« L’ancien maire, un soir de mairie où nous étions tous les trois réunis avec le secrétaire, m’avait simplement dit qu’il arrêtait. Nous n’en avions jamais parlé auparavant, mais j’avais pressenti à demi-mot qu’il était fatigué de cette administration de plus en plus imposante, de l’informatique qui commençait à tout envahir. Il se sentait dépassé par une nouvelle ère qui n’entrait pas dans ce qu’il maîtrisait.
« Je te laisse la place », m’avait-il dit sans nostalgie, mais avec la conviction qu’il avait fait son devoir, celui qu’il croyait juste. Il avait plus de quatre-vingts ans. »
Le narrateur de ce roman fait partie de ces maires qui se démènent dans des territoires ruraux qualifiés d’ « oubliés ». Avec une passion toute sincère pour son rôle dans les collectivités locales, il revient sur son parcours, ses victoires et ses déboires. Il met surtout en avant sa foi inébranlable en ses valeurs, partageant avec nous des difficultés illuminées de la joie du partage, et de l’amour de sa vie à la campagne.
Élu municipal depuis les années 1980, Georges Morin dresse le tableau réaliste d’une vie communale soumise aux aléas administratifs. Ses personnages ont l’étoffe ou les faiblesses de tant d’autres qu’il a pu croiser et qui cherchent, simplement, à exister.
Tout donner pour sa commune. C'est le credo du narrateur, un maire passionné, dont le quotidien est ici relaté. Touchant !