviction, celle d’œuvrer utilement en passeur de mémoire. »

À la croisée de tous les échecs sociaux se trouve la prison dont l’auteur nous dévoile des facettes méconnues. Sans aucune prédestination à ce milieu insolite, il est d’abord surveillant en mai 1968, puis dirige plusieurs établissements. Durant plus de quarante ans, il côtoie l’humanité carcérale et les déviances de tous ordres, et témoigne de la fragilité des frontières entre la marginalité et le supposé normal. Son jugement est sans appel : le système pénitentiaire en constante évolution, souvent remis en cause, est le réceptacle exacerbé des dérives sociétales. Une réponse controversée au besoin de justice et de réparation.

Corbacabana

« Tous doivent tirer dans le même sens pour permettre à la personne de se reprendre en main, de sortir du déni, de réaliser le mal fait et de trouver le chemin incertain pour se reconstruire.
Sans découragement et sans illusion… »

Être écrivain public bénévole en centre pénitentiaire bouleverse l’angle de vue sur les personnes détenues : c’est rencontrer l’humain plutôt que le délinquant ou le criminel.

Ce qui se déroule derrière les murs d’une prison demeure, pour la plupart d’entre nous, mal connu voire fantasmé. Au travers de 57 portraits, ce témoignage nous donne à entendre le bouillonnement des voix et des appels qui résonnent derrière les grilles. Dérangeant et nécessaire.