Thème : Nouvelles

Le voyage d’Édith et autres nouvelles extraordinaires

« Le Grand Canyon provoque toujours un choc au voyageur qui le découvre pour la première fois. Il est vrai qu’il s’agit d’une des plus spectaculaires beautés naturelles de la planète. »

De la Guyane à l’Égypte, de la Californie au Liban, de Bangkok à Paris, de la Guadeloupe au Mexique, l’auteur nous emmène dans des récits où le surnaturel est toujours présent et la mort jamais très loin.

Le ciel et l’enfer

« Nous sommes nés dans le même quartier. Une rue voisine de l’autre, pour tout dire. Nous jouons ensemble depuis que nos jambes nous permettent de marcher. Nous prenions déjà le même chemin pour rejoindre l’école. Nous parcourions les années et vivions les saisons sous un même rayon. Et pas un nuage ne venait troubler cette randonnée. Plus tard, bien plus tard, nous nous sommes perdus de vue pour des raisons que la vie ignore. »

Dans ces textes courts, denses, aux allures de contes, l’auteur dévoile ses émotions et nous emmène dans ses souvenirs, relatant les métiers qu’il a exercés, les moments figés dans le temps, un sourire, une soirée, une rencontre… Une réflexion sur l’existence à travers l’intimité d’un homme, livrée sans fards et avec sincérité.

La fin d’une vie

« Je sentis de longs doigts glisser le long de mon dos et agripper mon épaule, me forçant à me retourner. Je me retrouvai alors face à une vision cauchemardesque. Une silhouette tordue et déformée se tenait devant moi, immobile et menaçante. Elle avait un semblant de forme humaine, mais était beaucoup plus grande, avec un visage et des bras disproportionnés tombant en dessous de ses genoux. »

La vie extraordinairement banale de Vincent se heurte un jour de plein fouet à une entité malveillante qui le contraint à accomplir des actes atroces.
Folie ou véritable emprise ? Vincent obéit, pris dans une spirale du mal, pétrifié de terreur.
Comment un homme devient-il une marionnette ? Cette nouvelle fantastique entrouvre les portes d’un esprit qui chavire.

Errances solitaires

« Voyant que mon regard s’était porté vers l’objet, son sourire s’élargit et son visage s’illumina. Ses yeux brasillaient d’une étrange lueur douce-amère. Sans rien dire, elle leva le bras et me présenta ce qu’elle tenait: un gros bulbe ensanglanté de forme ovoïde, que j’identifiai immédiatement comme un cœur. »

En dix histoires frissonnantes, la mince frontière entre rêve et réalité s’estompe. Rencontre inattendue sur une plage, aspirant comédien pour le meilleur ou pour le pire, phénomènes étranges dans un zoo, les personnages expérimentent l’angoisse de l’inconnu.

Ce n’est jamais simple

« Quand le mal était-il arrivé ? Il y avait un an certainement, mais alors, le mal était fait… Et il allait grandissant. Comme une énorme tumeur qui lui volait sa vie. Une tumeur qu’il récusait, mais dont il ne pouvait se passer. Une tumeur qui lui apportait toute la jouissance du monde, tout l’amour du monde, toute l’horreur du monde. Elle était devenue son obsession, sa pensée unique dévorant tout ce qui avait été sa vie. »

Qu’on le nomme suicide assisté ou euthanasie, les interrogations restent les mêmes. Dans les débats qui accompagnent cette question de société, « Ce n’est jamais simple » fait office de contrepoint. L’auteure y met aux prises ses personnages avec la maladie, la souffrance et leurs doutes. Laissés face à eux-mêmes, ils comprennent que le véritable ennemi est moins la mort que la solitude et l’égoïsme.

Crépuscules

« Pourquoi entrait-elle maintenant dans sa vie, à un moment si difficile ? Il ne savait pas ce qu’il ressentait pour elle. Était-ce de la peur, ou de la curiosité, de l’attraction ou du dégoût ? »

Les personnages de ces trois nouvelles errent à la fine frontière qui sépare le réel du fantastique. Comment conserver son humanité lorsque le monde s’éboule autour de soi ? Face à la chute, l’Homme peut-il garder espoir ?

Mélis-Mélos…

« Ce sont des petites fleurs qui sont nées avec une décennie entre elles. Dans ce pré tourmenté qu’est le monde.
J’essaierai de guider leurs pas au travers des méandres de la vie.
Car elles ne savent rien et ont tout à apprendre.
Je leur dirai combien l’autre est unique et qu’il doit être écouté. »

Œuvre composite, « Mélis-Mélos… » saute à cloche-pied de la prose à la poésie en toute liberté. Qu’il aborde le thème sensible de la violence d’un certain système éducatif ou s’empare d’une vision optimiste du monde, l’auteur donne un relief singulier aux souvenirs qu’il évoque et aux révoltes qu’il partage.

Les ombres meurtrières

« Le château est sombre et lugubre, abandonné depuis des décennies, sa façade de pierre est déchirée par le temps, les volets sont craquelés, moisis, défaits de leurs écrous rouillés, la nature a pris le dessus, elle se confond comme des lianes nouées, envahissantes, prêtes à saisir des proies intrusives avec leurs griffes épineuses et disgracieuses. »

Le corps d’une fillette est retrouvé inerte dans un lieu obscur. Immédiatement sur les lieux, Éva croise Élisabeth, procureure mais surtout amie proche… Vie privée et vie professionnelle s’entremêlent. Éva saura-t-elle garder les idées claires ?

Confrontations

« C’est très étrange, comme les bouteilles de vin vieux durent peu longtemps lorsqu’on les boit seul.
Nathan hésite à en déboucher une seconde. Mais il renonce en considérant l’escalier qui mène au cellier ; les marches ont pris soudainement un aspect moins engageant : glissantes, tortueuses et raides.
Bref, fourbes comme sa bonne femme.
Donc : inutile de les provoquer.
Finalement, la picole, ça s’autorégule. »

Les onze nouvelles de ce recueil dépeignent la confrontation entre notre souhait de tout découvrir de notre univers et notre ambivalence à élargir le périmètre de nos certitudes.
Explorations du paradoxe temporel ou du rapport entre humains et extraterrestres, voyages dans le temps et autres collisions culturelles, apprendre de nouvelles façons de penser et de vivre va se révéler difficile pour certains.

Offrandes

« Le voici, en ce moment, en train de se livrer à son unique plaisir en guettant l’instant où le soleil révélera les couleurs de l’imperceptible. Subitement, des lignes noires apparaissent sur l’écran de sa mémoire et un grésillement parvient à ses oreilles. Mais, peu de temps après, l’image redevient stable. »

Dans ce monde chaotique où tout va trop vite, Hamid El Hajami prend quelques instants pour nous offrir sa vision des choses, révélant avec douceur que la frontière entre visible et invisible est souvent bien plus ténue qu’on ne le croit. Rationnel et inadmissible se côtoient dans ses écrits, laissant toute liberté au lecteur d’appréhender les histoires comme il l’entend.

Un buffet d’histoires mijotées dans la collectivité – Tome II

« Vingt-cinq ans plus tard, Isaïe exerçait le métier de guide de pêche sur la rivière Caniapiscau, dans le nord du Québec, au royaume des caribous. Il faisait partie d’une équipe composée de cinq autres Innus, tous natifs de la même réserve. Il était le chef et le sage parmi le groupe que tous vénéraient avec humilité. Il était celui qui leur avait enseigné l’art de naviguer à travers les rapides de cette grande rivière »

Dans ce nouveau recueil de nouvelles hautes en couleurs, Maurice Villeneuve traite avec un sérieux adouci d’espièglerie des sujets comme la violence conjugale, le respect des peuples premiers, le féminisme ou encore la façon dont on considère nos aînés.
Fables modernes aux morales très actuelles, ces récits sauront vous faire rire ou pleurer, d’émouvantes réflexions en cocasses situations.

Improvisations sur papier libre

« J’étais à Gaborone, au Botswana. En plein Kalahari. Cela faisait déjà six semaines que nous sillonnions l’Afrique. Un groupe de sept. Le minimum pour pouvoir accéder aux tarifs aériens de groupe. Cinq musiciens, un régisseur et Maximilien. Ah, Maximilien ! Un ami peintre exceptionnel. « Le septième ».
On le faisait passer pour mon psychanalyste, histoire de lui donner utile fonction, alors que visiblement, il n’en avait aucune dans cette tournée. »

Au cœur de ces nouvelles, des souvenirs réels ou oniriques, comme autant de variations sur l’envol du temps. L’enfance algéroise et la fuite, l’âge adulte et ses rencontres autour de la musique, Jean Louis Mechali feuillette cet agenda d’une existence qui est peut-être, ou non, la sienne.
Les émotions, les voix des êtres aimés sont confiées aux mots, ils en étirent et en prolongent la mélodie, comme une vibration poétique de la mémoire. Ils permettent aussi l’improvisation, si chère au cœur du musicien qu’est l’auteur.

Dans le cœur des hommes

« Quelques mois après la naissance de leur fils, le mari ne voulait plus que sa femme sorte, ni parte prier. Il commença à l’enfermer dans la maison comme une prisonnière et emportait la clé, sachant qu’elle pouvait trouver des aliments ou objets nécessaires durant tout le temps de son enfermement. La situation commençait à dégénérer dans la maison. »

Après une jeunesse semée d’expériences décevantes de la part des hommes, l’autrice s’amuse, dans ce recueil de quatorze nouvelles, à étaler l’éventail des travers masculins dans la vie amoureuse. Tromperie, mensonge, égoïsme, trahison, tout y passe… Et les beaux espoirs construits par les jeunes femmes se brisent sur l’autel de la masculinité toxique, décapitant la confiance en soi comme en l’autre. La femme finira, contre toute attente, par sauver son âme. Mais comment ?

Sacrifices

« Son enfance et son adolescence peuvent donc se résumer ainsi : une alternance de vie scolaire et de travaux des champs. Le peu de temps consacré aux loisirs était basé sur des jeux de cartes, de ballon, de marelle et d’osselets. »

La peur de mal faire et du jugement d’autrui pèse durant toute son existence sur le héros de cette nouvelle. Né à la fin de la seconde guerre mondiale dans une famille de paysans, Henry fait partie de cette génération qui aura connu aussi bien les chevaux de traits que les tracteurs à commandes digitales. Un progrès exceptionnel qui pourtant ne se reflète en rien dans le parcours d’un homme dont les convictions sont autant de chaînes.
Cloué au sol par des devoirs réels ou supposés, Henry se débat…
Lucide et âpre, cette nouvelle décortique les ressorts psychologiques qui tressent les choix de vie.

Pour mémoire

« Je dois engendrer une œuvre. On ne peut rester une vie sans rien produire. Il me faut écrire une page par jour, puis un livre. Maintenant, la question qui se pose est celle de savoir si j’ai quelque chose à dire, quelque chose qui présenterait un quelconque intérêt. »

Le narrateur ressent l’urgence de créer, de laisser une trace de son passage sur terre. Reflet de l’époque, son envie viscérale se heurte à un manque d’inspiration, à des difficultés techniques et finalement à l’actualité politique et sanitaire. Pour le meilleur ?

Offrandes

« Le voici, en ce moment, en train de se livrer à son unique plaisir en guettant l’instant où le soleil révélera les couleurs de l’imperceptible. Subitement, des lignes noires apparaissent sur l’écran de sa mémoire et un grésillement parvient à ses oreilles. Mais, peu de temps après, l’image redevient stable. »

Dans ce monde chaotique où tout va trop vite, Hamid El Hajami prend quelques instants pour nous offrir sa vision des choses, révélant avec douceur que la frontière entre visible et invisible est souvent bien plus ténue qu’on ne le croit. Rationnel et inadmissible se côtoient dans ses écrits, laissant toute liberté au lecteur d’appréhender les histoires comme il l’entend.

Que la nuit soit avec vous…

« Quand mademoiselle Pluie pleure, de ses joues, un torrent liquide se déverse dans la pénombre ; cette eau est bénie par le dieu de la terre, car ce n’est pas de l’eau qui tombe, mais de l’or liquide et c’est tout le ciel qui l’applaudit parfois bruyamment. »

Insomniaque, c’est avec beaucoup de poésie qu’André Delbecq nous relate 365 de ses nuits. Guidé par la fatigue extrême, il décrit le passage du temps, le déroulé des saisons, la beauté des ténèbres et son admiration pour l’astre nocturne.

Les insomnies de Morphée

« Mais alors que j’approchais de son visage le masque qui devait l’endormir, il me signala avoir une dernière question à me poser, planta son regard clair dans le mien et demanda :
« Est-ce que tu crois que Morphée pouvait avoir des insomnies, comme moi ? » »

Le plus effrayant lorsque l’on doit subir une intervention chirurgicale n’est pas toujours l’opération elle-même. Le processus d’endormissement reste pour nous obscur et quelque peu mystérieux. L’auteur rapporte quelques anecdotes heureuses et émouvantes qui ont émaillé sa carrière d’anesthésiste réanimateur, réconfortant ainsi les plus anxieux.

Alix au pays vermeil

« La vieille, que le loup avait ingurgitée sans faire exprès, émergea douloureusement de ce chaos confus et passa un savon au braconnier, en le traitant de mal élevé car il avait salopé tout le salon. Ensuite, elle passa l’éponge. Et enfin, elle nettoya la scène du crime »

On découvre dans ce recueil huit nouvelles qui tendent vers l’absurde, huit contes qui n’ont rien, ou presque, de merveilleux et une héroïne, Alix, qui survit comme elle peut en dehors de l’histoire. Sur ses traces ou à leur fenêtre, les voisins l’observent, mais sans vraiment la voir.

Fantômes de l’imagination

« Plongés dans une atmosphère détendue, tout en goûtant la variété des saveurs des mets délicieux disposés sur la grande table, on cause, roulant dans un cercle de lieux communs, évitant de parler de la raison qui motive notre présence réconfortante dans la cuisine. »

Riche en destins croisés, ce nouveau recueil de nouvelles par Giorgio De Piaggi dépeint la noirceur de l’âme mais aussi ses lumières.
Il nous raconte tour à tour un incident de la route qui s’avère être un véritable attentat et va mener un commissaire sur les traces de faits étranges, absurdes et incroyablement sombres ; une riche famille qui dévoile ses secrets à son dernier rejeton à mesure qu’il grandit, deux hommes que tout oppose et qui, partageant une nuit en cellule, se découvrent l’un l’autre en attendant leur sentence.
Giorgio De Piaggi est originaire de Gênes. Il a exercé la fonction de lecteur de langue et de culture italiennes à la Faculté des lettres d’Aix-en-Provence puis enseigné la littérature française aux Universités de Salerne, de Bologne et de Gênes. Professeur émérite, Officier des Palmes académiques, il est membre du Conseil d’Administration de l’Alliance Française de Gênes, ancien membre de la Società Universitaria per gli Studi di Lingua e Letterarura francese, et Accademico corrispondente nell’Accademia Ligure di Scienze e Lettere.
Il est l’auteur d’ « Un jour à Marseille », « Ô Sorbonne ! », « Une étrange aventure », « Faut pas réveiller les morts » et « La chatte parlante et autres récits » parus aux Éditions du Panthéon.