Un peu de tout, un peu de rien et autres textes
« L’une s’appelait Prune, et l’autre, c’était Claire.
L’une avait la peau douce et l’autre, l’avait claire.
Le regard était brun, pareil à ses cheveux,
Mais la blonde crinière adoucissait les yeux.
Joyeuses, dans le temps, rieuses dans le monde,
L’harmonie est au cœur où elle vagabonde.
L’aurore est éblouie à perdre ses rayons,
Et nous sommes tous prêts à bannir nos raisons. »
À la lueur du clair de l’une, et parfois celle d’une autre, Raymond Augé déploie ses poèmes avec minutie et élégance, entretenant savamment l’ambiguïté de ses tranches de vie. En choisissant la forme délicate du sonnet, il appose la rigueur de l’exercice sur des blessures anciennes ou contemporaines, et travaille l’âme humaine par un usage méticuleux de la langue. En questionnant le monde, c’est lui-même qu’il interroge. Premier destinataire de ses interrogations, il sonde notre société et ses maux qu’il convoque en face-à-face. Divertissant, résolument singulier, voilà un recueil écrit avec le cœur, l’esprit et l’instinct.
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