Ingénieur de l’aviation civile (ENAC), Georges Lachenaud est entré en 1975 à la compagnie aérienne UTA où il a été directeur de l’escale de Paris-Roissy. En 1991, il devient directeur des escales internationales d’Air France avant de rejoindre la délégation générale aux achats d’Air France-KLM. Depuis 2020, Il est membre du Conseil d’administration de Logiq-Group et délégué aux affaires aéroportuaires du Syndicat des compagnies aériennes autonomes (SCARA).

DE L'AUTEUR
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Rencontre avec... Georges Lachenaud

 

1 – Pouvez-vous nous présenter votre livre ?

 Au début de la Deuxième Guerre mondiale, en 1940, le Japon, allié de l’Allemagne nazie, envahit le Tonkin. Cette invasion aboutit à l’occupation d’une partie de l’Indochine par les troupes japonaises. Pendant quelques années, une collaboration franco-japonaise se met alors en place, sur le modèle de celle ayant cours en métropole entre l’Allemagne et le régime de Vichy.

Mais sentant la défaite arriver, le 9 mars 1945, c’est le « coup de force » japonais avec toutes ses atrocités. En une nuit, se sont écrites là des pages d’héroïsme sans doute les plus méconnues des Français. Des déportations massives de prisonniers français et asiatiques favorables à la France dans les camps de la mort, s’en sont ensuite suivies.

Après la capitulation japonaise d’août 1945, la lutte du Corps expéditionnaire français contre les nationalistes vietnamiens sous le commandement d’Ho Chi Minh est alors à son comble. Elle débouche sur l’insurrection Viet Minh du 19 décembre 1946 qui marque le début de la guerre d’Indochine.

Ce livre retrace une « histoire peu ordinaire » dans la Grande Histoire ; celle de mon père, militaire français et de ma mère, jeune Vietnamienne rencontrée au Tonkin. Après avoir subi le « coup de force » japonais, puis la Guerre d’Indochine, ils réussissent à fuir Hanoi et à sauver leurs enfants. A partir de 1956, la famille s’est trouvée unie dans le Périgord, où nous avons tous grandi.

 2 – Quel message voulez-vous transmettre au lecteur ?

 Au-delà du rappel historique et du témoignage familial, j’aimerais que ce livre soit aussi un message d’espoir. Je pense notamment à tous ceux qui, issus de l’immigration et partagés entre deux cultures, ont pu connaitre ou connaissent l’adversité.

Je me remémore parfois cette phrase de Karl Marx : « Les hommes font l’Histoire mais ne savent pas l’Histoire qu’ils font ».

Finalement, c’est un peu le propos du livre : des histoires d’hommes et de femmes qui font l’Histoire, sans en avoir conscience. Leurs vies sont des aventures bouleversantes qui ont valeur d’exemple pour les générations futures.

3 – Quelles sont vos sources d’inspirations ?

 En complément des faits relatés par mes parents, mes sources d’inspiration ont été les livres consacrés à l’Indochine coloniale et à la Guerre d’Indochine, une guerre lointaine souvent méconnue de la métropole.

Les écrits de Jean Lartéguy dans « Le Mal Jaune » et de Pierre Schoendoerffer dans « La 317èmesection » sont d’une grande puissance évocatrice et m’ont passionné.

4 – Quel est le livre qui vous a donné envie d’écrire ?

 Au-delà de ceux que je viens de citer, j’ai surtout écrit pour que l’histoire de mes parents ne tombe pas dans l’oubli du temps. Mon envie d’écrire est venue de la force du « Livre de leur vie ». Elle a aussi été confortée par le devoir de mémoire que nous devons à tous ceux, innombrables, qui sont morts dans ces conflits dévastateurs et souvent dans la plus grande indifférence.

5 – Si vous deviez vous décrire en trois mots, quels seraient-ils ?

 Humilité, tolérance, écoute. C’est un programme exigeant mais j’essaye de m’y tenir.

6 – Quelle est votre citation favorite ?

 « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ».

Antoine de Saint-Exupéry

7 – Quel est votre rituel d’écriture ?

 Ecrire jusqu’à des heures tardives, relire et corriger le matin.

8 – Comment s’est fait le choix de votre maison d’édition ?

 Les Éditions du Panthéon c’est plutôt un joli nom pour la mémoire de ceux qui sans être des grands hommes, sont dans mon Panthéon personnel : mes parents.

9 – Le mot de la fin ?

 « La mémoire est l’avenir du passé »

Paul Valéry (1871-1945)

Découvrir De l’Indochine au Périgord : https://bit.ly/2MSdVdv