« Chaque cas est unique. S’il y a un seul petit avantage à ranger les gens dans des cases, c’est que cela peut – éventuellement – les aider à façonner une identité. Le problème n’est pas tant que l’on nous glisse un peu trop vite dans les tiroirs. Après tout, le gros problème de ma vie a longtemps été de ne pas trouver la case qui me correspondait. On a parfois besoin d’une case collective pour savoir à qui s’identifier : cela peut aider à la construction personnelle. Le problème est plutôt qu’aux yeux des gens, cette case reste nécessairement figée. »
« Pour rien au monde, je n’échangerais ma vie contre celle d’un neurotypique ». Aurélie Cevennes est née autiste. Un mot qui, aujourd’hui, ne veut plus rien dire tant il recouvre d’acceptations différentes au regard des progrès des neurosciences. Il n’empêche, avec sa famille, cette jeune Belge de 28 ans a traversé toutes les épreuves liées à sa différence : un diagnostic très tardif ; une scolarité chamboulée ; des relations sociales marquées par l’incompréhension, les moqueries et les mises au ban ; un départ difficile dans la vie professionnelle, etc. Aujourd’hui, elle est fi ère de ce qu’elle est devenue : une jeune adulte assumant pleinement ce qu’elle est, débarrassée de ses complexes et de ses angoisses. Pour y arriver, elle s’est battue d’arrache-pied contre les préjugés, les codes dominants et les conventions sociales aveugles.
Parce qu’il relate mille situations quotidiennes vécues, cet ouvrage permet de se glisser dans la peau d’une enfant puis d’une adolescente autiste. Révélant pour la première fois publiquement son syndrome, l’auteure transmet sa force et son courage non seulement à ceux qui vivent la même situation qu’elle mais aussi à toutes les personnes marquées par la différence ou la singularité : de genre, de culture, d’origine, etc.
Coller une étiquette n’est pas toujours une mauvaise chose. Parfois, une étiquette aide à se trouver, à se comprendre, à se forger. C’est le message d’Aurélie Cevennes, qui sans se ranger dans la case des « neuroatypiques », serait tout de suite un peu moins elle-même.
Ce livre m’a ouvert les yeux !
Un véritable plongeon dans « les eaux largement polluées, mais aussi parsemées de trésors uniques » de l’autisme.
Avec un réel talent, et au travers d’exemple concrets, Aurélie raconte son parcours atypique, et comment son hypersensibilité et l’incompréhension mutuelle mènent souvent à des situations difficiles. Elle nous explique comment elle réussit à s’adapter à nous et prendre toute sa place dans notre monde étrange alors que nous faisons si peu de chemin vers elle. Au sortir de ce livre, je me dis que le monde serait indéniablement plus beau si, comme elle, nous étions tous incapables de mentir.