Rencontre avec... Angélique Mukendi
Pouvez-vous nous présenter votre livre ?
Ce livre est une réflexion sur le fondement des standards de beauté affiliés à la femme noire. Ce travail sociologique relate comment de par les douleurs du passé, la femme noire en est venue à renier sa somptueuse apparence et de quelle manière cette dernière se bat aujourd’hui pour se désaccoutumer de toutes ces pratiques nuisibles à sa santé. Plus qu’un simple travail de surface, cet ouvrage remonte jusqu’au cœur du problème.
Quel message voulez-vous transmettre au lecteur ?
Un message de compassion. La femme noire est souvent dépeinte telle une figure forte et masculine, une construction malheureusement sociétale…
En réalité, la femme noire souffre depuis maintenant des décennies d’un trauma. Elle a ainsi besoin d’aide et de soutien pour revenir à son essence, que ce soit dans son apparence ou dans sa féminité.
Quelles sont vos sources d’inspirations ?
Angela Davis, Michelle Obama, Rihanna, Chimandana N’gozie, mes parents.
Toutes ces personnes détiennent pour moi d’une chose en commun. Elles disposent d’un esprit revendicateur.
Elles ont toutes brisé le plafond de verre qui leur était imposé, que ce soit par la société, leurs sexes, leurs origines, ou encore leurs couleurs de peau. Ces personnes ont ainsi réussi à se créer une place dans un univers où personne ne les attendait. Un peu comme moi, personne ne m’avait attendu dans le registre littéraire, mais me voici aujourd’hui bel et bien écrivaine avec comme confrères des personnalités qui ont marqué l’Histoire tel Victor Hugo.
Quel est le livre qui vous a donné envie d’écrire ?
C’est assez intéressant, car je n’ai jamais vraiment eu la fibre littéraire. Au contraire, j’ai grandi en lisant plus par obligations que par simple plaisir. La lecture a cependant toujours eu une grande place dans mon quotidien étant juriste.
De même que pour l’écriture, j’ai rencontré beaucoup de difficultés à manier la langue française durant pour parcours académique. C’est d’ailleurs pour vaincre mon handicap que j’ai décidé de me mettre à l’écriture.
Le défi n’est pas encore complètement relevé. Aujourd’hui encore je suis très consciencieuse lorsqu’il s’agit d’écrire.
Si vous deviez vous décrire en trois mots, quels seraient-ils ?
Ambitieuse, résiliente, empathique.
Quelle est votre citation favorite ?
« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre » Winston Churchill
Quel est votre rituel d’écriture ?
Malheureusement je n’en ai pas encore trouvé. Ce livre étant à l’origine un travail de recherche académique, les circonstances ont fait que je n’avais pas d’autre choix que d’écrire. Mais si je peux partager ma méthode pour écrire un travail de recherche, ce serait de commencer par mettre sur papier toutes les idées qui nous passent par la tête et d’ensuite les regrouper en thèmes. Lorsque cela est fait vous avez déjà à peu près le squelette de votre livre. Ce dernier deviendra ensuite votre table des matières. Vous avez dès lors déjà fait 90 % du travail. Vous avez à présent une idée claire de ce dont vous allez traiter dans votre essai, il ne vous reste plus qu’à écrire !
Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
J’aimerais beaucoup continuer à écrire ! Malheureusement pour l’instant le temps et les circonstances me font défaut. Écrire un deuxième livre serait une façon formelle de me prouver que je suis capable de maîtriser la langue française et que j’ai ma place parmi les écrivains.
Comment s’est fait le choix de votre maison d’édition ?
L’histoire est assez surprenante ! Étant genevoise, j’ai d’abord essayé de trouver une maison d’édition sur Suisse. Malheureusement pour moi je n’ai jamais eu de réponse positive et cela a duré cinq ans. C’est seulement à la suite d’une grande pause que je me suis remise à la recherche d’une maison d’édition non plus sur Suisse, mais sur France. J’avais donc fait une sélection de plusieurs maisons d’éditions françaises qui seraient intéressées par le sujet du livre, les éditions du Panthéon n’en faisaient pas partie !
Je pensais que cette maison d’édition de renom n’allait pas être intéressée par une écrivaine novice. J’ai eu tort !
Après avoir rassemblé mon courage j’ai décidé de leur envoyer mon manuscrit, et le reste appartient à l’Histoire. En une semaine j’ai reçu une réponse positive, ce qui était pour moi un miracle ! De plus, après quelques échanges, tout était clair. C’était un coup de cœur !
Le mot de la fin ?
Merci !
Merci d’avoir donné l’opportunité à la jeune femme qui lorsqu’elle a écrit ce livre avait dix-huit ans. Celle qui n’avait jamais rêvé d’être écrivaine, car elle ne pensait pas que cela était possible pour elle ! Ce que je vis aujourd’hui va au-delà de mes plus grandes espérances alors merci ! Grâce à cette expérience, je rêve à nouveau.