« Je me sens être dans le temps et l’espace, c’est-à-dire je m’intuitionne, selon Kant, et je me projette à l’autre pour capter son essentialité. C’est le noos.
La fonction maternelle de l’accueil permet de sentir le temps et l’espace dès la naissance avant la conceptualisation et, simultanément de se sentir sans épuiser son existence avant d’ouvrir à l’évolution. »
Déesse mère, génitrice ou nourricière, la femme a toujours été une référence centrale dans l’histoire de nos civilisations. Facteur clé, la fonction maternelle fait naître des idées et des inventions chez les hommes, et devient symbolique. Mais quel est son rapport avec le noos, la compréhension avant la conceptualisation ?
Selon l’auteur, le noos relève du pressentiment, celui de « capter l’essentiel », en relation intime avec la mère, vers qui l’on se projette initialement. La mère donne le rythme et l’essence de l’existence dans son ouverture, car elle indique l’ordre naturel qui contient la richesse de l’incalculable et l’inéluctable de la nature.
Médecin, psychiatre des hôpitaux et psychanalyste, Efi Papavassilopoulou a déjà publié dans plusieurs revues scientifiques. Sa démarche est influencée par les travaux de Freud, Lacan, ainsi que par la lecture d’Aristote, Platon ou encore Heidegger.
De tous temps, la femme a toujours été essentielle à travers les religions, ainsi qu'au sein des mythologies celtes, grecques, égyptiennes, nordiques, indiennes, juives et chrétiennes. En proposant une rapprochement entre ce rôle clef de la mère et le noos, Efi Papavassilopoulou nous livre un essai inédit et abouti.
Particulièrement agréable à lire, et à relire. C’est une vraie rencontre avec l’auteure.