Rencontre avec... Clara Inés Chaves Romero
- Pouvez-vous nous présenter votre livre ?
Bien sûr. “Un chemin en Afrique, une porte sur le monde” est un libre qui parle d’Afrique du XXIe siècle, de ses conflits, de son potentiel puisque ce continent est la région du futur.
Je parle également de mon expérience vécue en Afrique Centrale, notamment en République du Congo où j´ai développé plusieurs plateformes internationales dans lesquelles la diplomatie culturelle, le développement durable, la paix, la gouvernance, l´environnement et la démocratie étaient les thèmes importants.
C´est un livre qui vise à montrer l´autre facette de l´histoire africaine, une histoire différente de celle qui a été vendue dans le monde. L´Afrique est noble, ainsi que sa diaspora, avec laquelle peut se construire toute une diplomatie culturelle qui permettrait à ce continent et à sa diaspora, ainsi qu´aux pays qui possèdent cet héritage africain, de devenir une puissance douce, puisque la culture est le quatrième pilier du développement durable, un thème fondamental dans l´ordre international actuel et qui est également gérée par l´UNESCO.
L’histoire de l’Afrique est similaire à l’histoire de certains pays du monde, notamment de la Colombie et de l’Amérique latine, c’est une histoire qui ne peut se répéter, nous devons donc en tirer des leçons pour avancer et obtenir la paix et le développement.
- Quel message souhaitez-vous transmettre au lecteur ?
Racontez l’autre histoire que l’on ne connaît pas sur l’Afrique, car, comme le souligne l’écrivain nigérian Chimamanda Adichie, il y a un danger à ne connaître qu’une seule histoire. Le monde connaît la misère, les dictatures et les guerres en Afrique, mais pas son importance géopolitique, sa véritable histoire, son potentiel, sa richesse, la force de sa culture et sa magie.
- Quelles sont vos sources d’inspiration ?
J´ai vécu en Afrique et c´était ma principale source d´inspiration. Apprenez à connaître ses habitants, ses réalités, sa culture, ses acteurs et son environnement.
- Quel livre vous a donné envie d’écrire ?
Aucun livre particulier ne m’a incité à écrire mon livre. Ce qui m´a motivé, c´est de constater l´injustice avec laquelle le monde a traité et considéré l´Afrique. La dette que de nombreux acteurs internationaux ont envers ce continent merveilleux mais, hélas incompréhensible pour cerrtains.
- Si vous deviez vous décrire en trois mots, quels seraient-ils ?
Je pense avoir 4 forces : la force de l´amour, la créativité, la persévérance et la solidarité.
- Quelle est votre citation préférée ?
Dans mon livre, ma citation préférée est la suivante : « lors de la conférence de Berlin, les métropoles se sont partagé le continent africain comme un gâteau ».
Mais j’ai aussi trois citations célèbres de Nelson Mandela que j’aime beaucoup et ce sont :
- “Il ne devrait jamais arriver que cette belle terre subisse l’oppression d’une personne par une autre”.
- “Nous devons utiliser le temps à bon escient et réaliser que c´est toujours le bon moment pour bien faire les choses.”
- “ L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde”.
- Quel est votre rituel d’écriture ?
Pour moi, écrire produit une extase totale, et pour cela il faut choisir un sujet qui est intéressant, rechercher et forger ses propres critères pour pouvoir les transmettre avec toute l´éthique, le professionnalisme et la véracité du cas. Les livres sont vos meilleurs amis, ils vous enseignent et ne vous trahissent jamais, ils vous libèrent aussi. Je consacre le plus de temps possible dans ma vie quotidienne à l´écriture.
Je considère que l´écriture est une manière d´appeler à la réflexion, à l´analyse et à la réflexion sur la construction de nouvelles réalités plus justes, solidaires, respectueuses et inclusives.
- Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
J´écris actuellement un livre portant sur la validité ou non de l´ordre international libéral actuel, ce que l’on peut retenir de cet ordre et ce que nous devrions réformer. Je passe du micro au macro. C´est-à-dire, à partir du cas particulier de mon père victime de violence partisane en Colombie en 1948, pour expliquer comment les problèmes internes sont parfois le résultat de l´influence d´acteurs internationaux qui déstabilisent au profit de leurs propres intérêts internes et géopolitiques.
- Comment s’est passé le choix de votre éditeur ?
J´étudiais différentes alternatives et je considérais que mes maisons d´édition en Colombie et à Paris répondaient aux attentes que je recherchais. Par ailleurs chacune d’entre elles dispose de publications dans les domaines politiques, sociaux et culturels qui correspondent sur le fond, à mes orientations.
- Le mot de la fin ?
Si nous voulons parvenir à la paix dans le monde, nous devons être plus inclusifs, promouvoir la coopération Sud-Sud, corriger les erreurs historiques laissées par le colonialisme dans le monde, favoriser la démocratie, renforcer les droits de l’homme et permettre un meilleur équilibre entre les différents acteurs du monde dans le contexte international.
Il est urgent de moderniser l’ONU, en permettant aux voix des pays que les puissances hégémoniques ont réduit au silence de se faire entendre.
Un ordre international plus juste, équitable et inclusif est nécessaire.
L´Afrique continue d´être un acteur fondamental du monde géopolitique que la communauté internationale doit traiter avec dignité. L´Amérique latine et les Caraïbes, et en particulier la Colombie, doivent sérieusement envisager de renforcer leurs relations diplomatiques avec l´Afrique en l´incluant comme un acteur fondamental dans leurs politiques de relations extérieures, car ce continent est la région du futur.
Il est important de permettre aux pays Africains de résoudre eux-mêmes leurs conflits internes sans ingérence étrangère, car l’histoire a montré que leur ingérence au lieu d’aider a été désastreuse, à quelques honorables exceptions près.
Le monde, et en particulier l’Afrique et l’Amérique latine, ne doivent pas permettre davantage de colonialisme de la part d’un quelconque acteur international dans leurs pays et régions, car cela signifierait continuer à répéter l’histoire qui les a conduits à la guerre, à l’ingouvernabilité, aux dictatures et hélas a la pauvreté socio-économique que le monde décrie sans agir à la mesure des nécessités et de ses responsabilités.