Tunisie d’amour, que reste-t-il de tes beaux jours ?
« Et ce faisant, on croyait se diriger vers une douce, paisible et fraternelle démocratie qui serait bien pratiquée au sein d’une société, historiquement laïque, coutumièrement ouverte, et traditionnellement tolérante. »
Le roman s’ouvre alors que sonne l’heure de la retraite pour Sawwah et la fin de son expatriation professionnelle. Il espère maintenant profiter paisiblement de son bled natal et de ses chers oliviers, et retrouver l’être qui lui a transmis la vertu de son essence.
Cependant, au moment même où l’année 2010 tire sa révérence, Sawwah est saisi de sombres pressentiments. Il perçoit les signes avant-coureurs d’inquiétants bouleversements sociaux. Quelques semaines plus tard, la débâcle de l’ancien régime politique et sa banqueroute étatique sont suivies de la révolte anarchique. C’est à partir de cette période postrévolutionnaire que le récit prend une tournure pessimiste, évoquant la succession désastreuse des régimes qui ont pris la Tunisie en otage, la faisant marcher à reculons et sombrer dans un abîme ruineux.
Sawwah n’a plus de larmes pour pleurer le sort de son pays natal. Pour apaiser sa détresse et adoucir sa douleur, il fait des escapades imaginaires dans l’espace et dans le temps en se remémorant les bons souvenirs de sa belle Tunisie d’antan.
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AVIS DE L'ÉDITEUR
À travers les yeux de Sawwah, le lecteur est plongé dans le chaos postrévolutionnaire de la Tunisie, témoignant de la succession désastreuse des régimes et de la détresse d'un pays en crise. Un récit captivant qui offre un regard profondément humain sur les vicissitudes de l'histoire et les aspirations d'un homme en quête de paix intérieure dans un monde en tumulte.
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French Dimensions : 13,3 x 20,3 mm
Nombre de pages : 112
Collection : Roman
ISBN : 978-2-7547-6954-9
Ayant lu le premier ouvrage de l’auteur, « Les périples de l’enfant de Ksiba », récit autobiographique qui nous transporte dans le temps et l’espace, mais aussi dans le regard neuf porté sur les mondes que l’enfant (devenu adulte) découvre, je sais que cette nouvelle sortie ne manquera pas de nous faire voyager et de nous chatoyer les sens et l’esprit.. hâte de le lire!
“Tunisie d’amour: que reste-t-il de tes beaux jours” est le second roman autobiographique de Abdelaziz Ben Jebria. Déjà dans son premier livre “Les périples de l’enfant de Ksiba” (Edilivre, 2021), l’auteur nous parle de son heureuse enfance dans sa Tunisie natale et de ses périples en France puis aux États-Unis où il a passé une quarantaine d’années au total comme chercheur et enseignant dans le domaine des voies respiratoires ainsi que son retour au pays natal après sa retraite de Penn State University en Pennsylvanie en 2010. Ce premier retour était caractérisé par un grand bonheur de retrouver les membres encore vivants de sa famille et sa maison parentale où il a vécu toute son enfance et adolescence, notamment au milieu des oliveraies de ses parents. Ce bonheur sera cependant terni par le soulèvement social et politique survenu en 2011 qui a été le catalyseur de ce qu’on appellera par la suite les “Printemps Arabes”, une série de soulèvements ayant touché la quasi majorité des pays de la région. Le nouveau livre de Ben Jebria parle de la situation de la Tunisie depuis ce bouleversement et des effets de ce dernier sur la situation sociale, économique et politique du pays. Comme le titre du nouveau livre l’indique, l’auteur pose la question “Que reste-t-Il de ma Tunisie d’amour” et tente de comprendre comment un pays aussi stable politiquement, relativement prospère sur le plan économique, ouvert sur le monde et tolérant culturellement et religieusement, est soudainement tombé dans une crise politique sans issue visible, une stagnation (voire une régression) sur le plan économique, une fermeture sur le plan des libertés démocratiques et et un recul sur le plan de la tolérance. Ce second livre raconte donc la déception de l’auteur de voir son pays, qui était un modèle de développement et de stabilité dans la région, notamment au cours du règne du Président Habib Bourguiba, est tout d’un coup devenu “invivable” pour les Tunisiens qui cherchent un “autre pays” où il l’herbe est plus verte. Ce bouleversement dans le pays a eu, sans aucun doute aussi, un impact sur l’auteur lui-même qui vit un peu dans une sorte de “in-between” entre le bonheur de la Tunisie de son enfance/adolescence et les malheurs qui frappent la Tunisie d’aujourd’hui. Pour éviter de vivre dans le présent, qui autrement le rendrait trop triste, voire anxieux, l’auteur essaie de “revivre” le passé et de trouver des moyens d’’échapper au present. Un de ces moyens privilégiés est bien sûr l’écriture (activité qui est un peu son premier amour, avant la recherche scientifique), mais aussi le théâtre, la musique sans oublier le sport, notamment le jogging, qui sont quelque peu une seconde voie respiratoire pour lui. En ce sens, les deux livres sont tous deux un “must read” si on veut comprendre la Tunisie d’aujourd’hui.
J’ai hâte de lire ce nouveau témoignage de Dr Ben Jebria sur notre Tunisie. Après un premier témoignage sur la Tunisie post indépendance, voila un deuxième livre qui va compléter l’histoire sur une Tunisie post révolution (ou révolte comme veut la décrire Sawwah 🙂
Un roman saisissant qui plonge dans les tourments de la Tunisie post-révolutionnaire
Rien que le titre attribué a ton nouveau livre me donne envie de le lire connaissant ta manière fabuleuse et attachante d’écriture . Félicitations et bravo cher Abdellaziz ! .