« La mère avait accepté de la louer aux cuisines pour remplacer Thérèse, grosse de cinq mois, qui ne pouvait plus cacher son état et continuer à servir sans offenser Dieu et la décence puisqu’elle était fille encore. Elle l’avait avoué à Philomène qui s’étonnait de la voir en retrait de la procession et qui s’était spontanément portée à sa rencontre. Bien que n’habitant pas le même hameau, les deux jeunes filles se connaissaient depuis l’enfance et avaient maintes fois gardé ensemble. Puis, Thérèse avait eu la chance d’être prise au château et, à partir de ce jour, n’était plus allée aux champs. »
Fresque sociétale et tableau de mœurs, « Philomène, le sang de la terre » nous plonge dans la campagne limousine de la fin du XIXe siècle.
Placée comme domestique chez des notables, la toute jeune Philomène expérimente les duretés et les contradictions d’une période charnière, entre modernité et traditions ancestrales.
L’attachant personnage de La Mamée, rencontré dans « Comme une colombe en plein vol » (Éditions du Panthéon, 2017), est ici mis à l’honneur. C’est sa jeunesse qui est relatée : son émouvante tentative d’émancipation sociale et amoureuse, narrée avec la finesse psychologique qui caractérise l’œuvre de Muriel Batave-Matton.
L’autrice conjugue avec ce huitième roman son engagement pour la cause des femmes et son attachement indéfectible aux auteurs réalistes du XIXe siècle, George Sand en tête.
Autrice de neuf romans, Muriel Batave-Matton a su développer un style soigné et rythmé, aux intrigues captivantes.
Odette, petite-fille de la Mamée, se demande si sa grand-mère avait pu être une jeune fille insouciante à la peau lisse et si elle avait un jour aimé. À découvrir...