Thème : Récits

Dédée

« Aujourd’hui, voici donc, pour les plus jeunes, l’histoire d’une héroïne dont ils ne savent rien de rien, dont ils n’ont jamais entendu le nom, mais qui reçut de la France la Croix de guerre et fut promue chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume. »

Qui était véritablement Andrée de Rochevieille ?
Ce destin du XXe siècle, cette jeune fille rebelle aux valeurs de sa famille, infirmière héroïque pendant la « drôle de guerre », résistante indomptable, meurt tragiquement à 28 ans, à l’aube de la Libération…
Plusieurs fois décorée, citée à l’ordre de la Nation, elle est pourtant engloutie dans l’oubli familial. Pourquoi ? Comment ? Que s’est-il passé ? Il n’y a ici ni « bons » ni méchants… Mais tant de questions !

L’enfant en difficulté d’Être

« Cette naissance laborieuse, à l’aube, imprima en elle les marques mnésiques de l’abandon. Elle se sentait perdue et épuisée après une bataille acharnée pour s’extirper des entrailles maternelles, dans une notion de perte définitive de la matrice non seulement de matière, mais également de subtilité d’un corps transmuté en lourdeur à accepter. »

Après trois essais consacrés à la voix, dans sa portée humaine et spirituelle, Véronique Klesse explore un continent plus intime. Ses expériences de vie sont ici mises au service de ses idées, sans fausse pudeur, à la recherche d’une conscience élargie et avec un grand respect pour le sacré et le divin.
D’abord rédigée à l’intention de sa fille, pour l’éclairer et l’accompagner, cette autobiographie se révèle d’une portée plus étendue. Elle dit comment en s’extrayant des traumas de la prime enfance, une femme a conquis de haute lutte sa liberté spirituelle. Une relation lumineuse soulignée par l’enfant en un refrain émouvant : « Un jour je serai comme elle ! »
Toute existence a un sens sur terre. Véronique Klesse le dit, l’écrit, le chante. C’est son étendard, la force de son témoignage.

Les Rudérales

« Débarrassons-nous du manteau de la victime honteuse en choisissant la manière de nous hisser au-dessus du crime commis par ceux qui devaient prendre soin de nous. Notre responsabilité, qui dit aussi notre liberté retrouvée, est de tout faire pour ne pas ressembler à ces salauds, à ces salaudes, de tout faire pour nous rapprocher des gens honnêtes qui font du mieux qu’ils peuvent, affrontant les aléas de l’existence avec dignité. »

Rudérale se dit d’une plante qui grandit sur les décombres. Comment qualifier autrement l’enfant livré clandestinement à la perversité de ses parents ? Pris en étau, très longtemps il se tait parce qu’il les aime, parce qu’il est viscéralement loyal. Très longtemps il reste muet parce qu’il est seul, parce qu’il a peur.
Ce récit est celui d’une lutte menée sans répit depuis l’enfance, celui de la reconquête pied à pied de l’estime de soi. Contournant l’écueil des détails sordides, la narratrice privilégie délibérément les soutiens inattendus qui ont jalonné son parcours, tout comme les voies à contrecourant empruntées pour ne pas sombrer.

Chronique insulaire

« Cet épisode fut l’un des premiers temps de l’accueil de Joël quand il décida de quitter « le vieux monde » pour être de nouveau un insulaire. Dans sa phase de redécouverte, son vélo allait constituer selon lui d’abord une bonne façon d’appréhender l’espace et allait ensuite lui permettre d’établir une certaine relation de proximité, pour enfin faciliter l’imprégnation du lieu après ses années d’absence. »

À travers des tranches de vie et des réflexions intimes mises à nu, à travers les yeux d’hommes et de femmes, d’adultes et d’enfants, Victor Gilbert Faraux brosse un portrait intérieur d’un imaginaire caribéen. Il met en lumière les questions d’identité et d’appartenance essentielles dans le contexte insulaire des sociétés créoles. Celles-ci ont su créer et maintenir une singularité marquée à travers les époques, dans leur rapport à autrui et au monde.

La fugue

« Achille, Hector, Ulysse et son cheval truqué. Bien sûr, tu connais le reportage de guerre d’Homère avec son background érotique. Mais sais-tu que le cheval de Troie existe toujours ? Il mesure quinze mètres de haut avec un escalier pour y grimper et des fenêtres pour regarder dehors. Évidemment, ce n’est plus celui d’Ulysse  »

Quatre nouvelles, quatre séries de portraits aussi divers que loufoques : deux amis partent sur les traces d’un jeune couple fugueur ; un clochard gagne au jeu et, tel un Gatsby des bas-fonds, invite tous les marginaux à une fête grandiose ; des policiers retraités retrouvent le sel de leur grande époque en planifiant un hold-up. Et en guise d’inattendue conclusion, un médecin engagé par une plantureuse diva part à l’assaut de l’Alaska…
Voyager, rire, s’évader, la riche promesse de ce recueil est tenue par un auteur au meilleur de sa plume.

Jacques a dit… suce !

« Puisque personne ne rêverait pour moi, je me suis mise à rêver de grandeur toute seule ; souvent, le pire vous fait espérer le meilleur.
Parfois, aussi, du pire naît le meilleur… »

« Jacques a dit… suce ! », tout est dit.
La Bergerie, un établissement évangélique comme on en trouve peu : une secte à dire vrai.
Charlie Vincent, fille unique, nourrisson, y est placée. Elle y restera 18 ans et y connaîtra tout.
À la Bergerie, le secret est partout et le silence, un choix. Jusqu’à aujourd’hui. Charlie raconte le pire et ne nous épargne rien : une histoire brutale, folle, puissante et vivante, comme Charlie, la folie en moins. Un cri à la mort mais qui transpire la vie. Une leçon.
« Jacques a dit… suce ! », un récit bouleversant, qui dérange.

Le Feu sur la Neige

« En 1966, quand il écrit son histoire, j’étais adolescent et je n’y avais pas attaché d’importance, même s’il m’en avait alors raconté quelques anecdotes comme la rencontre avec un élan, le vol de la vache ou l’impressionnant hurlement des loups la nuit.
J’ai découvert le manuscrit en mai 2003, bien rangé au fond d’une malle du grenier. Son histoire m’a évidemment passionné. Bien qu’elle ait maintenant 75 ans, il m’a paru important de la sortir de l’ombre pour la faire connaître non seulement à ses dix petits enfants mais aussi, plus largement, aux nouvelles générations. »

Fait prisonnier à Toul en 1940, Charles Belbéoc’h est envoyé dans un camp en Prusse-Orientale, l’est de la Pologne actuelle. Il ne songe qu’à s’évader. Il sera repris à chaque fois. Il finira par atteindre les lignes russes en mars 1945 et aura, dans l’intervalle, vécu mille vies et cherché à aider toutes les personnes se trouvant sur sa route et ce, quelles que soient leurs origines. Un récit d’aventure humaine faite de faim et de solidarité, de mitraille et d’espoir, de mort et de fraternité et, dans cet hiver glacial, un rare et poignant témoignage du dramatique exode de la population prussienne terrorisée par l’armée soviétique.

Corbacabana

« Tous doivent tirer dans le même sens pour permettre à la personne de se reprendre en main, de sortir du déni, de réaliser le mal fait et de trouver le chemin incertain pour se reconstruire.
Sans découragement et sans illusion… »

Être écrivain public bénévole en centre pénitentiaire bouleverse l’angle de vue sur les personnes détenues : c’est rencontrer l’humain plutôt que le délinquant ou le criminel.

Ce qui se déroule derrière les murs d’une prison demeure, pour la plupart d’entre nous, mal connu voire fantasmé. Au travers de 57 portraits, ce témoignage nous donne à entendre le bouillonnement des voix et des appels qui résonnent derrière les grilles. Dérangeant et nécessaire.

On n’a plus le temps

« J’ai cherché pendant dix longues minutes cette étoile qui m’a appelée et je t’ai vu mon papa avec toute cette lueur que tu m’as transmise aujourd’hui.
Grâce à toi, à toute l’énergie que tu m’as envoyée de là-haut, je m’adresse à toi.
Tu m’as fait un signe au moment où je ne m’y attendais pas, avec un sacré tournant de ma vie, celui où j’en avais le plus besoin. Un grand merci, mon papa, mon cœur te sera toujours ouvert. »

L’auteur nous livre ici un récit multiple : des morceaux d’émotion, des fragments de vie qu’elle expose sans concession, mettant son âme à nu. La plume empreinte d’une authenticité désarmante, elle évoque notamment la douloureuse absence de sa sœur au moment de la perte de leur père. Elle choisit de partager ses souvenirs de moments difficiles et aborde le deuil avec courage. L’écriture comme exutoire.

Z’Handivie’f

« Je ne regrette pas la vie que j’ai vécue, seulement peut-être toutes celles que je n’ai pas vécues. »

Paralysé à seulement quelques mois suite au vaccin de la variole, c’est à la force de sa volonté et avec l’aide inconditionnelle de sa mère que l’auteur va surmonter son handicap et prendre pleinement possession de sa vie, ou plutôt de ses multiples existences.

À la tienne, Étienne…

« Seigneur, faites que je ne sois pas jalousé pour m’avoir laissé si longtemps en bon état pour cette dernière étape, qui fait que mes proches pensent qu’elle est prolongée. Moi, je sais que lors de la pesée des âmes, il me sera demandé ce que j’en aurais fait de ce rab de vie douce, si rarement attribué. »

Une série de rubriques, graves, tendres ou humoristiques, d’un nonagénaire qui revient sur ses souvenirs du temps jadis, avec émotion et fantaisie. On croise dans ses récits l’occupation allemande, le temps des colonies, le plat pays, le pensionnat, les habitudes à la brasserie de banlieue, la vie hors du temps dans les villages du Cantal, mais aussi les observations désabusées d’un vieil homme sur son temps et ses colères…

Les gens bizarres

« Au fur et à mesure que les cars s’éloignaient de la ville, les cœurs se serraient et les enfants pleuraient de plus en plus. Arthur regarda au fond du car. Il y avait Anita, la tête baissée. Il n’eut pas le courage de se manifester, tant il avait peur de réveiller les douleurs. »

Entre 1959 et 1999, le labyrinthe de la vie de cinq jeunes gens de Fréjus, de l’enfance à l’âge adulte, leurs amours, leurs peines, leurs errances… leur bonté et leur générosité également, face aux drames et aux catastrophes.

Au pays du burn-out

« C’était ainsi à peu près chaque jour. Il composait avec lui-même, s’accordait encore quelques minutes. Du moins, il avait l’impression de composer. En fait, le sommeil, la fatigue, l’engourdissement étaient les plus forts et il ne trouvait pas d’argument assez convaincant pour prendre le dessus. »

Habituellement, on ne retient du burn-out que ses effets les plus redoutables. Ici, l’auteur nous entraîne tout au long du chemin qui y conduit : déni, perte de repères, retour vers le passé, futur illusoire. Il n’hésite pas pour cela à se risquer, s’il le faut, sur les routes oniriques de son imagination.

Grandir avec son plexus brachial

Suite à un accident au moment de sa naissance, Vincent Engler perd l’usage de la majorité de son bras gauche : il est atteint d’une paralysie du plexus brachial, également appelée la « maladie du motard ». Dans une volonté de partage mais aussi d’information, il témoigne à trente ans de son quotidien teinté par cette affection invalidante et méconnue dans une autobiographie sincère et porteuse d’espoir.

La passion porte Vincent Engler. La curiosité, l’empathie, la volonté de dépassement signent son ADN.

La ligne d’horizon

« Jamais de la vie on ne l’avait gratifiée de paroles si tendres, si fortes, si humaines. Même son propre père, Ulysse, ne lui avait jamais dit :
« Ma fille, je t’aime. »
En vérité, ces mots n’avaient jamais fait partie de son vocabulaire. Pourquoi un tel comportement  ? Il ne l’avait jamais aimée et considérée comme sa fille. »0

L’existence nous fait parfois de drôles de cadeaux : hériter des erreurs de nos aînés et les perpétuer en fait partie. La vie de Monita nous est racontée, sa croisade familiale dévoilée afin que nous puissions y voir plus clair dans la nôtre. Une identification salvatrice, qui nous amène dans un tourbillon parfois un peu fou, parfois incroyable, vers nos propres vérités.