Rencontre avec... Joseph-André Ghika
- Pouvez-vous nous présenter votre livre ?
Mon livre présente des instantanés de vie de personnages venant d’horizons différents, tous cependant issus de la classe privilégiée, ayant étudié ensemble au début de leur vie, qui se réjouissent d’assister à un événement prestigieux où ils vont se réunir pour une grande fête de tous les superlatifs, avec une élite d’ultra-riches, triés sur le volet. Mais la fête a un but tout autre que celui pressenti, un message et un acte de repentir, de volonté de destruction du système des élites occidentales qui ont ruiné la planète et son climat, esclavagé les pays émergents, détruit la classe moyenne et creusé des écarts sociaux inacceptables dans les richesses, en oubliant l’essentiel de notre bref passage sur terre, et créé l’arme de destruction massive qui va les liquider, je veux parler de cette ignominie dont ils ont accouché que sont les working poors.
- Quel message voulez-vous transmettre au lecteur ?
On ne peut pas accepter que les ultra-riches, les milliardaires, bientôt trillardaires, et les entreprises internationales supranationales régentent selon leurs lois notre navette spatiale, basée sur la dictature du marché et du rendement, dans un capitalisme non bridé, sans limites, sans considération de la valeur du travail, souvent vivant des héritages de pillages coloniaux et de cooptations, démontrant en plus un dédain des laissés-pour-compte qui constituent leurs richesses par leur travail injustement payé, contribuent de façon honnête aux impôts et finissent par payer les faillites des riches. Face à une telle infamie, seule une expropriation avec une limite de plafond acceptable de la richesse, comme cela se fait dans certains hôpitaux, permettrait de redistribuer les richesses excessives, virtuelles au-delà d’un certain niveau, du registre de l’obésité monstrueuse, et inutiles pour la société. Les droits de l’homme sont vides de sens sans les droits économiques : un logis, une éducation, un droit à la santé, un salaire juste et des loisirs pour chaque individu.
- Quelles sont vos sources d’inspirations ?
Elles sont très hétéroclites, mais la littérature russe avec ses excès, l’observation clinique des personnages de Proust, la perfection de la nature et bien sûr du cerveau humain.
- Quel est le livre qui vous a donné envie d’écrire ?
Le Maître et Marguerite de Boulgakov.
- Si vous deviez vous décrire en trois mots, quels seraient-ils ?
Un citoyen lambda, initialement inspiré et aspiré par les leaders d’opinions et les élites de sa profession, dont le recul lui montre toute la vanité, au détriment d’une certaine qualité de vie, mais dont la fierté est d’avoir pu transmettre son expérience aux plus jeunes, de les faire réagir aux injustices, à la perte de valeur du travail, de les enthousiasmer non pas pour le savoir mais pour la connaissance, de les faire s’éloigner de l’envie et de la recherche éperdue et unipolaire d’une carrière, du paraître social, du pouvoir et de l’argent dont les inondent et les hypnotisent les sportifs d’élite, les chaînes de cinéma et les réseaux sociaux.
- Quelle est votre citation favorite ?
La devise de notre famille, tirée d’un vers d’Ovide : labor omnia vincit, improbus : un travail acharné vient à bout de tout.
- Quel est votre rituel d’écriture ?
Le plus difficile pour moi est de créer un scénario. Une fois effectué, les idées fusent rapidement, issues de mes expériences et de mes réflexions, mais je refais et refais mes phrases incessamment jusqu’à ce qu’elles me paraissent parfaites à mon goût. J’essaie toujours d’y introduire un peu d’humour et du piquant. J’écris plutôt la nuit, en musique et sur mon ordinateur.
- Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Peut-être un dernier roman comique
- Comment s’est fait le choix de votre maison d’édition ?
J’ai envoyé des dizaines de copies à de multiples éditeurs, qui sont restées sans même un avis de réception. J’ai choisi les Editions du Panthéon que j’avais déjà choisies auparavant, parce qu’on ne vous exclue pas d’emblée avant de vous lire, pour éviter les circuits des grands éditeurs et leurs médias affiliés, afin d’esquiver les diktats de pensée qu’ils imposent.
- Le mot de la fin ?
Le temps est le seul juge de la valeur de nos actions.











