« La maman reçoit une lettre de l’Assistance publique qui annonce que je vais être déplacée, c’est la catastrophe. Je ne crois pas qu’elle puisse s’y opposer. Pour l’Assistance publique, je ne suis qu’un pion. Pourtant je suis bien inté- grée dans le village et cette ferme, ce coin de campagne, j’en connais chaque recoin, chaque caillou sur le chemin, chaque buisson, chaque arbre. J’adore les arbres. Je crois aussi que la maman m’aime. »
Placée très jeune en famille d’accueil, Mireille Cotte a longtemps tout ignoré de ses racines. Aujourd’hui, à 85 ans, elle raconte son enfance marquée par les séparations, les silences et les petits miracles qui permettent de tenir jour après jour.
Elle, qui a grandi avec le sentiment d’être exclue de la société, a fait son chemin jusqu’à fonder sa propre famille.
Dans ce récit drôle souvent, poignant et captivant, Mireille Cotte témoigne d’une époque pas si lointaine où l’on déplaçait les enfants de l’Assistance Publique sans tenir compte de leurs attachements et de leur souhait.
Le témoignage de Mireille Cotte est sans langue de bois. C'est une existence semée d'embûches que dévoile l'auteur avec générosité. Comment se construire lorsque l'on ne peut prendre racines nulle part ? C'est l'interrogation soulevée.