Thème : Histoire

La petite fille à la balançoire

« Elle ne savait pas, la petite fille à la balançoire, aujourd’hui femme, accoudée à la balustrade de la terrasse de la maison qu’elle loue, qu’on pût tant souffrir de la mort d’une mère, d’un parent, d’une amie d’enfance, d’un fiancé, surtout. Elle ne savait pas que son passé lui sauterait si souvent à la gorge, lui nouerait les mains et le ventre, aux moments les plus imprévus, même festifs. »

Née peu avant la dernière guerre, Aurélie, dans sa vingt-cinquième année, s’interroge sur son existence et les épreuves qui l’ont jalonnée, notamment ses erreurs et les deuils. Pourquoi ce sentiment de culpabilité qui l’étreint ? À la recherche de sa propre identité et d’un sens à sa vie, elle se penche sur un passé dont elle se sent prisonnière. Son mariage avec un camarade d’enfance intelligent et compréhensif mettra-t-il fin à ses tourments ?

Rouget de Lisle ou la Marseillaise désenchantée

« En 1789, tandis que la Bastille tombait, que les privilèges étaient prétendument abolis et que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen était votée, le désormais lieutenant en second du génie royal, Claude Joseph Rouget de Lisle s’ennuyait au fort de Joux, sur les hauteurs de Besançon et pour tout dire, s’intéres-sait assez peu à la politique. Il s’avouait royaliste, mais il l’était davantage par tradition – voire conservatisme – que par conviction. »

Royaliste de cœur mais séduit par les idées révolutionnaires, doté de multiples talents pourtant n’émergeant dans aucun, Claude-Joseph Rouget fut en perpétuel conflit avec lui-même.
C’est cette personnalité complexe que l’auteur a voulu cerner, non en une biographie au sens classique du terme, mais plutôt en un feuilleton biographique découpé en épisodes.
Peu avant de mourir pauvre et oublié, Rouget de Lisle accusa la malchance de l’avoir laissé écrire, en une nuit exaltée, un chant trop grand pour lui.

1939-1945, ils se sont tant aimés. Chronique d’une survie

« Aujourd’hui, j’estime qu’il est grand temps de rendre justice, de redonner vie à des gens qui ne furent ni passifs, ni des héros de haut vol, encore moins des salauds, mais que le sort et leur complexion d’esprit arrachèrent à la banalité pour vivre des moments peu ordinaires. »

Fils d’un Roumain d’origine juive et d’une Française, l’auteur célèbre l’amour dans ce témoignage qui nous ramène à une des périodes les plus sombres de l’Histoire. Il nous fait voyager dans le temps en évoquant avec une profonde tendresse la rencontre de ses parents. La force de leurs sentiments a contribué, grâce également à la chance, à surmonter l’horreur et la terrible réalité de la Seconde guerre mondiale.

Le Cotentin et ses habitants…

Carnet historique racontant l’odyssée d’une population, l’ouvrage de Pierre Mouchel retrace l’évolution d’une terre sauvage entre côtes dentelées et bocages verdoyants. Bout du monde français sur la carte, irlandais dans les paysages, la presqu’île du Cotentin, voisine immédiate de l’Angleterre, est un mélange à la fois abrupt et merveilleux que l’auteur dépeint au fil des pages. Et si son histoire est si passionnante, c’est parce qu’elle permet de comprendre ce qui a modelé les ancêtres et la vie même de cet homme.

Léopold Sédar Senghor disait souvent « Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens ». Précieux conseil qui est un encouragement à remonter à ses racines afin de mieux comprendre son évolution. Une belle façon pour l’auteur de ne pas être amputé de la conscience des atavismes et traits de caractère transmis par ses ascendants.

Face à un monde en pleine mutation, Pierre Mouchel en profite pour relativiser les peurs légitimes dues aux changements drastiques provoqués par la mondialisation et le numérique. L’enseignement du passé est fort et il ne faut pas en sous-estimer la puissance. Certes ce sont les hommes politiques qui provoquent le mouvement, mais c’est la société civile qui agit, aujourd’hui comme à l’époque d’Alauna… Puisse ce récit transmettre au lecteur, non seulement le goût de l’histoire mais aussi le penchant pour l’optimisme.

Basse Kabylie

« La région de Basse Kabylie, que d’aucuns appellent Petite Kabylie où se déroule la majeure partie de cette histoire, est celle où j’ai vu le jour et où j’ai grandi ; c’est donc, tout naturellement que j’ai tenu à lui rendre cet hommage, notamment en intitulant cet ouvrage, de son nom. Elle mérite bien cela, pour tous, celles et ceux des siens qui sont tombés ou qui ont tant souffert pendant cette guerre.»

Randja, femme kabyle d’un village de la basse vallée de la Soummam, lutte contre la misère sociale dans un contexte de guerre d’Algérie.
André, un jeune Français, vient apporter, en écho, une autre perception de ce qu’on nommait alors les « événements d’Algérie ». Sa découverte de la réalité l’amènera peu à peu à réviser ses idéaux.
Piégé entre sa condition d’indigène et son statut de normalien, Mohand, comme un trait d’union entre Randja et André, portera son combat sur le terrain de la transmission du savoir.