« Quelle aventure à cette époque pour un gamin pas peu fier de ce privilège, que le vol au-dessus de la Méditerranée, dans le ventre impressionnant du gros DC4 à hélices, jusqu’à Marseille-Marignane ! C’est bien sûr aussi pour moi, la découverte de la France métropolitaine, celle de « nos ancêtres, les Gaulois » que nous enseignaient nos maîtres d’école, connue uniquement au travers des livres de géographie ou des bribes de récits saisis au vol des conversations de nos proches, anciens de l’Armée d’Afrique. »
L’Algérie, quittée il y a plusieurs décennies, brille de tous les feux du souvenir dans ce récit mêlant la grande et la petite histoire. Par le prisme d’une saga familiale dans lequel de nombreux Pieds-noirs se reconnaîtront, Gérard Guibilato restitue l’ambiance et les couleurs, comme les paradoxes et les fausses certitudes dans lesquels étaient enveloppés les habitants de la colonie.
Dans une histoire universelle du déracinement, depuis ses ancêtres napolitains qui émigrèrent en Afrique du Nord jusqu’au rapatriement de sa famille et son installation en France, l’auteur brosse ce portrait d’un peuple, évoque un pays qui n’existe plus et une guerre qui mit fin à un rêve, en une toile de fond encore prégnante de nos jours.
Gérard Guibilato est né en Algérie française en 1950, arrivé en France métropolitaine avec sa famille, à l’indépendance du pays en 1962. Il est économiste et ancien cadre dirigeant d’une grande école.
Le témoignage touchant de Gérard Guibilato nous transporte au cœur de l'histoire des pieds-noirs.
Ces pages sont un petit trésor de grande sensibilité d’où ne sont pas exclusune grande lucidité et le courage de la vérité.
Au delà du témoignage de l’auteur sur son vécu et son ressenti d’adolescent face aux évènements d’Algérie, j’ai pu mesurer le fort attachement et la douleur de tous ceux qui ont dû quitter une terre qui leur était chère.
Les précisions portées sur les faits ayant eu cours pendant cette période trouble sont des sources précieuses pour tous ceux qui s’intéressent à cette période de l’histoire.
Georges Lachenaud
Émouvant témoignage mêlant souvenirs d’une enfance entre insouciance et drames familiaux , décrivant bien le contexte de l’Algérie de son enfance et recul d’adulte sur cette période et les suites .
Travail très documenté sur les faits historiques et les positions idéologiques et politiques des différents protagonistes , qui m’est apparu impartial dans cette approche des « événements « et cette réflexion a posteriori sur l’histoire familiale de l’autre côté de la Méditerranée et sa nouvelle vie en métropole
Témoignage extrêmement touchant qui, à travers une histoire familiale, nous fait entrevoir 100 ans d’une Histoire humaine faite de déchirements (le départ au milieu du 19eme siècle d’Italie, de Corse.., la guerre… le rapatriement en France) et de bonheurs au quotidien. Formidablement documenté, impartial, il restitue admirablement une époque qui aujourd’hui encore n’a pas refermé toutes ses cicatrices.
Témoin « lointain » de cette histoire, on ne peut ressortir totalement indemne de la lecture de cet ouvrage.
Pierre-jean COPPOLA
Une autobiographie émouvante sur fond de guerre d’Algérie, déception d’une famille et d’un peuple déraciné de la terre qui leur était chère. Une guerre embrouillée que l’auteur a clarifié et transcrit dans ses détails jusqu’à l’issue fatale « mektoub ». Ce livre ne s’adresse pas seulement aux pieds-noirs, mais aussi à tous ceux qui les ont plus ou moins bien accueillis.
Au travers de l’histoire d’une famille italienne (de Naples) qui a émigré en Algérie vers 1880, c’est toute la période » noire » de ce pays, entre 1955 et 1962, qui est relatée de manière très objective et impartiale. Je recommande ce livre passionnant, écrit de manière remarquable.
Émouvant oui, puisque la sincérité est présente tout au long de ce texte. Disons toutefois ici qu’il ne s’agit pas seulement de celle de l’adolescent brutalement déraciné à l’été 62, non, il s’agit aussi de la recherche d’une restitution objective de l’histoire, la grande, celle de l’Algerie 1830-1962. Oui, on y découvre et parfois on y devine les douleurs traversées, celles d’une famille, d’une communauté, DES communautés concernées. Mais j’avoue qu’à la lecture puis la relecture de ce texte, j’ai choisi de le conseiller à nombre de nos « jeunes » qui, de plus en plus, se posent (et nous posent) des questions sur « ce qui s’est réellement passé là-bas ». Troublés qu’ils sont par les virulences d’animateurs ou d’invités de plateaux TV, spécialistes autoproclamés d’une période qu’ils n’ont ni connue ni étudiée. Mais période qu’ils jugent néanmoins au travers de lunettes d’activistes et/ou de grilles de lecture en forme d’œillères les privant de l’objectivité et de « l’ouverture du compas » nécessaires.
Un récit « témoignage » donc, soit une œuvre aussi utile à la mémoire qu’à la « manifestation de la vérité ». De plus, puisque traitant du « vécu » ce texte se lit aujourd’hui comme une résurgence du passé, ce qui est un privilège rare de lecteur, et bien des lecteurs vous le diront !
Je viens de découvrir ce livre il me tarde de le lire moi la Petite Philippevilloise de 1951 née au 88 rue Antoine Bruno. Bravo .
J’ai été bouleversée par votre livre ….je l’ai lu en savourant chaque passage..des récits qui ont effectivement résonné en moi avec une force que je n’aurais jamais imaginée ! De la pâtisserie Choulot à la plage de Stora , toute mon enfance , toute mon histoire …j’ai grace à vous , fait un vrai voyage dans le temps et a la fin de la lecture j’ai pris la décision de retourner voir ma ville natale, Philippeville .
Lorsque j’ai pris cette décision j’ai eu l’impression que je mettais à sa place la pièce manquante de mon « puzzle intérieur » !
Je vous dis un grand merci , tout d’abord d’avoir écrit ce livre , qui participe à la mémoire de l’histoire des pieds noirs , et surtout pour avoir ouvert mon cœur et ouvert la perspective de ce voyage vers mon histoire .
Un voyage que je ferai sans doute non pas pour mon passé mais pour nourrir mon avenir .
Plaisir et l’émotion à lire cet ouvrage.
Il est tellement bien écrit, si vivant ! On y perçoit toute la tendresse pour les membres de la famille et pour le pays natal.
J’ai été captivée, au fil de sa lecture, par les anecdotes de vie et d’Histoire. Le livre en est riche et m’a beaucoup apporté. Il est poignant dans le témoignage des drames successifs.
L’évocation puissante m’a permis de ressentir toute une palette d’émotions et aussi de capter des couleurs, des parfums, la lumière, l’intensité.
Ce fut aussi très émouvant pour moi de vivre les étapes fatidiques irrémédiablement enchaînées : l’espoir, le crépuscule des illusions, la fin, et l’exode…
N’ayant aucun souvenir de ma courte vie en Algérie, je peux dire qu’il m’a été donné, grâce à ce livre, de vivre enfin « là-bas »… De goûter, moi aussi, à ce bonheur tangible, et par là-même de recevoir un don irremplaçable, réparant ce vide douloureux: ne pas être en mesure de partager de souvenirs avec les siens.