Thème : Témoignages

J’ai dessiné un cancer !

« Pour appréhender cette « alchimie » interne, il est indispensable de changer de point de vue sur nous-mêmes, prenant une autre focale que celle du microscope utilisé en biologie interne, pour passer au grand angle de la vision holistique permettant d’intégrer à notre analyse tous les éléments qui nous constituent au-delà du simpliste « bout de viande ». »

Après le diagnostic d’un cancer de la gorge, l’auteur décide de sonder sa propre psyché. Certain qu’une approche holistique est nécessaire, il explore ses pensées, croyances profondes et énergies spirituelles pour évaluer quels éléments « non physiques » ont pu contribuer à la naissance de sa maladie ?
Ces interrogations sont d’autant plus cruciales pour Elgé que, depuis deux décennies, il a travaillé sur ses blessures et ses dysfonctionnements intimes. Alors a-t-il oublié en chemin un trauma, terré quelque part dans son inconscient ?

L’ombre de l’enfance

« Pour moi, c’est l’une des seules journées dont je me souvienne où je me suis sentie vraiment joyeuse, heureuse et surtout libre et épanouie ! Ce qui a suivi n’a été pour moi, et je n’exagère pas, que tortures et souffrances… »

Des images fugaces, si brèves, d’une journée ensoleillée en famille. Un souvenir rayonnant qui sera suivi de jours sombres, envahis d’un pesant désespoir. L’auteure témoigne avec pudeur des drames qui ont entaché sa jeunesse, de la déchirure familiale aux agressions qu’elle a subies.
Pour que le passé ne soit plus une ombre portée sur l’ensemble de son existence, Zineb Lakriaa écrit pour tout raconter et expliquer aux autres, et à soi, comment la vie peut brutalement déraper.

La maison des petits bonheurs

« Je ne veux pas que mes souvenirs s’échappent et m’échappent. Je ne supporterais pas de devoir les laisser filer eux aussi. Je veux les garder près de moi, intacts, jusqu’à mon dernier souffle. Je ne veux pas les voir partir en fumée. Je ne veux pas ranger leurs cendres dans une boîte et les réduire au silence. Ils ne tiendraient pas de toute manière. Je préfère les serrer contre moi, dans mon cœur et ma mémoire, et les avoir pour toujours avec moi. »

À la mort de ses grands-parents, la narratrice doit dire adieu à leur demeure. La maison de son enfance et des grandes vacances. Elle la retrouve au cours d’un dernier voyage par le biais de ses souvenirs et de ses sens. Une odeur, une couleur, une saveur ou encore la grâce d’une fleur. Elle accepte de laisser la maison derrière elle car elle sait qu’elle peut la retrouver, intacte, dans sa mémoire.

Ma vie de papa à une main

« Tiens, papa, c’est celui-là ! Prends ! Prends !

Jules, c’est un de tes préférés, celui-là, pourquoi tu lui as cassé une main ? (En fait, il avait cassé la main de son cow-boy de l’espace.)

Je ne sais pas…

Ben si, Jules, dis-moi…

Ben… ben… ben comme ça, il est comme papa… »

Cas pratique : comment aider votre enfant à fermer son blouson ou à faire ses lacets, si vous n’avez l’usage que d’une seule main ? Impossible, penserez-vous. Ces prouesses, pourtant, l’auteur les accomplit depuis la naissance de son fils.
Atteint d’une paralysie du plexus brachial, Vincent Engler évoque sans fard son quotidien de jeune papa confronté aux mille et un obstacles d’un quotidien ponctué de petites et grandes victoires.

Souffle de vie

« Il suffit d’un rien, d’une visite de contrôle chez le médecin, d’un bilan annuel, d’une voiture qui vient face à soi pour nous prendre ce que l’on a de plus précieux : la vie.
Et puis il faut, il faudrait, développer ce que l’on a tous en soi logé au creux du cœur, la foi, afin de donner à son âme une bonne envie de rester. »

L’auteure aurait pu accepter la sentence et sombrer à l’annonce de la maladie : tumeur du cerveau de grade 3.
Mais une fois la stupeur et le choc passés, elle décide d’embarquer dans cette bataille, en sachant que rien ne sera facile, s’y livrant corps et âme, de toutes ses forces.
Revient alors l’envie de vivre, alliée à un éveil à la spiritualité, à la quête de sens et de bien-être, grâce à des rencontres providentielles.

Prisons – Un hôtel pour délinquants ?

« Aujourd’hui, j’ai fini par accepter ma peine ainsi que tout ce qui peut encore m’arriver dans la vie. Je dois tout de même remettre en cause partiellement mes croyances envers les mots juste et justice. En croyant à la justice, celle-ci me faisait-elle aussi crédit ? Elle recevait ma confiance, et en retour, elle me prive de liberté. Dois-je donc continuer à lui faire confiance ? »

Derrière les murs de la prison où il purge sa peine, l’auteur oublie ses rêves de plages exotiques pour prévenir les jeunes des dangers de l’irresponsabilité et de l’individualisme. Se fondant sur son vécu et les témoignages de codétenus, il dévoile un univers carcéral méconnu et souvent mal compris.
Appuyé par le langage fréquemment cru de ce milieu, ce récit permet de saisir les enjeux et les contradictions des prisons modernes.

La Porte

« J’écris avec sincérité des évènements lointains qui ont jalonné l’existence d’une femme que je ne suis plus. Pourtant, tout est dans mon corps, inscrit dans mon cerveau mémoire. J’ouvre ces tiroirs comme on sort des archives, sans état d’âme, comme un temps de paix après une guerre. C’est passé. »

L’autrice se livre à l’exercice difficile de la biographie avec une honnêteté désarmante. Elle fait le récit d’une existence bouleversée par un drame : le viol. Pour elle, les difficultés se sont enchaînées sans qu’elle ne trouve d’aide extérieure aux moments cruciaux, malgré les efforts déployés. Sans chercher d’excuses, consciente de ses manques, elle n’hésite pas également à interroger les relations avec sa fille.

Le dernier prisonnier d’Arusha

« Je voudrais dire au lecteur qu’il a devant lui le récit d’un condamné par une juridiction dans laquelle il a toujours perçu des germes profonds d’injustice, cela même avant qu’il ne soit arrêté et jugé »

Durant plus de deux ans, l’auteur a été l’unique prisonnier du Centre de Détention onusienne à Arusha (Tanzanie), après le transfert de ses co-détenus dans d’autres pays.
Augustin Ngirabatware expose cette vie derrière les barreaux, pointant l’injustice qu’il a subie sans divulguer d’identités dans le respect des décisions du tribunal. Condamné par le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), il s’étend sur les manipulations politiques et les lacunes de la quasi-totalité des procès du TPIR qui n’ont ciblé que les membres d’un seul groupe ethnique rwandais. Pour sauver la justice pénale internationale qu’il estime partisane, il propose la création par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une Commission Juridique Internationale Indépendante pour le Rwanda devant faire la relecture du legs du TPIR et proposer des solutions idoines.

À cœur vaillant

« Les gars… Faut que je vous annonce un truc de ouf ! J’ai un cancer ! Ah ! Vous ne vous attendiez pas à ça ? Vous pensiez que j’allais vous dire que j’avais enfin réussi à dompter le cœur de cette fille… Je vais dompter une nouvelle maladie, ça compte, non ? dis-je à ma bande en essayant de passer par l’humour pour qu’ils ne s’inquiètent pas. »

« Votre enfant a une maladie génétique très rare, nous ne savons pas ce qu’il a exactement ni… s’il survivra… » L’arrivée au monde de l’auteur a été saluée par ces mots suivis du funeste diagnostic de cytopathie mitochondriale. Terry Lourties a appris à marcher dans les couloirs de l’hôpital, frôlé la mort à plusieurs reprises et subi une greffe du foie.
Aujourd’hui, il court le monde et raconte avec un humour ravageur son parcours hors norme. Études, voyages, il dévore la vie à pleines dents, comme un pied de nez à la maladie qui l’a longtemps ligoté.

J’ai tué ma mère

« Je me sens tellement bien que je refuse à nouveau de me considérer comme une simple malade psychiatrique ! Je suis tombée à la suite de plusieurs échecs mais ce sont des accidents de parcours ! Je suis normale, comme les autres ! »

Tuer la mère ou le père, nous l’avons tous fait, la psychanalyse nous le confirme. Pour celle ou celui qui souffre de troubles psychiatriques, ce n’est pas un phénomène normal dans sa croissance psychique, mais une tension, source de grande détresse. Avec cette plongée autobiographique dans son mal-être, l’auteure nous entraîne dans son parcours souvent douloureux, constellé de doutes, à la recherche de solutions qui lui offriront un temps de répit.

Mosaïque amoureuse

« Ils étaient mes muses éphémères – des hommes diurnes qui n’ont en chair plus que le mot, et de cher plus que le souvenir qui s’oublie.»

« Mosaïque amoureuse » est un recueil de fragments qui, chacun à leur façon, tentent de dire l’amour, et murmurent ses ruines quand il faillit. Tous sont nés de rencontres passionnées, parfois échouées, d’autres fois bienvenues. Certaines ne durèrent que le temps d’un soir, d’un rêve, d’autres furent un pan d’existence.
Aussi différents soient ces fragments, ils cherchent tous à raconter le souvenir, et aussi singuliers soient-ils, à évoquer un sentiment universel trop bien connu, mais à jamais trop peu compris – l’amour.

Touché par la grâce

« Dès les premiers soins, j’avais eu cette sensation qu’en fait, je n’étais qu’un miroir dans lequel les êtres se voyaient. Plus le miroir est pur, plus celui qui se regarde dedans voit son propre éclat, sa beauté. C’est le premier pas vers la guérison. La vérité est la lumière de l’âme. »

Après deux années de lutte, l’auteur a accepté la grâce qu’il a reçue, lui, l’homme ordinaire touché par l’extraordinaire. Cette expérience, il en témoigne, lui a apporté la Liberté d’âme. La foi, les vertus et les dons qui lui ont été confiés, font de lui un Serviteur du Vivant, un messager de la bonne parole.

Le vent du changement

« Et d’invitation en invitation, les apéritifs s’enchaînent. Tout cela, malgré tout, reste dans la limite du raisonnable. Mais tout de même, c’est relativement répétitif. Je rencontre également les personnes qu’il considère comme sa seconde famille et, à chaque visite, nous ne buvons pas que de l’eau ! »

L’alcool est une boisson festive qui peut, insidieusement, devenir un problème. Si chacun a sa façon de faire face au quotidien, aux difficultés, d’exprimer ses émotions, l’héroïne de ce récit témoigne avec beaucoup d’honnêteté de l’addiction qui a été la sienne. Elle évoque son combat pour s’en sortir et partage avec le lecteur tous ses espoirs concernant sa nouvelle vie.

Dialogue de sourdes

« Surdité : Oui, je sais. Mais tu réalises que, ça, c’est parti,
fini. Que je ne m’en irai pas. Que, peu à peu, je serai tout
entière toi. Comment peux-tu conserver une part de déni ?
Catherine : Cela fait déjà longtemps qu’intellectuellement,
j’ai entamé le deuil de mon audition. Mais c’est un processus
long. Et psychologiquement et émotionnellement,
j’avoue que je n’y suis pas encore arrivée. Pitié, non ! Tout
plutôt que de ne plus pouvoir communiquer, communier. »

Elles se toisent, s’observent, entre elles l’animosité est palpable. L’une, épanouie, vive, répond à l’autre, terne et malveillante. Elles sont les deux visages de l’auteure : la femme rayonnante à qui tout semble réussir et la femme porteuse d’un handicap invisible qui la fait souffrir.
Leur dialogue en forme d’introspection est un témoignage profond, poignant et drôle à la fois, qui dévoile le combat de tous les instants que mène l’auteure, pour prendre appui sur sa surdité et en faire une force intérieure qui balaye tous les obstacles.

1940 Histoire d’une défaite : ses conséquences

« Le lendemain, je revois aussi les hommes réunis qui conversaient entre eux sur ce qu’allait être leur devenir… Ils parlaient de l’arme dans laquelle ils avaient fait leur service militaire et de leur affectation probable. Un jour ou deux après, je revois le maire de la commune fixant avec des clous sur une porte de grange l’affiche de la mobilisation générale.
Ainsi, le sort en est jeté »

Lorsque la guerre éclate en 1939, l’auteur a sept ans. Il est un adolescent lorsqu’elle s’achève. Aujourd’hui encore, il garde un souvenir très vif de toute cette période.
Il revient sur les événements et les figures les plus saillantes, Pétain et Laval notamment. Et soulève la brûlante question de la Collaboration : en quoi consistait-elle ? Qui étaient ses zélateurs ? Les dirigeants d’alors ont-ils composé avec l’ennemi pour servir la France ou au contraire la trahir ?
L’auteur replonge dans ce passé avec neutralité, en portant à la connaissance du lecteur les pièces à charge et décharge.

Les griffes du médecin

« À force de devoir être forte, de pleurer et de crier seule dans ma chambre, de devoir affronter mes peines, seule, je suis devenue super indépendante »

Mêlant réflexions et anecdotes, ce témoignage âpre et déroutant nous invite à adopter la bienveillance comme mode de pensée. L’autrice présente son parcours de jeune maman et d’artiste, raconte les larmes, les épreuves et la façon dont elle a appris à s’en extraire. Une leçon de courage et d’amour.

Mes nuits sont aussi belles que mes jours

« Une petite préférence à cette époque pour les femmes mariées délaissées ou en manque.
Un peu de psychologie pour les reconnaître et quelques phrases bien choisies pour les faire sourire et il arrivait que la rencontre se fasse.
Et me voilà reparti dans ce qui était devenu mon loisir. Le sexe, toujours le sexe, encore le sexe et toujours plus de sexe.
Aujourd’hui, avec le web, tout cela est simple.
À cette époque, il fallait du talent et du charme, et j’en avais. »

Ce livre propose une plongée dans la vie mouvementée du narrateur. Abusé lorsqu’il était jeune, il s’est ensuite découvert une passion pour le libertinage, ce qui n’a pas été sans répercussions sur sa vie personnelle. Il en garde pourtant de jolis souvenirs…

De l’Enfant intérieur

« Ouvre les yeux, Enfant, ne les ferme pas. Ouvre-les au monde entier, pour l’Amour de Dieu dans le cœur de chaque homme. Alléluia ! Que Dieu soit loué ! L’heure est proche, ne l’oubliez pas. Avance, ne doute pas, même si les apparences sont trompeuses. Les chemins sont tortueux et souvent déroutants, tu le sais, Enfant. Reste dans l’Amour ! Dieu te garde. »

« De l’Enfant intérieur » se présente comme un recueil de messages reçus par canalisation d’anges et d’archanges des hautes sphères ainsi que de l’Être de la rectitude en tant que flamme jumelle. Les encouragements succèdent aux mots d’amour, avec tendresse et douceur, dans le but de guérir l’âme de l’autrice.
Ce parcours, Véronique Klesse en fait part comme une inspiration à l’élévation et invite ses lecteurs à prêter attention au souffle divin.

Chroniques du mépris ordinaire – Placements abusifs

« Dans cette matière qui désormais est ma maison règne le silence, en raison du huis clos que l’on impose, car il s’agit d’enfants. Pas de public, pas de journalistes aux audiences, pas de proches, pas plus aux rendez-vous avec les services, le silence est la loi. Un silence qui vient parfois, souvent, trop souvent, couvrir des dérapages inacceptables et violents, qui viennent détruire la vie des gens. Alors, depuis un peu plus de deux ans, je témoigne de ce que j’ai vu. De ce que j’ai entendu, de ce qui est l’horreur que vivent les parents d’enfants placés. »

330 000 enfants relèvent de l’aide sociale à l’enfance et 226 000 sont placés en famille d’accueil ou en foyer.
Maître Michel Amas, avocat au barreau de Marseille, défend les familles d’enfants placés. Il dresse un état des lieux accablant des institutions chargées de protéger ces mineurs. Au travers de 50 cas, 50 dossiers, il surligne les problèmes et les errements de ce système à bout de souffle.Il formule surtout des propositions pour que les enfants placés soient en France véritablement accompagnés, sauvés et soutenus.

Bestiaire « d’animamitié »

« Il y a des zoos qui ont assez d’espace pour créer des zones de semi-liberté pour les animaux et ces derniers souffrent moins que dans les zoos où ils n’ont qu’une cage ou un petit espace pour vivre. Ces lieux restent cependant des prisons pour les animaux. L’ours tourne en rond dans une petite cage, ce qui, comme le lion, le rend fou. Les éléphants, grands marcheurs à l’état naturel, se balancent tout le jour de droite à gauche en signe d’ennui profond. »

Animamitié ? L’auteure a forgé ce néologisme pour désigner l’amitié qui devrait exister entre les animaux quels qu’ils soient et l’homme, en évitant toute prédation. Ginette Dubouis prend le parti de la condition animale et narre dans ce manifeste sa relation avec eux, cigale, pie, chien, chat, lapins… Eux tous, nos égaux, de chair et de sang, ayant leur psychologie et vie sociale propres.