« J’ai pu observer que beaucoup d’historiens décrivent l’histoire sans s’arrêter aux textes de droit. Cela est particulièrement vrai des manuels d’histoire destinés aux lycéens et étudiants. Ce n’est pas forcément une question d’incompétence de leurs auteurs mais cela peut aussi correspondre à un choix politique, ce qui n’est pas admissible dans le cadre d’un ouvrage ayant pour ambition l’histoire. Cette méconnaissance, feinte ou réelle, est particulièrement fréquente en ce qui concerne l’histoire de la Bretagne pour laquelle les auteurs véhiculent les poncifs de l’enseignement officiel français, sans même lire les textes de droit, sans compter ceux qui estiment la chose inutile ou l’ignorent purement et simplement. »
La Bretagne armoricaine rejoignit dans la douleur la couronne française. Une « union » orchestrée par le glaive, le sang et la corruption. On est bien loin du « roman national » cher aux manuels d’histoire. Outre les faits, le présent ouvrage rappelle les textes de droit public dont les engagements furent piétinés par la monarchie puis la république. Il rapporte tout particulièrement les aspects politiques et juridiques de l’histoire de la Bretagne par référence aux règles de droit public international. Un utile contrepoint aux discours officiels.
Avocat honoraire, Gilbert Filior mesure combien il est utile d’aborder l’histoire à la lumière du droit, et réciproquement. À la trame chronologique, son ouvrage ajoute donc cet éclairage juridique révélateur. Adieu, donc, poncifs, la place est faite ici à une réalité indiscutable.
Dans ce livre, Gilbert Filior porte un regard critique sur l'histoire de la Bretagne armoricaine et de son union avec la couronne de France. Un point de vue documenté et qui pousse à la réflexion.
Pour qui s’intéresse à la Bretagne et notamment à son passé, la lecture de cet ouvrage se révèle indispensable. L’auteur, en accomplissant un prodigieux travail d’analyse de textes juridiques parfois très anciens, démontre que nombre d’anomalies voire d’escroqueries politiques entachent le lent processus d’intégration du Duché au royaume de France.
Ce qui pourrait, a priori, sembler fastidieux, ne l’est nullement. Avec beaucoup de précision et, parfois, une pointe d’humour, Maître Filior plaide à charge et à décharge et son regard incisif qui n’épargne guère de nombreux rois de France ne fait preuve d’aucune complaisance à l’égard du comportement de plusieurs membres de la haute noblesse bretonne.