Vous en reprendrez bien une becquée
« Comme beaucoup de femmes de son âge nées avec le vingtième siècle et qui donc avaient connu deux guerres, bien nourrir sa famille, ses enfants, ses petits-enfants relevait presque de l’instinct puissant qui préside à la conservation de l’espèce. Femme elle était, mère aussi et surtout, participant avec toutes les autres au relèvement d’une population deux fois clairsemée par les obus et la mitraille. Et, quelque part, c’était aussi pour elle une manière de revanche sur les faits de vie qui ne l’avaient pas épargnée, en même temps que de tout son être, elle mettait sa progéniture à l’abri d’éventuelles redites de ce qui l’avait meurtrie. »
Conscient de ne pas avoir tout raconté dans Vous m’en direz tant, Jean-François Costa reprend sa plume pour en libérer les pensées qui l’animent. De ses souvenirs d’école à ses observations de la société, il dépeint des tableaux urbains soulevant des comportements qui parleront au plus grand nombre. Il transmet ainsi ses leçons de vie avec délicatesse et subtilité.
Constats sans équivoque, attitudes consternantes, douceur de vivre, actualité corrosive, d’une page à l’autre l’auteur balaye ses expériences pour révéler toute l’étendue de sa nostalgie. À la fois malicieux et plein d’autodérision, il en retient finalement qu’il faut garder l’espoir de croire que dans toute gangue peut se cacher la pierre rare.
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