« La révélation d’Ézilda plonge ses parents dans la stupéfaction et les laisse sans voix l’espace d’un instant, le temps qu’une bouffée de colère monte en eux. Pierra s’emporte le premier. Le courroux plisse tout à coup son front. Il ôte la pipe de sa bouche rageusement.
– Ne me dis pas que tu as fauté avec ce garçon. Tu n’as pas osé faire une chose pareille… »
Le jeune homme en question est un «cagot », un bohémien, un marginal appartenant à une petite communauté frappée d’ostracisme social et religieux qui pratique l’endogamie (obligation d’épouser quelqu’un de son groupe). Cette union déshonorante est une provocation. Elle explique à elle seule l’emportement du père.
Agriculteurs souletins, Pierra et Marie commencent enfin à récolter les fruits d’un travail quotidien acharné. À Ézilda, leur première-née qui vient de fêter son dix-huitième anniversaire, ils lèguent avec émotion un patrimoine et une réputation intacts. Tourmentée par un terrible secret, la jeune femme renonce aux devoirs de sa charge. À contre-courant, elle se jette à corps perdu dans le tourbillon des passions que déchaînent son étrange beauté et son caractère brûlant. Écartelée entre le bien et le mal, déchirée entre l’amour et la haine, fera-t-elle le choix d’une vie conforme à la tradition et renouer avec la paix de son âme ?
Au fil d’une intrigue sentimentale et policière haletante, Alain Lombardi nous entraîne sur les chemins pyrénéens de la transhumance dans un livre foisonnant. À ses côtés, nous partageons le quotidien des bergers et des « Hirondelles », ces jeunes filles venues de Navarre et d’Aragon qui s’embauchent dans les usines sandalières de Mauléon à l’aube de l’âge d’or de l’espadrille. Il guide nos pas à Saint-Jean-de-Luz, à la rencontre des kaskarotes, ces femmes de marins-pêcheurs impudiques qui font tourner bien des têtes et chavirer les cœurs. De Biarritz à Bayonne et jusqu’aux forges de l’Adour, nous nous mêlons à la foule des paysans, ouvriers, parias, bourgeois et autres anarchistes. Qu’ils soient héros ou « salauds », aucun ne nous laisse indifférents, tant il est difficile de distinguer les uns des autres. La Pénitente d’Euskal Herria est son second roman, paru aux Éditions du Panthéon.
Alain Lombardi écrit avec l’inspiration d’un observateur éclairé, avec la curiosité d’un reporter. L’homme de télévision saisit l’image, l’instant, le détail avec les yeux du réalisateur qu’il est depuis 40 ans. Les mots ont pris le relais de l’image, la plume a remplacé la caméra, mais la passion qui l’anime reste la même et l’écrivain prend appui sur le réalisateur.