Thème : Poésie

Un peu de tout, un peu de rien et autres textes

« L’une s’appelait Prune, et l’autre, c’était Claire.
L’une avait la peau douce et l’autre, l’avait claire.
Le regard était brun, pareil à ses cheveux,
Mais la blonde crinière adoucissait les yeux.

Joyeuses, dans le temps, rieuses dans le monde,
L’harmonie est au cœur où elle vagabonde.
L’aurore est éblouie à perdre ses rayons,
Et nous sommes tous prêts à bannir nos raisons. »

À la lueur du clair de l’une, et parfois celle d’une autre, Raymond Augé déploie ses poèmes avec minutie et élégance, entretenant savamment l’ambiguïté de ses tranches de vie. En choisissant la forme délicate du sonnet, il appose la rigueur de l’exercice sur des blessures anciennes ou contemporaines, et travaille l’âme humaine par un usage méticuleux de la langue. En questionnant le monde, c’est lui-même qu’il interroge. Premier destinataire de ses interrogations, il sonde notre société et ses maux qu’il convoque en face-à-face. Divertissant, résolument singulier, voilà un recueil écrit avec le cœur, l’esprit et l’instinct.

Espoir de nuit

« Dans les ténèbres brillent des âmes rouges vermeilles,
Par un ciel sans nuage scintillent les étoiles.
Pour le repos des yeux le noir est sans pareil.
S’écrit une nouvelle page quand le soleil se voile.

Au-delà des frontières, de la lumière diurne,
Se prolonge l’espoir d’un enfant de la Lune.
Tout seul face à l’abîme, cherchant une lueur.
Souvent il s’imagine qu’il n’a plus aucune peur. »

Telle une suite musicale, François Bagot explore avec adresse la souffrance et la traversée de la vie. De la magie à la réalité, le bonheur apparaît puis s’éloigne entre deux rimes croisées. Le fil conducteur suit la voie de la raison pour la lier à celle du cœur… Car de solution il n’existe, seule une profonde réflexion demeure.

Fruit d’une longue introspection, poussée aux confins de la métaphysique, cet ouvrage porte la vision d’honnêteté et d’humanisme du poète. Acérés, intimes, les mots s’assemblent et dévoilent finalement les émotions d’un homme en quête de constance et de stabilité.

À travers ces pages, François Bagot tend une main à chaque Homme soucieux de son existence. Tantôt subversive, tantôt traditionaliste, la plume est à l’image de son auteur : ambivalente. Un paradoxe plaisant qui tend vers un sentiment indicible… ou peut-être celui d’avoir trouvé un écho.

Promenades aléatoires

« Sur les ailes du vent
Flottent les nefs fractales
Aux voiles immaculées.
Ces nefs peuplent
De silences et de rêves
L’azur où le regard se perd.
Leur sillage entraîne mon esprit
Vers les lointains horizons
De l’espace sidéral
Où meurent les étoiles. »

Distinguer le passé du futur, discerner l’être du néant : sommes-nous une coïncidence ou un caprice du destin ? Les promenades aléatoires sont la conséquence indirecte – et poétique – du temps et de l’incertain.

Jetés sur le papier, les poèmes sont autant de ricochets vers l’infini, de dualités qui surgissent. Au détour d’une page, c’est la musique des matins clairs que l’on perçoit, le chant de l’aurore qui retentit et la partition de l’obscurité qui s’esquisse. Entre espoir et désespoir, les vers se coupent et s’entrecroisent, lapidaires, presque incisifs. Des alexandrins aux haïkus, c’est une ronde éternelle et étrange qui se forme, complexe et composite, à l’image de la vie. Aléatoires, ces poèmes le sont peut-être. Mais au fond, le hasard n’est qu’une façon différente de dire que les choses sont ce qu’elles sont.

Fresques

« Dans le ciel de velours,
le disque d’argent de la Lune
s’étonnait de ces insectes
qui foulaient un sol jusqu’alors resté vierge.
Pour la première fois, l’homme franchissait l’espace,
et déjà rêvait
de rejoindre ses parents les étoiles. »

Il y eut d’autres cieux, d’autres dieux, d’autres vies. D’une étincelle naquit le monde : témoin du temps et des hommes, le poète se fait historien et remonte les âges pour dépeindre les époques. Hors de l’espace, hors du temps, il voit. Si l’ordre naît du chaos, l’horizon, enfin, se profile.

Les fresques de Guy Daney de Marcillac sont aussi littéraires que picturales : résolument inspirées par les arts plastiques, elles dépeignent la création et la destruction, la vie et la mort. Il est des souvenirs, des rêves, qui ne se traduisent qu’en poésie. À peine se laissent-ils chanter : une mélopée, au loin, se fait entendre. Cela pourrait être la sibylle…

Le bonheur dans les talons

« Je réalise que je me suis peut-être menti,
Je ne suis pas rendue où je l’avais prédit,
Le bonheur est dans mes talons,
Cette phrase en dit long. »

Un mariage, une vie, des attentes brisées : lorsque le rêve s’effondre pour Claudine, il ne lui reste plus que les mots, devenus son rempart. À leur creux, elle se réfugie pour mieux panser ses plaies et épargner son cœur à vif. Tour à tour exutoire et cautère, la poésie s’impose et lui permet de donner un sens aux événements. Chaque strophe signe le début d’un long cheminement personnel, au cours duquel elle identifie ses émotions : le doute, la solitude, l’amour, l’espoir. Affranchie de ce qui la retenait à terre, elle prend enfin son envol vers un nouveau bonheur, tout simplement.

Existence calvaire ou existence riche de sens ?

« Et si notre vie, jour après jour, gracieusement donnée
À travers enveloppe charnelle mystérieusement prêtée
N’avait pour seule raison d’être : nous apprendre
Apprendre à nous élever
Toujours et encore apprendre, ardemment
L’Amour et vers la mort, à tendre triomphant. »

Comment peut-on se réinventer ? Entre une existence calvaire ou riche de sens, Muriel Brosset a choisi : elle sera riche, riche d’amour, de partage, de beauté et de poésie, de tout ce qui nous unit et qui nous rend heureux.

Autodidacte, la poésie a jalonné toutes les périodes de sa vie, des plus sombres aux plus chaleureuses. Devenue sacrée, elle devient le témoin de sa recherche spirituelle. Épanouie, elle revendique une vie guidée selon son cœur. Trouver sa réalité intérieure, s’ouvrir aux autres et au monde : écrire lui permet de se sentir vivante, tout simplement.

Entre ciel et terre…

« Terre d’Hermès
Et voûte céleste,
Le monde évanescent,
Les cieux,
Le firmament… »

D’hier à demain, Damien Schmit dépeint l’éphémère. Entre ciel et terre, il déploie une histoire tout en nuances, de l’être au devenir, sur l’un des chemins de l’existence. Par petites touches de mots, de phrases et de prose, il dresse un portrait éthéré, presque impalpable. En musique et en pastels, il esquisse les contours de l’imperceptible, qui aussitôt rejoint la cohorte du réel. Au détour d’une rime et de quelques sonorités italiennes, l’abstrait tantôt se dévoile, tantôt se décèle. En un battement d’ailes, il s’envole impunément de l’instant et rejoint les cieux qui le conservent jalousement.

Opium

« Pleure mon cœur
Tremble ma main
Vacille la flamme
Et que s’envolent les pies »

Nimbé d’extase, ce recueil kaléidoscopique est cousu de rêveries poétiques adroitement réalistes. Chantées, elles jaillissent : l’abandon, la déception, la souffrance et le désamour se dissolvent peu à peu dans les vapeurs suaves. Indignés et nostalgiques, ces aphorismes plurivoques sont tous porteurs d’une même lueur : la foi. Enivrant, son lyrisme va au-delà de la poésie, en ce qu’il rejoint l’universelle histoire humaine.
Soufflée dans une béatitude vertigineuse, l’œuvre est à l’image de son auteur. Artiste-peintre et poète, il nous conte ainsi une philosophie à la fois morale, sociale, politique et religieuse.

Les odes poétiques

« Mon bel ami, l’oiseau rare,
En grandissant, m’a quitté
Mince, il était bien trop tard,
Que je lui dise que je l’ai aimé. »

Faite d’assonances musicales et de rêveries éthérées, la poésie de Junia Noël met en relief les sonorités et ses sentiments. Metteuse en scène de son propre songe, elle nous plonge dans un monde imaginaire où s’entremêlent interrogations philosophiques et contemplations lyriques.

Par la force d’un mot, par la puissance d’une rime, elle interpelle la nature, évoque l’amour, le deuil, la tolérance. Avec tendresse, elle distrait le lecteur et l’enchante par la seule grâce de la plume.

Dictionnaire poétique

« L’on ne s’entraîne pas à devenir poète Il faut un autre regard, acidulé et collant Pour trouver à la vie sa grandeur. »

Comment se fabrique un poème, nul ne le sait ! Il vient et s’impose comme un intrus par la seule force de son verbe.

Une image, un son, une impression et le moulin se met à moudre une farine blanche de mystère, fine comme la poussière du matin sous un rayon de soleil. Accompagnée d’un peu de levain, la grâce de la création, elle s’échauffe jusqu’à devenir poème pour dire le monde, l’amour, la vie.

Les poèmes qui viennent du cœur

« Alors, quand j’ai tout résumé,
J’ai pensé à un monde de toutes les couleurs.
Monde sombre pour les douleurs, les peurs, les mœurs et les malheurs,
Mais aussi un monde de couleurs pour les bonheurs, la joie, l’amour, l’amitié. »

Qu’a dans la tête une adolescente curieuse et mélancolique ? Junia Noël livre à cœur ouvert ses songes allégoriques, ceux de sa métamorphose. Incompréhension, complexes, désir de réussite, amour caché et moments de joie, l’écriture de ses états d’âme devient une parole imagée et contemporaine.

La Nuit Soufie des Roses du Sud

« Médite et résiste
La Chair est un tambour
D’amour où vibre éternelle
Mansuétude Divine »

C’est suite à un drame familial survenu dans son adolescence que Belgance Raffin se lance dans une quête de la compréhension de la vie. Armé d’un bloc de papier et de sa plume, il tente d’exorciser la douleur qui est sienne ; ce sera l’art qui l’en délivrera.
Visionnaire et humaniste, il se réfugie dans la peau du poète et nous invite dans ses lieux de méditation, à la découverte de ses leitmotivs : l’amour, la tolérance, le souci de l’égalité, le mystique et la spiritualité.

Parfois naïfs, toujours engagés, ses poèmes nous donnent à voir les multiples facettes de sa créativité. Grandement inspiré par le soufisme, dans lequel se retrouvent la sagesse et l’abnégation chères à son cœur, Belgance Raffin y a puisé la sérénité nécessaire pour rendre le monde meilleur.

L’épine du désir

C’est la nuit, en écrivant dans ses cahiers d’écoliers que Julien exorcise ses doutes et traduit ses émotions.

“Quelques poèmes tracés de nuit, le temps d’un souffle”.

Ecrit avec une grande sincérité et une sensibilité à fleur de peau, ce recueil étrange et troublant se savoure lentement et continue de vivre bien après l’avoir refermé.

L’enfant et la dame d’avril

L’amour et les caprices du cœur sont au centre de ce recueil de poèmes.

Avec L’enfant et la dame d’avril, Jamel Mouaouya parle en effet d’espoir, de tendres rêveries amoureuses devant une belle passante ou une comédienne.

Jamel Mouaouya évoque également dans ses poèmes les êtres aimés auxquels il souhaite rendre tout particulièrement hommage.