Thème : Maladie

La normalité des gens normaux

« Avec l’aide d’une psychologue hors pair et digne de mention, j’ai pu surmonter la maladie. Aujourd’hui, tout ce que la maladie représente dans ma vie, c’est douze secondes de mon temps par jour, le temps d’attraper un verre d’eau, d’ouvrir le flacon et d’avaler un antipsychotique. Pourtant à l’époque de mes études, un professeur avait annoncé à la classe que tous les gens qui étaient atteints de maladie mentale restaient avec des problèmes toute leur vie. »

Réflexion sur les préjugés de la psychologie moderne comme du système judiciaire à l’encontre des schizophrènes, cet ouvrage s’appuie sur les constatations de l’auteure.
La destinée de celle-ci semblait en effet vouée à l’échec : troubles psychiques, famille dysfonctionnelle, appartenance à une secte, divorce houleux pour la garde de l’enfant. Pourtant, elle a cru en sa bonne étoile et lutté pied à pied pour se relever. Elle a fait son chemin en compagnie de la schizophrénie, en apprenant à la contrôler lorsqu’elle se manifestait, et en menant à bien des études universitaires.
Elle démontre ainsi qu’il existe bien peu de différences entre une personne dite « normale » et une personne schizophrène.

Que s’est-il passé ?

« C’est pour cela que j’ai décidé d’écrire cet ouvrage. Ma volonté est de faire vivre mon histoire, pour permettre à tous ceux qui sont en bonne santé de comprendre ce que l’on vit au quotidien, qu’ils se mettent à notre place un court instant… »

Comment appréhender la souffrance quand ce n’est pas la nôtre ? La sarcoïdose est une maladie insidieuse, difficile à diagnostiquer et… intelligente et jalouse, selon l’auteur. La présence de cette « maîtresse » dans son existence est source de nombreuses difficultés contre lesquels il lutte, avec courage.

Mon moi d’après

« Toujours penser à demain. Parce qu’après la nuit, le jour se lève. Ce jour tant attendu, qui sera rempli de soleil. Il faut toujours regarder loin devant soi. »

Confortablement installés dans notre quotidien douillet et souriant, nous ne sommes jamais vraiment préparés aux mauvaises nouvelles. Comme celle de la maladie, qui nous tombe dessus sans crier gare. Lucette Bohl nous raconte sa lutte pour garder les yeux rivés sur la lumière, au loin. Celle d’une guérison possible. Celle de l’espoir qui jamais ne doit s’éteindre. Un récit tendre et sincère, parfois empreint d’un humour espiègle et bienvenu… qui célèbre la vie.

Au pays du burn-out

« C’était ainsi à peu près chaque jour. Il composait avec lui-même, s’accordait encore quelques minutes. Du moins, il avait l’impression de composer. En fait, le sommeil, la fatigue, l’engourdissement étaient les plus forts et il ne trouvait pas d’argument assez convaincant pour prendre le dessus. »

Habituellement, on ne retient du burn-out que ses effets les plus redoutables. Ici, l’auteur nous entraîne tout au long du chemin qui y conduit : déni, perte de repères, retour vers le passé, futur illusoire. Il n’hésite pas pour cela à se risquer, s’il le faut, sur les routes oniriques de son imagination.

La chasse au crabe est ouverte

« Je souhaite m’adresser à ceux qui, comme moi, ont eu cette étrange impression qu’ils avaient été tirés au sort au jeu du « un sur deux sera “touché” ».
Moi qui n’ai jamais rien gagné, je suis surpris de constater que, même sans jouer, j’ai tiré le gros lot.
Alors, vous qui risquez d’être touché, ou vous qui venez d’apprendre ce mauvais diagnostic, ne perdez pas pied. L’avenir est à nous.

Je veux aussi apporter mon témoignage de “l’intérieur” et montrer ma profonde admiration pour celles et ceux qui, tous les jours, sont là près de nous, pour nous aider, nous soutenir, nous soigner. »

«La chasse au crabe est ouverte» est plus qu’un livre retraçant la traversée d’une maladie, c’est un l’histoire partagée et partageable d’un Homme « j’ai écrit ce livre non pas simplement pour faire part de ma propre histoire, mais surtout pour essayer d’offrir un peu d’espoir aux “malades temporaires” et “futurs malades temporaires”. Il serait stupide de laisser croire que nous touchons à l’extinction de cette maladie. Mais il serait inconvenant (vis-à-vis du corps médical) de ne pas avoir comme objectif la destruction de cette saloperie. »

Richard Coudurier ne s’est donc jamais battu contre une longue maladie (selon la formule consacrée) ; c’est la maladie qui se bat contre lui.