Thème : Poésie

Langages Impossibles

« Aux chemins des souvenirs à fleur de rêve
Bordés de murs vils en pierres taciturnes
Personne n’accompagne sous la lune éphémère
Les errances passées qu’un rien exhume »

Contemplatifs et ouverts sur l’autre, intimistes et offerts avec largesse, les poèmes de ce recueil conjuguent le mot « émotion » à tous les temps et à tous les modes. Des détours dans les rues de Lisbonne aux affres de l’amour perdu, « Langages Impossibles » est une ville en soi, avec ses venelles secrètes, ses artères fréquentées et ses lieux infiniment chéris.

Murmures du soir – Volume I

« Je voudrais tant te dire combien de fois je t’aime,
Pas comme les oiseaux aiment le ciel,
Pas comme les poissons aiment la mer,
Pas comme le sol asséché aime les gouttes d’eau »

Qu’est-ce qu’écrire des vers si ce n’est partager l’amour qu’on a en soi ? Grâce à sa poésie, Ozen B. Tatiana touche directement au cœur ses lecteurs. Ses écrits ne sont ni simples, ni linéaires et c’est bien là que réside toute la beauté de la littérature.

Le cœur des poètes

« L’avenir est un présent
Le futur se dessine dans les actes réfléchis de l’innocent enfant
Dans la vaste forêt, le daim effleure l’humus avec son faon
Le ciel brille comme une chapelle constellée de cierges
Il ne connaît pas ses prières
Il préfère Dumas et ses rapières »

Voyageant sans limites entre imaginaire et réalité, entre histoire et mythologie, Didier Labour nous ramène de ses pérégrinations des poèmes qui parlent au cœur et bousculent les codes établis pour nous faire voir toujours plus loin. Alliant beauté et simplicité, il ajuste les mots pour jalonner ce chemin qui mène à l’évasion, pour amener de la lumière à l’intérieur de nous.

Des Poèmes pour Chaque Saison

Dans la furie du temps, le tourbillon sans cesse,
Des fausses priorités, de l’émoi, des promesses,
Des esprits tourmentés, fourbus par la vitesse,
Obsédés par l’Avoir, brisés par la tristesse,

L’ennui s’est répandu comme la poudre à canon,
Le malheur est partout, il hante les maisons,
Il explose et jaillit, il casse et il détruit,
Les espoirs et les rêves et le goût de la vie.

Ce recueil est l’expression des découvertes, des expériences et des engagements de l’auteur. Ces poèmes sont réunis au fil des saisons pour marquer leur caractère temporel et éphémère correspondant aux 52 semaines de l’année. Ils ont chacun leur histoire, leur couleur et leur musicalité propre.

D’une construction classique, ces vers nous invitent à redécouvrir nos sentiments, le moment présent et la beauté de la nature avec une tonalité toute contemporaine. Un appel à nos cinq sens et un certain parfum d’enfance.

Mémoires Transhumantes et conversations avec Douglas

Quand j’entre chez toi,
je m’assois souvent face à un tableau ;
on y voit la mer et un bateau qui chavire
au milieu d’une forte tempête.
La lumière qui glisse sur l’eau allumant les ténèbres,
est plus attrayante que le noir de l’effroi.
Elle est la survivante,
elle est la vie (…)

Dans ce recueil, chaque poème passe du présent au passé, d’une ville à un lieu, d’un sentiment à un état. Les poètes se déplacent avec une pléiade de souvenirs, jouant entre nostalgie et conscience de la réalité, nous emportant dans un dialogue poétique délicat. C’est leur mémoire transhumante…

Ainsi, chaque mouvement est une musique, chaque vers, un tableau, chaque paragraphe, un film… Leurs paroles deviennent continuellement images et sons, et s’envolent pour composer un chant à deux voix aux correspondances secrètes du souffle de vie.

Une rythmique qui mène à ressentir des pièces d’humeur, des instantanés photographiques de la vie quotidienne, des concentrés d’énergies contradictoires et d’émotions multiples. Une poésie prête à surfer sur les larmes d’autrui, sur les siennes propres, les pieds noyés, la tête bourdonnante de dentelle.

Au fil des jours…

Le cafetier s’affaire derrière son comptoir,
Quelques consommateurs, ivrognes d’un soir,
Échangent des propos bien péremptoires,
Accoudés au bar, leur sinistre abreuvoir.
Ils refont le monde d’une façon improvisée,
Au fil des tournées sans jamais s’en lasser ;
Ont la solution à tous les maux de la terre,
Incapables de voir leur propre misère…

Emporté par ses émotions, Philippe Pauthonier reprend sa plume impulsive et déverse la pureté de ses passions et réflexions. À la façon d’un journal intime, ce recueil, très éclectique, articule des poèmes d’autodérision, des interrogations ontologiques ou encore des raisonnements face à l’actualité.

Avec la même singularité passionnante que révélait son premier ouvrage, ce second recueil est à l’image d’un arc-en-ciel, fruit du soleil et de la pluie, et propose une large palette de couleurs. Sans aucune contrainte de style ou de règles, l’auteur se livre au seul plaisir d’écrire, porté par sa liberté de ton et son désir de partager ses sensations.

Recueillir

Je vais très bien,
Toute vérité n’est pas bonne à dire,
J’espère que mon mensonge te plaît.

Conçu comme une sonate, ce recueil est une série de notes dissonantes qui composent une partition à l’image de la vie. De la lucidité d’une réflexion à la beauté d’un ressenti, l’âme du poète se dessine puis se colore dans un ensemble témoignant d’un esprit humain qui dépasse toute mesure.

Fruit d’une introspection conjuguée au besoin de se libérer, cet ouvrage porte ainsi le signe d’une profonde sincérité. Celle des pensées qui traversent Ousseyn Abd. Hassane. Ses confessions mèneront-elles à sa résilience ? Quelle qu’en soit la finalité, c’est détaché de toute contrainte stylistique que le poète confie ses tourments pour en révéler la substantifique moelle de son humanité.

L’inachevable

Sinueux vestiges d’une passion insoumise,
Prend et meurt,
Il n’est de bonheur.
Illisibles sentiers des souvenirs effondrés
L’incite permanente des portes refermées
De l’amour et de sa joie,
N’existe que ma foi,
Satan étiole le suc de mes déboires
Où l’arrogance sans vertu s’effeuille,
Empreinte l’existence et triomphe le veule ;
Enclin par l’indifférence : l’oubli.
Il n’est de réconfort, la pensée s’envole.

Quand les souffrances de l’âme se transforment en muse pour un poète, les révéler au grand jour devient une preuve de résilience. Dans ce recueil, Nicolas Keisser dévoile toute son essence et libère ses stigmates avec adresse.

Au fil des pages, simplement les rimes enlevées d’un homme dont les méandres de l’esprit sont à la recherche de la beauté absolue. De l’amour à la mort, de la tristesse à la renaissance, la plume dévoile l’authenticité naturelle des épreuves d’une vie.

Nicolas Keisser est passionné d’escrime et de littérature. C’est au travers d’une sombre lucidité qu’il exprime la quintessence de la réalité-humaine dans ce premier recueil paru aux Éditions du Panthéon.

Écriture vagabonde

« La Terre est ronde !
Pour fuir la misère du monde
Je suis parti, tout droit devant moi.
J’avais oublié que la Terre est ronde,
Je me suis retrouvé au même endroit ! »

D’une page à l’autre, au fil du temps, de ses coups de cœur à ses colères, errante, la plume de Philippe Pauthonier se laisse porter par le tourbillon de la vie et de ses émotions. Ambulante, impulsive, elle est le filtre de ses peines, le témoin de ses passions, de ses valeurs et le porte-parole de ses réflexions. À la façon d’un journal intime fait de rimes et de jeux de mots, ce recueil articule des poèmes d’autodérision, des déclarations pleines de tendresse et des raisonnements face à l’actualité. Sans aucune contrainte de style ou de règles, l’auteur se livre au seul plaisir d’écrire, porté par sa liberté de ton et de mot.

Un peu de tout, un peu de rien et autres textes

« L’une s’appelait Prune, et l’autre, c’était Claire.
L’une avait la peau douce et l’autre, l’avait claire.
Le regard était brun, pareil à ses cheveux,
Mais la blonde crinière adoucissait les yeux.

Joyeuses, dans le temps, rieuses dans le monde,
L’harmonie est au cœur où elle vagabonde.
L’aurore est éblouie à perdre ses rayons,
Et nous sommes tous prêts à bannir nos raisons. »

À la lueur du clair de l’une, et parfois celle d’une autre, Raymond Augé déploie ses poèmes avec minutie et élégance, entretenant savamment l’ambiguïté de ses tranches de vie. En choisissant la forme délicate du sonnet, il appose la rigueur de l’exercice sur des blessures anciennes ou contemporaines, et travaille l’âme humaine par un usage méticuleux de la langue. En questionnant le monde, c’est lui-même qu’il interroge. Premier destinataire de ses interrogations, il sonde notre société et ses maux qu’il convoque en face-à-face. Divertissant, résolument singulier, voilà un recueil écrit avec le cœur, l’esprit et l’instinct.

Espoir de nuit

« Dans les ténèbres brillent des âmes rouges vermeilles,
Par un ciel sans nuage scintillent les étoiles.
Pour le repos des yeux le noir est sans pareil.
S’écrit une nouvelle page quand le soleil se voile.

Au-delà des frontières, de la lumière diurne,
Se prolonge l’espoir d’un enfant de la Lune.
Tout seul face à l’abîme, cherchant une lueur.
Souvent il s’imagine qu’il n’a plus aucune peur. »

Telle une suite musicale, François Bagot explore avec adresse la souffrance et la traversée de la vie. De la magie à la réalité, le bonheur apparaît puis s’éloigne entre deux rimes croisées. Le fil conducteur suit la voie de la raison pour la lier à celle du cœur… Car de solution il n’existe, seule une profonde réflexion demeure.

Fruit d’une longue introspection, poussée aux confins de la métaphysique, cet ouvrage porte la vision d’honnêteté et d’humanisme du poète. Acérés, intimes, les mots s’assemblent et dévoilent finalement les émotions d’un homme en quête de constance et de stabilité.

À travers ces pages, François Bagot tend une main à chaque Homme soucieux de son existence. Tantôt subversive, tantôt traditionaliste, la plume est à l’image de son auteur : ambivalente. Un paradoxe plaisant qui tend vers un sentiment indicible… ou peut-être celui d’avoir trouvé un écho.

Fresques

« Dans le ciel de velours,
le disque d’argent de la Lune
s’étonnait de ces insectes
qui foulaient un sol jusqu’alors resté vierge.
Pour la première fois, l’homme franchissait l’espace,
et déjà rêvait
de rejoindre ses parents les étoiles. »

Il y eut d’autres cieux, d’autres dieux, d’autres vies. D’une étincelle naquit le monde : témoin du temps et des hommes, le poète se fait historien et remonte les âges pour dépeindre les époques. Hors de l’espace, hors du temps, il voit. Si l’ordre naît du chaos, l’horizon, enfin, se profile.

Les fresques de Guy Daney de Marcillac sont aussi littéraires que picturales : résolument inspirées par les arts plastiques, elles dépeignent la création et la destruction, la vie et la mort. Il est des souvenirs, des rêves, qui ne se traduisent qu’en poésie. À peine se laissent-ils chanter : une mélopée, au loin, se fait entendre. Cela pourrait être la sibylle…

Promenades aléatoires

« Sur les ailes du vent
Flottent les nefs fractales
Aux voiles immaculées.
Ces nefs peuplent
De silences et de rêves
L’azur où le regard se perd.
Leur sillage entraîne mon esprit
Vers les lointains horizons
De l’espace sidéral
Où meurent les étoiles. »

Distinguer le passé du futur, discerner l’être du néant : sommes-nous une coïncidence ou un caprice du destin ? Les promenades aléatoires sont la conséquence indirecte – et poétique – du temps et de l’incertain.

Jetés sur le papier, les poèmes sont autant de ricochets vers l’infini, de dualités qui surgissent. Au détour d’une page, c’est la musique des matins clairs que l’on perçoit, le chant de l’aurore qui retentit et la partition de l’obscurité qui s’esquisse. Entre espoir et désespoir, les vers se coupent et s’entrecroisent, lapidaires, presque incisifs. Des alexandrins aux haïkus, c’est une ronde éternelle et étrange qui se forme, complexe et composite, à l’image de la vie. Aléatoires, ces poèmes le sont peut-être. Mais au fond, le hasard n’est qu’une façon différente de dire que les choses sont ce qu’elles sont.

Le bonheur dans les talons

« Je réalise que je me suis peut-être menti,
Je ne suis pas rendue où je l’avais prédit,
Le bonheur est dans mes talons,
Cette phrase en dit long. »

Un mariage, une vie, des attentes brisées : lorsque le rêve s’effondre pour Claudine, il ne lui reste plus que les mots, devenus son rempart. À leur creux, elle se réfugie pour mieux panser ses plaies et épargner son cœur à vif. Tour à tour exutoire et cautère, la poésie s’impose et lui permet de donner un sens aux événements. Chaque strophe signe le début d’un long cheminement personnel, au cours duquel elle identifie ses émotions : le doute, la solitude, l’amour, l’espoir. Affranchie de ce qui la retenait à terre, elle prend enfin son envol vers un nouveau bonheur, tout simplement.

Existence calvaire ou existence riche de sens ?

« Et si notre vie, jour après jour, gracieusement donnée
À travers enveloppe charnelle mystérieusement prêtée
N’avait pour seule raison d’être : nous apprendre
Apprendre à nous élever
Toujours et encore apprendre, ardemment
L’Amour et vers la mort, à tendre triomphant. »

Comment peut-on se réinventer ? Entre une existence calvaire ou riche de sens, Muriel Brosset a choisi : elle sera riche, riche d’amour, de partage, de beauté et de poésie, de tout ce qui nous unit et qui nous rend heureux.

Autodidacte, la poésie a jalonné toutes les périodes de sa vie, des plus sombres aux plus chaleureuses. Devenue sacrée, elle devient le témoin de sa recherche spirituelle. Épanouie, elle revendique une vie guidée selon son cœur. Trouver sa réalité intérieure, s’ouvrir aux autres et au monde : écrire lui permet de se sentir vivante, tout simplement.

Entre ciel et terre…

« Terre d’Hermès
Et voûte céleste,
Le monde évanescent,
Les cieux,
Le firmament… »

D’hier à demain, Damien Schmit dépeint l’éphémère. Entre ciel et terre, il déploie une histoire tout en nuances, de l’être au devenir, sur l’un des chemins de l’existence. Par petites touches de mots, de phrases et de prose, il dresse un portrait éthéré, presque impalpable. En musique et en pastels, il esquisse les contours de l’imperceptible, qui aussitôt rejoint la cohorte du réel. Au détour d’une rime et de quelques sonorités italiennes, l’abstrait tantôt se dévoile, tantôt se décèle. En un battement d’ailes, il s’envole impunément de l’instant et rejoint les cieux qui le conservent jalousement.

Confidences d’un homme

« Pourtant ces humains essaient de communiquer
Avec nous leurs semblables dans l’espoir de voir
Enfin nos regards s’ouvrir sur leur condition
Qu’ils n’ont jamais choisie, qu’on leur a imposée.

Si vous pensez qu’ils n’ont pas d’opiniâtreté
Car vous les voyez souvent assis sur le sol,
Sachez tous que cette part de renoncement
Est alimentée par le rejet de vos cœurs. »

Tantôt taquin et embrasé, tantôt serein et adouci, Henry Canaan ajuste ses poèmes au gré de ses humeurs. Amateur de jeux de mots et friand de doubles sens, les rimes mutines font parfois place à un humanisme plus grave et résolument touchant.

Portraitiste de la vie comme de notre société, il dévoile ses émotions avec une authenticité aussi enrichissante que louable. Conteur moderne, curieux de tout et las de rien, sa prose est un clin d’œil à notre époque avant qu’elle ne disparaisse.

Opium

« Pleure mon cœur
Tremble ma main
Vacille la flamme
Et que s’envolent les pies »

Nimbé d’extase, ce recueil kaléidoscopique est cousu de rêveries poétiques adroitement réalistes. Chantées, elles jaillissent : l’abandon, la déception, la souffrance et le désamour se dissolvent peu à peu dans les vapeurs suaves. Indignés et nostalgiques, ces aphorismes plurivoques sont tous porteurs d’une même lueur : la foi. Enivrant, son lyrisme va au-delà de la poésie, en ce qu’il rejoint l’universelle histoire humaine.
Soufflée dans une béatitude vertigineuse, l’œuvre est à l’image de son auteur. Artiste-peintre et poète, il nous conte ainsi une philosophie à la fois morale, sociale, politique et religieuse.

Les odes poétiques

« Mon bel ami, l’oiseau rare,
En grandissant, m’a quitté
Mince, il était bien trop tard,
Que je lui dise que je l’ai aimé. »

Faite d’assonances musicales et de rêveries éthérées, la poésie de Junia Noël met en relief les sonorités et ses sentiments. Metteuse en scène de son propre songe, elle nous plonge dans un monde imaginaire où s’entremêlent interrogations philosophiques et contemplations lyriques.

Par la force d’un mot, par la puissance d’une rime, elle interpelle la nature, évoque l’amour, le deuil, la tolérance. Avec tendresse, elle distrait le lecteur et l’enchante par la seule grâce de la plume.

Dictionnaire poétique

« L’on ne s’entraîne pas à devenir poète Il faut un autre regard, acidulé et collant Pour trouver à la vie sa grandeur. »

Comment se fabrique un poème, nul ne le sait ! Il vient et s’impose comme un intrus par la seule force de son verbe.

Une image, un son, une impression et le moulin se met à moudre une farine blanche de mystère, fine comme la poussière du matin sous un rayon de soleil. Accompagnée d’un peu de levain, la grâce de la création, elle s’échauffe jusqu’à devenir poème pour dire le monde, l’amour, la vie.