Thème : Philosophie

Vanités

« N’existe-t-il pas d’autre voie pour assurer le bonheur des hommes ? Gagner, toujours gagner, afficher une domination et soumettre, est-ce là notre ultime finalité ? »

Reprenant le thème qui lui est cher – quel sens donnons-nous à notre vie – Christophe Agogué explore dans cette nouvelle théâtrale les destinées de personnages historiques à l’instant de la décision. Il choisit de traverser les époques – depuis la guerre de Troie jusqu’à un dialogue imaginaire entre Sartre et Foucault – pour révéler le contrepoint à l’engrenage de violences : Frédéric Hohenstauffen qui mena la sixième croisade… par la diplomatie.

Le héros, le monstre, la mort

« Les héros affrontent toujours le monstre d’une manière stéréotypée mais pas identique, qui souligne leur similitude et leur différence. Les mythes sont interprétés en fonction de la politique ou de l’économie, mais ce qui constitue leur essence est le symbolique narratif de ce qu’ils racontent. »

Après avoir étudié les liens féminins d’Ulysse et leur rôle dans son ascension, Efi Papavassilopoulou porte ses recherches sur un autre pan de la mythologie : l’image inébranlable du héros. Le héros qui vainc le monstre mais pas la monstruosité, engageant une lutte perpétuelle et manichéenne, millénaire et éternelle. À travers certains personnages emblématiques de la mythologie grecque, elle fait un parallèle entre le héros des mythes et l’humain, recherchant l’identification et l’évolution.

Les progressistes

« Dans mon petit cercle actuel de relations, discuter des heures à propos du progrès, c’est notre dada. Evidemment, chacun peaufine sa notion de progrès, car nous nous flattons de débattre entre nous comme des philosophes en quelque sorte. Donc l’objectif de chacun consiste à s’élever du mot progrès au concept de progrès, c’est-à-dire à la vision intellectuelle d’un objet, virtuel bien entendu, baptisé progrès. »

Dans cette chronique philosophique, Marc Moulines incite le lecteur à s’interroger sur le concept de progrès à travers des causeries entre amis, ceux qui ont rejoint son cercle de réflexion. Il suit l’évolution de leurs pensées, au contact de celles d’autrui. Qu’est-ce que le progrès ? Est-ce positif, négatif ou tout simplement une façon de « marcher vers l’avenir » ? Sauriez-vous le dire ?

La fonction maternelle et sa relation initiale avec l’ordre et le noos

« Je me sens être dans le temps et l’espace, c’est-à-dire je m’intuitionne, selon Kant, et je me projette à l’autre pour capter son essentialité. C’est le noos.
La fonction maternelle de l’accueil permet de sentir le temps et l’espace dès la naissance avant la conceptualisation et, simultanément de se sentir sans épuiser son existence avant d’ouvrir à l’évolution. »

Déesse mère, génitrice ou nourricière, la femme a toujours été une référence centrale dans l’histoire de nos civilisations. Facteur clé, la fonction maternelle fait naître des idées et des inventions chez les hommes, et devient symbolique. Mais quel est son rapport avec le noos, la compréhension avant la conceptualisation ?

Selon l’auteur, le noos relève du pressentiment, celui de « capter l’essentiel », en relation intime avec la mère, vers qui l’on se projette initialement. La mère donne le rythme et l’essence de l’existence dans son ouverture, car elle indique l’ordre naturel qui contient la richesse de l’incalculable et l’inéluctable de la nature.

Récits insolites

« Remontant à la surface pour respirer, elle regarda l’au-dehors, puis l’au-dedans. Aucune rupture. Elle n’éprouva aucun changement d’impression, aucun décalage entre les deux regards, aucun déclic inaudible. Rien, un monde lisse et pourtant ô combien différent. »

Après quoi courons-nous ? L’argent, la gloire ou l’amour ? Au fond, qu’est-ce qui nous anime, nous transporte et nous imprègne? Enfin… qu’est-ce qui nous fait vivre?

Avec ce recueil de nouvelles, Loup Francart reprend la plume avec une profondeur nouvelle, affûtée au contact du fantastique. En prenant le quotidien pour cadre, dans tout ce que la vie courante se réclame de banale, il baisse notre garde et nous touche en plein coeur. Voyages initiatiques à part entière, chacun de ses récits sonde nos existences, nos doutes et nos attentes. Que sont devenus nos espoirs d’une vie meilleure? Décorseté par le surnaturel, l’ordinaire vibre de sa fonction primaire: donner un sens. Épris de liberté, nos existences prennent enfin le chemin différent, éveillé et souriant auquel nous sommes destinés. Sitôt affranchis, le fantastique s’estompe pour laisser place à l’accoutumée. Insolites, ces nouvelles le sont assurément: mais n’est-ce pas le cas de chacun d’entre nous ?