« Il lui fallait toujours être impeccable, forte de ses compétences, susciter l’admiration, recevoir des compliments. Un besoin de reconnaissance chevillé au corps, porteur de tous les dépassements et responsable de toutes les détresses. Bientôt, elle pourrait faire taire cet impitoyable juge intérieur en arrêtant de se fixer des objectifs trop élevés. En limitant les « il faut » et les « je dois ». Bientôt, elle pourrait lâcher prise, enfin ! »
Avec « La queue du lézard », Muriel Batave-Matton nous livre le septième opus d’une fresque humaine orchestrée de main de maître. On y retrouvera d’un côté Anne, sur le point de prendre sa retraite, et de l’autre Mathieu et Pauline, qui se questionnent sur le déroulement de leur futur. Quel est le rôle de la transmission, dans ces relations ? On observera à travers ces personnages aux émotions bien réelles, ciselées avec finesse, un cycle sans cesse renouvelé, celui de la vie humaine qui se prolonge à l’infini, déjouant la mort, au propre comme au figuré.
Muriel Batave-Matton reste fidèle aux auteurs réalistes du XIXème siècle qui ont baigné sa jeunesse et ses études littéraires. Analyste éclairée de ses semblables, elle excelle à traduire les sentiments de ses personnages avec lucidité et pertinence. Son écriture rythmée nous emporte dans son élan, de la première à la dernière page.
Auteur de sept romans, Muriel Batave-Matton a su développer un style soigné et rythmé, aux intrigues captivantes.
« La queue du lézard » invite à marquer une pause, le temps d'observer et de s'interroger sur ce qui nous paraît si naturel : le cycle de la vie.