« Matin-baptême. Ce lit, ces murs, cette lumière. Si reposée… Comme si la haine n’avait jamais existé. Sérénité, je touche, je la touche du bout de la pensée, mais suis-je ? Je n’ai même pas rêvé, nuit vide d’images, noire. Voilà ! Ainsi le noir est beau ; je cherche mais ne trouve pas, le blanc peut-il être horreur ? Peut-être… Non, je n’en sais rien… ou alors c’est parce que la nuit, le rapport blanc/noir est inversé et la nuit devient alors une opposition. Nuit noire. Plaisir. Soupir. Vive l’opposition. »
Flore vient de perdre sa mère. Ce n’est pas le déchirement que l’on attendrait, mais une libération grinçante, la suppression du lien avec celle qui fut une non-mère. Alcoolique, toxique, Sylviane a été une ombre menaçante pour sa fille. Une fillette si isolée qu’il lui fallait donner des prénoms aux objets, parce que leur silence à eux était amical. Maintenant Flore traverse la France, du Sud au Nord, pour trouver des réponses et faire table rase du passé. En chemin, elle collectionne les petits cailloux blancs que Sylviane a semés derrière elle, pépites de réconciliation avec la disparue.
Laurence Teysseyré a consacré plus de trente ans au théâtre, principalement en tant que comédienne. Cet art l’accompagne encore dans son travail, puisqu’elle transmet son savoir en milieu scolaire et psychiatrique.
Ce roman raconte la guérison et la réconciliation avec la mère disparue. Touchant, insolite, le point de vue de Flore ne laisse pas le lecteur indifférent.