À l’évidence, chacun de nous, a, en matière de journalisme, ses maîtres et ses modèles. Les miens resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Ce sont mes frères de plume, « mes » Français de Maroc-Presse.
Sa première carte professionnelle : l’acte de naissance du journaliste ! Son heure vient de sonner à la grande horloge de la Presse. Le voici admis au sein des fins ciseleurs du verbe, des titreurs d’élite et rubricards hors pair, des funambules du calembour et de la métaphore. Avec ou sans stylo, avec ou sans filet.
Il allait vivre des éternités, des années, des mois, des heures uniques aux montres. Approcher et connaître des êtres d’exception qui ont écrit l’Histoire de son pays : Mohammed V, Hassan II, Mohammed VI, Mehdi Ben Barka, Mehdi El Manjra, Mahjoub Ben Seddik, Mohammed Zerktouni, Brahim Roudani et leurs compagnons de lutte. Et ses frères de plume, ses Français de Maroc-Presse.
Il s’y voyait déjà, saisi d’une jubilation muette, à la Une. Un règne sans partage, un squat de long en large, sur cinq colonnes – pas une de moins – à coups de scoops, d’enquêtes et de grands reportages. Albert Londres n’est pas son cousin !
Mais très vite, la réalité s’impose à ses rêves de novice. Avant même de remettre sa première copie, il reçoit de la Presse sa première leçon : « Tu passeras ta vie à faire tes débuts… ».
Sans être délibérément autobiographique, l’ouvrage retrace le parcours atypique de ce journaliste de Maroc-Presse, le quotidien français qui a soutenu le Maroc « à bras-le-cœur » et milité pour son Indépendance. En ces heures sombres où le droit de la presse est chaque jour bafoué, ce roman nous rappelle la nécessité du journalisme.