« Non, ceux qui sont partis n’ont pas de facto réussi.
Pourquoi tu ne nous as pas dit, ma belle société :
Que tes émigrés s’éprouvent dans leur propre déchirement et se trouvent parfois dans des conditions minables ?
Qu’ils goûtent tous les jours à la saveur de la séparation ?
Qu’ils ne sont pas en absolu des chanceux ?
Et que même s’ils se sont éloignés des risques qui les guettent à chaque instant, et que même s’ils croient avoir sauvé leur peau et celle de leurs enfants, ils ont parfois des cadavres dans leurs placards ?
Thérèse, Franco-Libanaise vivant à Sandwich, Midwest, a claqué la porte sans se retourner. À trente-sept ans, elle se questionne sur les raisons de son émigration et se demande si elle a fait les bons choix en suivant son mari aux États-Unis, dix ans auparavant. Cet exil, la fondation de sa famille et l’établissement de la réussite de son époux ont longtemps occupé son esprit… Aujourd’hui étreinte par une indicible nostalgie, elle remet tout en question, pour le meilleur ou pour le pire.
Pauline Mouhanna Karroum a grandi au Liban. Après ses études en Sciences Politiques et un master en journalisme, elle a travaillé avec les principaux médias francophones du Liban. À 27 ans, elle a obtenu la bourse Keizu Obuchi de l’UNESCO et a rejoint Paris. Elle réside maintenant aux États-Unis.
La nostalgie de la terre natale parcourt ce roman aussi grave que tendre en un beau portrait de femme, volant vers une indépendance douloureuse mais ô combien nécessaire.