Thème : Romans

Jouets 2.0

« Laura, qui n’a pas bien dormi, n’en revient pas de voir autant de monde se presser autour de la station, dont l’entrée est gardée par un vigile. La fanfare locale, qui a accepté avec enthousiasme d’animer la fête, fait feu de tout bois et, surtout, la doyenne des clients de Jouets 2.0, Mamie Jeanne, a accepté de couper le ruban inaugural ! »

Laura, graphiste dans un cabinet d’architecture d’intérieur, mène une vie heureuse avec Anthony. Après une péripétie anodine qui l’amène à restaurer le camion de pompier préféré de son neveu, elle imagine « Jouets 2.0 », une association dédiée à la remise en état des jouets, soit pour les rendre à leurs propriétaires, soit pour les offrir à des enfants défavorisés.
Avec l’aide de ses amis, elle transforme une station-service abandonnée en atelier. Après des débuts difficiles, l’association connaît un succès croissant, attirant l’attention des médias et même des politiques.
Au fil de cette aventure, Laura apprend, grandit, et crée une communauté soudée et généreuse, prête à l’accompagner dans ses ambitions.

Ayyam

« Et dans ce cas, l’immigration est la conséquence de la colonisation, qui est la cause racine de l’immigration. Et dans le cas de l’immigration, les racines prennent toute leur dimension et leur sens profond. N’est-ce pas ?
Les racines de l’immigré dérangent souvent. Tu imagines Kenza, un immigré sans racines ? C’est comme un arbre sans racines ! »

Aller de la France au Maroc, à pied : Kenza et son époux Sahibouna décident un beau jour de tenter cette folle aventure. Eux qui, quelques décennies auparavant, ont fait le trajet inverse, veulent maintenant entreprendre ce retour aux sources.
Depuis La Chapelle-sur-Edre ils vont ainsi rallier Témara, main dans la main et sacs au dos, en une longue et magnifique transhumance.
Après « Chamal » (2023), dans lequel les deux héros découvraient un étrange manuscrit, Abdenbi Rachadi imagine la suite de leurs aventures comme métaphore du lien entre deux continents.

Vengeance

« « Alexandre, il faut qu’on parle », dit-elle, la voix tremblante.
Il s’assit à côté d’elle, sentant un nœud se former dans son estomac. « Qu’est-ce qui se passe, Claire ? »
Elle prit une profonde inspiration. « J’ai rencontré quelqu’un. »
Les mots résonnèrent dans la pièce comme une détonation. Alexandre sentit le sol se dérober sous lui. « Comment ça, rencontré quelqu’un ? » demanda-t-il, incrédule. »

Dans le tourbillon de la vie, le cœur humain est souvent mis à l’épreuve.
Ce roman explore la profondeur des émotions, dans une spirale mêlant ambition et amours déçus. Il suit la trajectoire d’Alexandre, un étudiant en médecine, passionné par la guérison et la justice. Une rencontre amoureuse bouleverse sa vie, mais la trahison le conduit à chercher vengeance. Confronté à des choix déchirants entre réussite professionnelle et douleur personnelle, il verra son intégrité mise à l’épreuve. Est-il prêt à pardonner ?

Sa mort effacera mes larmes

« En songeant à Jehan, en guise d’avertissement, elle lance : « Eh bien! Garde-toi, mon adoré, car si tu m’as arraché aux griffes de l’Ankou, désormais, jusqu’à mon dernier souffle, je ne vivrai plus que pour me venger. »
Pour cet affront, Catherine fait le serment que la mort seule étanchera sa soif de vengeance »

Octobre 1789 – mars 1793. Un tournant de notre Histoire où la noblesse est perçue comme l’ennemi juré de la Révolution.
À Ouessant, après le naufrage du Poséidon, les jumelles Cloarec s’éprennent d’un mystérieux survivant. Sont-elles aussi innocentes qu’elles le prétendent ?
Antoine de Villedieu, marquis libertin et propriétaire d’un prestigieux vignoble à Saint- Émilion, impose à son entourage Gabrielle, une aristocrate bretonne désargentée. Bien que cette dernière ait le cœur tourné vers Goulven, son ami d’enfance, elle accepte d’épouser Antoine par nécessité.
Cette union provoque la fureur des Taviani. Selon un pacte scellé dix-huit ans auparavant entre les deux familles, Maria-Rosa, l’aînée des Taviani était destinée à épouser Antoine. Issus d’une lignée corse établie en Guyenne depuis le début du siècle, Maria-Rosa et les siens demeurent fidèles à leurs traditions. En Corse, une parole donnée ne se reprend pas, et celui par qui le scandale arrive en paiera le prix fort. Antoine parviendra-t-il à gagner le cœur de Gabrielle ?
Échappera-t-il aux tentatives d’assassinat qui pèsent contre lui ?

Baratirabora

« Ouvrir une porte, je ne l’aurais pas fait ; en pousser une, entrebâillée comme un appel, oui. Je jésuitise. Je cherche tous les arguments pour continuer. Et puis, il y a cette ambiance un peu féerique, faite de silence et de lumière, le petit pincement de la crainte, l’espérance de quelque chose. À l’instant où j’ai refermé la porte, j’ai choisi de continuer, d’aller jusqu’au bout. Au bout de quoi ? »

En s’intéressant à une maison, dans une ville à l’écart de son itinéraire habituel, le narrateur ouvre une porte vers l’inconnu. Il reçoit par la suite un legs inattendu, croise un mystérieux conteur, le Nain jaune, et voit apparaître et disparaître un perroquet qui ne connaît qu’un mot : Baratirabora !
À la lisière du fantastique, le roman suit les méandres d’une quête qui va entraîner les personnages loin de leurs rassurants repères.

À cause de mes quatorze ans

« Il devait forcément y avoir quelque chose de caché dans cette histoire de week-end que ma mère ne savait pas. »

La narratrice grandit entre une mère souffrante et un père alcoolique, dans une famille touchée par la pauvreté. Alors ce cadeau offert par un père généralement peu affectueux est inespéré : quelques jours de vacances chez son oncle. Un cadeau trop beau pour être vrai, un cadeau qui va dévaster l’adolescente. Violée durant son séjour, elle découvre qu’elle est enceinte… Né grand prématuré, son enfant ne survivra pas. Commencent alors de longues années de reconstruction dont le premier pas sera l’installation en Angleterre comme fille au pair, très loin d’un entourage malveillant.

Le Colis

« – Ne l’ouvre sous aucun prétexte et ne va pas voir la police, fais simplement ce que je te dis. Tu n’imagines même pas à quel point le monde compte sur toi, mon garçon… Je ne voudrais pas te mettre la pression en te disant que c’est une question de vie ou de mort, mais… C’est réellement le cas. »

Denver, Colorado. Abordé dans la rue par un inconnu, un jeune étudiant se voit confier un mystérieux colis qu’il doit livrer à la cathédrale Saint-Jean, en échange d’une généreuse récompense. Une aubaine à première vue, mais le jeune homme déchante vite lorsqu’il constate que ce fameux colis semble intéresser des personnes aux intentions obscures… Une plongée mystique et palpitante dans les eaux sombres de l’humanité, entre rêve et réalité.

Un insecte sur l’écran

« Chanceux. L’inaffectivité regorge de qualités. Elle est naturellement dépourvue des poisons mentaux. Peu jalouse, elle développe peu d’avidité et de désir, donc peu de colère ; peu colérique, elle est dénuée de trop d’orgueil, en revanche, son ignorance est phénoménale. Je suis d’une ignorance abyssale. Je n’ai jamais compris ce que je faisais là. Ce qu’on attendait de moi. »

Alors qu’il chute depuis les Aiguilles rouges, il voit sa vie défiler devant ses yeux, scènes hilarantes, déchirantes, instantanés dans le désordre d’une existence décousue. Tout lui revient, les femmes, les rêves, les victoires et les défaites. Autour de lui, le bec des choucas et le ricanement du vent. Avant de s’écraser au sol a-t-on encore le droit de rêver ?

Alice – La peur de l’oubli

« Je n’ai que dix-neuf ans et pourtant, j’ai déjà connu l’amour, le deuil, la naissance.
Aujourd’hui, on m’enlève, on nous arrache à notre destin, mais mon passé est en moi, tout simplement en moi, et personne ne peut et ne pourra me le voler. »

Au lendemain de la Première guerre mondiale, Alice, une jeune aristocrate, voit sa vie basculer. Victor, son amour de toujours, décède soudainement. De l’idylle brisée est née la petite Marguerite-Blanche. Alors, afin que les convenances soient respectées, la famille d’Alice va éloigner la jeune mère de son enfant. Malgré un mariage arrangé avec le baron Louis de Marly, Alice demeure prête à tout pour retrouver sa fillette, même si le prix à payer est l’acception de cette destinée toute tracée.
Elle pourra heureusement compter sur le soutien de ses deux sœurs, mais surtout celui de sa chère grand-mère qui semble, elle aussi, partager cette amère douleur qu’est la séparation forcée…

Les ennemis du fugitif

« Benoît avançait péniblement à travers la forêt. À deux reprises, il trébucha sur des racines et tomba à terre. En raison des privations qu’il avait subies ces derniers temps, il souffrait davantage de la fatigue, de la faim et de la soif que Julien. Celui-ci l’aidait et l’encourageait avec bonté. Depuis l’évasion de Benoît, Julien mettait réellement en pratique le proverbe qui dit qu’« un véritable ami est un frère qui est né pour les moments de détresse ». »

Condamné à vingt de réclusion pour un crime qu’il n’a pas commis, Benoît purge sa peine derrière les murs d’une sinistre prison d’État… jusqu’à sa spectaculaire évasion.
Il connaît alors les affres de la vie de fugitif, heureusement éclairées de fugaces lueurs d’espoir grâce à l’amitié indéfectible de Julien et à la rencontre puis à l’amour naissant de Jade.
Les héros de « L’horizon déchiré » ne cèdent pas d’un pouce devant le désespoir, leurs ennemis sont cependant toujours implacables. Alors, face à la mafia, comment lutter, comment sauver sa peau ?

Le Comité

« Chevalier en avait par-dessus la tête de ces branquignols du service
Action.
L’oeil au beurre noir qu’il observait dans la glace n’était pas pour
l’enchanter.
Mais qu’avait-il fait au bon Dieu pour avoir de tels incapables dans
son équipe ?
De fait, il était convoqué par le général de Gonffreville pour onze
heures trente.
Tant pis ! S’il lui mettait sur le dos la castagne de l’autre nuit, il ne
se laisserait pas faire. »

D’un côté le service Action, de l’autre un groupement de sociétés d’assurances bien décidées à tirer parti d’une étrange pandémie. D’escarmouches en coups bas, chacun cherche à tirer la couverture à lui. Et tant pis pour les victimes collatérales… Germain Landier, missionné par les services secrets français, aura bien du mal à trouver son chemin dans les méandres d’une affaire qui mêle argent, jolies filles et corruption à grande échelle.

Ángeles caídos

« Je ferme les yeux le temps d’une seconde, mais c’est apparemment trop, car les images défilent en boucle dès que je ferme les yeux. Les mains tremblantes, je me lève pour m’habiller et faire ma toilette ; de retour dans ma chambre, je me dépêche d’aller chercher ma valise
en haut de mon armoire, j’y mets tout un tas de choses aléatoires sans oublier mes quelques fringues. Je m’empare d’un sac à dos au hasard et y mets mon chargeur et mes médocs. »

À la mort tragique de ses parents, Olympe, qui n’a que 20 ans, part habiter chez son oncle. Bien qu’elle soit jeune, elle est loin d’être innocente, elle fait partie du clan Garcias, la fine fleur de la mafia. Un nom si connu en Colombie qu’il fait trembler quiconque ose le prononcer.
Derrière l’image d’une famille soudée, les Garcias cachent de lourds secrets, qui éclatent au grand jour lorsque Warren entre dans la vie d’Olympe. Le jeune homme, idéal en apparence, mais intérieurement brisé, pourrait bien faire tomber les barrières de la jeune mercenaire…

Dis, grand-père

« Sidi,
Je viens d’obtenir mon bac avec mention très bien. Je vais, comme mon père, faire les prépas pour intégrer une grande école.
Mon avenir est assuré, mais mon passé n’est pas maîtrisé. J’en sais beaucoup sur mon père, mais pas assez sur toi. »

À la faveur d’un dialogue intergénérationnel, cet ouvrage explore des thèmes complexes et ô combien actuels : l’immigration, la place de l’Islam en France, la crise des banlieues et la perte d’audience des médias traditionnels.
Le grand-père répond à son petit-fils qui s’interroge également sur la difficulté à préserver son identité sans renier ses origines. S’intégrer sans se trahir, garder la tête haute, conserver ses valeurs dans le respect d’autrui, autant de questions auxquels Sidi répond avec bienveillance et sagesse, fort de son expérience.

Le périple d’un jobard 

« C’était difficile, voire impossible, de traverser la frontière sans se faire arrêter. Et en plus de l’expulsion, ils risquaient d’autres sanctions, du coup, ils écartèrent cette deuxième piste. Et par conséquent, il restait un seul chemin possible, il faudrait traverser la mer Égée dans une embarcation pour joindre l’une des îles grecques les plus proches. C’était moins coûteux, mais dangereux. »

Syphax vit en Kabylie. Il a abandonné ses études pour aider ses sœurs et sa mère à subvenir à leurs besoins après le décès du patriarche ; il lui semble que jamais ses rêves d’ailleurs ne pourront s’accomplir. Alors, quand un ami d’enfance lui propose un travail de chantier à Alger, il y voit un signe du destin…
Ce sera le premier pas d’une odyssée qui conduira Syphax jusqu’en Turquie puis en France, au péril de sa vie.

L’inconnue du Trocadéro

« On l’interrogeait rarement sur sa situation personnelle, était-il marié ou célibataire, peu importait puisqu’il savait peu durable ce type de relation d’un soir. Lui-même ne posait jamais de telles questions, il laissait venir et prenait ce qu’on lui disait, même s’il était capable de se faire une opinion. De ce point de vue, il se présentait tel qu’il était, il n’était pas du genre à se créer un personnage de circonstance. »

Pascal plaît aux femmes, il est charmant, plein d’esprit et, ô merveille, sans attaches particulières.
Sans doute cherche-t-il, sans se l’avouer, la femme idéale au gré de ses nombreux déplacements professionnels, qui lui donnent à réfléchir sur la relation entre les hommes et les femmes. Que seraient les unes sans les autres et réciproquement ?
Ces rencontres, qu’elles soient éphémères ou plus ou moins durables sont autant d’occasions de découvrir ce que veulent les femmes, souvent mystérieuses et pas forcément fixées sur la nature souhaitée de la rencontre. Pascal estime donc qu’il lui faut en connaître plusieurs, mariées ou célibataires, pour cerner l’énigme qui les entoure, les mieux découvrir et peut-être les aimer. Il faut parfois choisir entre la femme de sa vie ou la femme de ses envies.
Davantage qu’un badinage amoureux, c’est à une réflexion sur la séduction entre adultes consentants auquel nous convie cet amusant mais très sérieux roman.

Schizo

« Il réfléchit, perplexe. C’est vrai que cela fait quelques temps qu’il l’entend. Depuis qu’il a quitté Marseille. Et peut-être même avant. À Tunis déjà.
Jusqu’à présent, il n’y a guère prêté attention. La parole n’était que très rarement compréhensible. Quelqu’un qui lui parle un langage de grand, un langage qui n’est pas le sien. L’âge avançant -il a eu huit ans il y a trois jours …- le discours qui ne faisait que résonner dans sa tête raisonne désormais. Personne ne s’en inquiète. Les grands le disent rêveur, dans la lune. S’il y a une chose qui ne fait pas de doute, c’est qu’il lui est impossible d’aller dans la lune. »

Ce jour de février 1960 où on lui annonce le décès de sa mère, François âgé de huit ans est désorienté. Une voix intérieure qui lui était jusqu’alors inconnue, lui prodigue des conseils sur l’attitude à tenir. Il ne peut s’y résoudre. Qui se cache derrière cette voix ?
À Lyon en pleine guerre d’Algérie, les factions rivales multiplient les attentats. Son père policier est très sollicité. La vie de François est alors partagée entre pensionnat et colonie de vacances. Réflexions, discussions, débats parfois vifs sont le quotidien de l’enfant et de la voix. L’autonomie et la responsabilisation du jeune garçon forgeront son caractère. Très tôt, très vite, voire trop vite. Au détriment de l’enfance qui lui est sacrifiée.
Après les trois premiers romans de la saga familiale des Sellier, « Schizo » raconte la suite lyonnaise de la vie de François, fils unique et orphelin abordant les épreuves et les joies de sa nouvelle vie au travers de discussions avec l’Envahisseur. Cette voix lui soutient qu’elle n’est personne d’autre que lui-même. Ce sera difficile à admettre, jusqu’à enfin comprendre l’intérêt qu’elle présente pour lui. Et l’invasion deviendra peu à peu alliance.

Les enfants Murray – Tome 2

« Les visites chez les parents de Fabien devinrent plus nombreuses et certaines fins de semaine, c’était Fabien qui venait chez les Murray, au bonheur de toute la famille. Quand l’amoureux de leur sœur était là, les filles Murray se sentaient un peu plus en sécurité. Le jeune homme semblait créer une barrière face aux impudicités de Gratien. Les enfants Murray aimaient beaucoup Fabien. Ils appréciaient sa forte personnalité, sa façon de voir la vie. »

Les enfants Murray grandissent, et leurs parents ne desserrent pas leur poigne sur une éducation violente et stricte. La nature autour de la nouvelle demeure qu’ils occupent depuis peu saura-t-elle apaiser le tourment des adolescents ?
L’amitié de leur chien préféré et de leurs nouveaux petits voisins est une respiration dans un quotidien bien difficile. Mais les enfants redoutent le pire…
Un second tome de leurs aventures riche en émotion.

Tunisie d’amour, que reste-t-il de tes beaux jours ?

« Et ce faisant, on croyait se diriger vers une douce, paisible et fraternelle démocratie qui serait bien pratiquée au sein d’une société, historiquement laïque, coutumièrement ouverte, et traditionnellement tolérante. »

Le roman s’ouvre alors que sonne l’heure de la retraite pour Sawwah et la fin de son expatriation professionnelle. Il espère maintenant profiter paisiblement de son bled natal et de ses chers oliviers, et retrouver l’être qui lui a transmis la vertu de son essence.
Cependant, au moment même où l’année 2010 tire sa révérence, Sawwah est saisi de sombres pressentiments. Il perçoit les signes avant-coureurs d’inquiétants bouleversements sociaux. Quelques semaines plus tard, la débâcle de l’ancien régime politique et sa banqueroute étatique sont suivies de la révolte anarchique. C’est à partir de cette période postrévolutionnaire que le récit prend une tournure pessimiste, évoquant la succession désastreuse des régimes qui ont pris la Tunisie en otage, la faisant marcher à reculons et sombrer dans un abîme ruineux.
Sawwah n’a plus de larmes pour pleurer le sort de son pays natal. Pour apaiser sa détresse et adoucir sa douleur, il fait des escapades imaginaires dans l’espace et dans le temps en se remémorant les bons souvenirs de sa belle Tunisie d’antan.

À Kichinev, mon Amour

« C’est vraiment étrange, elle n’est jamais venue ici et pourtant, elle se sent chez elle, elle vibre avec ces lieux, dans cette bulle qui s’est dessinée autour d’elle, il lui semble entendre le murmure des lieux lui susurrer à l’oreille « bienvenue chez toi, petite Natacha » et en fermant les yeux, elle peut voir danser des couples colorés au son du violon d’un musicien slave à l’âme tourmentée. »

En voyage d’étude à Moscou, une jeune femme perçoit intuitivement le fil invisible qui la lie à la Russie.
Grâce aux carnets que lui lègue son grand-père, Natacha va apprendre le lourd tribut que sa famille a payé à l’histoire, depuis les pogroms de la Russie tsariste jusqu’aux camps de la mort. Ce faisant, elle renouera la trame des origines pour permettre aux vérités tues d’être enfin libérées.

Un gamin comme les autres

« Il revint quelques heures après, alors que le jour tombait. Il se tint au pied du manguier de Tahiti, puis grimpa dans cet arbre qui avait tant compté dans sa vie précédente, qui avait accom-pagné les années de son enfance, son enfance d’avant le pen-sionnat. Là-haut, dans les branches, au souvenir de ces années heureuses, les larmes lui montèrent aux yeux. »

Fin des années cinquante, François Croce d’Agriate intègre le pensionnat du Sacré-Cœur à Nouméa. En l’absence de ses parents, en congé et partis en métropole pour l’année scolaire entière, le jeune garçon doit trouver sa place dans le monde brutal de l’internat. Mais comment s’en sortir lorsque l’on a 10 ans et une sensibilité à fleur de peau, sinon s’endurcir à toute force ? La naissance de solides amitiés offrira au gamin, après de longues années de pensionnaire, à la fois la sécurité affective et les fondations d’un avenir heureux, en belle compagnie, loin de la férule des frères maristes.
Avec cette saga du Pacifique, au cœur de la mosaïque ethnique de ses îles, l’auteur nous emporte à la suite d’un attachant jeune héros depuis les Nouvelles-Hébrides jusqu’à l’Australie et la Nouvelle-Calédonie.