« Déçu de ne pouvoir témoigner au tribunal révolutionnaire, Louis se donne beaucoup de mal. Il fait imprimer à Londres et à Paris une Déclaration de Louis de Narbonne, ancien ministre de la Guerre, dans le procès du Roi, de seize pages, où il qualifie « d’assassinat » la condamnation éventuelle, et la fait parvenir avec une lettre à Tronchet et Malesherbes, avocats du roi. »
Le comte Louis de Narbonne fut l’intime des Bourbons dans sa jeunesse puis, à l’âge mûr, le confident de Napoléon Ier. Placé par le hasard de sa naissance à une époque charnière de l’histoire de son pays, il connut un destin hors norme.
Fils supposé de Louis XV, Narbonne séduisait par son allure et son esprit. Un charme qui lui valut les attentions des dames, la plus célèbre d’entre elles étant Madame de Staël.
Brièvement ministre de la Guerre durant la Révolution, il connut ensuite un long exil d’abord en Angleterre puis en Suisse et en Allemagne. Apprécié de Napoléon, il reprit du service à ses côtés jusqu’à la retraite de Russie. Il perdit finalement la vie en Saxe, en 1813.
Narbonne laissa inconsolés ses amis et soulagés, peut-être, les jaloux, dont un certain Talleyrand.
Agrégé d’espagnol, licencié de portugais, conférencier, Jean Cames a exercé en Espagne, au Venezuela ou encore en Martinique. Dans cette monographie passionnante et enlevée, il nous emporte à la suite d’un aristocrate méconnu, homme de Cour, guerrier intrépide, mal vu des royalistes, peu aimé des patriotes, respecté par beaucoup.
Jean Cames est également l’auteur de « Marie-Louise roi d’Espagne », biographie consacrée à l’épouse de Charles IV ayant souvent posé pour Goya.
La figure de Louis de Narbonne est mise à l'honneur dans cette monographie captivante. Jean Cames y dévoile le portrait de cet aristocrate qui connut la Révolution française et l'Empire, combattit, fut aimé et admiré, y compris par ses opposants.