« Cinq semaines ont passé seulement, et pourtant tout a changé : à l’accablement monotone des jours sans fin a succédé une frénésie inquiète.
L’Allemagne a attaqué le 10 mai, enfin ou malheureusement, les camarades sont partagés à ce sujet. Peu osent franchement exprimer leurs opinions, l’heure est davantage à l’angoisse galopante, voire à l’inquiétude catastrophiste, car les nouvelles ne sont pas bonnes, vraiment pas du tout. »
Printemps 1940, quelque part sur la ligne Maginot. Plusieurs mois après l’ordre de mobilisation générale, Alfred attend, engourdi, le coup de canon qui sonnera l’alerte. Lorsqu’elle se produit, il est déjà trop tard, la déroute est complète. Le jeune homme et ses camarades sont faits prisonniers à l’armistice puis envoyés en Bavière. Durant les cinq années de captivité qui suivent, ils vont travailler dur, avoir faim souvent, rêver à un retour au pays.
C’est une longue nuit qu’ils traverseront, attendant une aube timide.
À la mort d’Alfred, son grand-père, l’autrice a découvert ses carnets de captivité. Contenant principalement des chansons et des histoires drôles, ils ont été l’amorce, le matériau de choix et de cœur, de cet hommage à des hommes simples pris dans la tourmente.
Magali Le Mouël est professeure agrégée d’Histoire-Géographie et enseignante en latin.
"Pourvu que l'aube succède à la nuit" rend hommage aux écrits d'Alfred durant la guerre. Aurait-il pu penser que ses carnets de captivité donneraient naissance au roman de sa petite-fille ?
Un bon dans le temps qui nous fait vivre la vie des prisonniers durant la Seconde Guerre Mondiale. Très belle écriture et très bonne découverte !