Thème : Poésie contemporaine

Jeu d’ombres et de lumière dans mon soleil couchant

« Dans ma chambre le soir, pensif, je m’interroge,
Pulsations du temps, mais pour quels lendemains ?
 
C’est un vertige inné, un malaise impalpable,
Ce tic-tac incessant, triste compte à rebours,
Même en serrant les doigts, comme file le sable,
Nous n’inverserons pas, des rivières, le cours. »

Mélancolie, regrets et germes d’espérance. Placé sous le signe de la nostalgie, ce douzième recueil de Philippe Pauthonier évoque les réminiscences de la lointaine enfance, l’ombre des jours passés, la fuite du temps inexorable. En contrepoint, l’humour, les éclats de la lumière et les rires qui émaillent de tendresse sa poésie délicate.

Petit brin de nature

« Dessin sur la neige
Un paysage paisible
Imagination »

Capturer au vol l’instant et rendre grâce à sa beauté par la magie du haïku. Cet art suspendu à la délicatesse d’un mot et au vertige du silence est mis en valeur dans ce recueil dédié à la douceur, au charme, à l’intemporel.

Journal de bord 365+1

« Regarder la vie dans sa diversité,
La voir en son cœur,
La force de sa liberté… »

Sous la forme de réflexions poétiques et philosophiques, ce recueil s’interroge sur la Vie et son caractère éphémère. Mémento éclairé de cartels et d’œuvres graphiques de l’auteur, ce journal de bord suit la courbe des pensées qui hantent les hommes : vie, perte, amour, deuil, joie. Une oscillation infinie.

Des hauts, des bas, vice-versa

« Je vous confie des choses de ma vie. De celles que l’on dit,
De celles que l’on cache,
Celles de la lumière,
Et celles aussi de l’ombre.
Donnez-leur la couleur de vos yeux. »

Adversité, joies, peines, évolutions sociétales, saisons, sont le sel de la vie. Contre vents et marées nous sommes les acteurs de cette vie. Ces textes sont une ode à l’acceptation de tous ces cycles : « Des hauts, des bas », c’est l’essence même de la vie. L’espoir y est toujours présent. Apprivoiser le Mot, sa magie, ses multiples facettes, reste une démarche essentielle.

L’âme en lumière

« Aiguiser un crayon
Gomme en main
Prête pour demain
À travers de nouveaux horizons »

Le chemin d’une vie, narré avec ses détours et ses aléas, est entrelacé au fil des pages de ce recueil doux-amer.
Les yeux rivés vers l’ailleurs, l’auteure mélange regrets et désirs dans ses compositions qui reflètent nos vœux et nos manquements.

Franche Vie

« De quoi as-tu peur ?
As-tu peur pour moi ?
As-tu peur de moi ?
 
Ton attitude dit non.
Méfie-toi. Je t’aime. »

Récit en rimes et en prose d’une vie dont les contours sont à redessiner après les agressions et les traumatismes, Franche Vie nous emporte dans le flot d’une parole qui libère. Poème après poème naissent de nouveaux horizons, une redécouverte de soi qui permet de se dégager du statut de victime pour accéder à sa vérité, pleine, entière.

Récits affables

« C’était notre plage de sable fin
Car si peu de monde s’y promenait,
En ce morceau de lointains confins
Où le vent et les vagues nous menaient. »

Les éléments, l’Ouest, l’histoire s’entremêlent en un vertige de rimes et de rythmes dans ces textes. Dans la course effrénée du temps, le poète capture les instants qu’il cisèle, façonne, rehausse jusqu’à en faire ces éclats d’où jaillit la lumière.

Maux d’amour

« Nos âmes s’aiment même lorsque nos yeux l’ignorent,
L’indicible rêverie saura combattre le mauvais sort,
Et nous retrouverons la grâce d’être deux,
Ne plus être seuls face aux drames et face aux Dieux. »

Réunissant les textes écrits depuis cinq années, « Maux d’amour » brosse le vaste panorama des émotions depuis les plus tendres jusqu’aux plus dévastatrices.
Désir fervent, fougue patriote ou encore amour des siens, les poèmes évoquent l’ambivalence sentimentale et les délicieux tourments de l’attente. Lyriques, sensuels, nostalgiques, ils invitent chaque lecteur à sonder son cœur et y retrouver ces instants qui forment nos plus riches souvenirs.

Aux Maux Libérés (Premiers poèmes)

« Le soleil rouillé grille comme des guimauves
Les nuages en sucre, effrayés, qui se sauvent.
Sa lave en fusion cuit le cuivre et descend
De sa coupe de roi qui en notre air imprègne
Son délicieux vin d’or rose incandescent
Qu’on se soûle à boire à sa gloire ! À son règne ! »

Ce recueil, tissé de vers rythmés et libres, invite à une exploration intime de l’âme et du monde. En métaphores filées, l’auteur partage une quête d’introspection, une philosophie personnelle, et une célébration des beautés de la nature.
Ses poèmes oscillent entre réflexions douces-amères et traits d’humour, révélant une vision singulière de la société.

Chers aînés, chers parents, je ne suis qu’un enfant…

« Ne me faites pas perdre trop tôt cette pureté
qui est encore la mienne,
Car une fois partie elle ne reviendra pas. »

« Chers aînés, chers parents, je ne suis qu’un enfant… » est une lettre poétique et introspective qui plonge dans l’univers sensible d’un enfant confronté aux attentes des adultes. Avec ses mots, il leur rappelle l’importance de préserver son innocence, de respecter son rythme et de lui offrir une éducation qui enrichit autant l’esprit que le cœur.
D’une écriture douce et empreinte de gravité, les poèmes nous incitent à reconsidérer notre vision de l’éducation, en inventant un monde où chaque enfant peut devenir pleinement lui-même, libre et accompagné.

Moon Swings

« Je suis le passager 34F à bord de ma génération
Depuis le dernier rang de mes agitations
À deux mille pieds, je revis toutes mes passagères pulsions
Les mêmes que celles de tous les voyageurs »

Chaque génération connaît sa lutte, sa révolte. Sont-elles si différentes les unes des autres ? Dans ces poèmes, l’auteure interroge nos doutes contemporains, notre solitude face à notre condition d’humain, universelle, intemporelle. En un délicat jeu de contrastes, elle souligne le cycle éternel de nos paradoxes et de nos lunes intérieures.

Le Ressac des émotions

« Jamais ne s’oublient les émotions fertiles
Aux soirs vaincus des heures fragiles
Ces promesses qui se lamentent
Des yeux perdus dans les silences »

La rêverie est une promesse, une mélodie qui revient, entêtante et nourrit l’œuvre de Timothy Hagelstein. Elle est accompagnée de l’étonnement toujours renouvelé devant la beauté du jour, de la curiosité encore en éveil. Peintre des émotions, interprète des mouvements de l’âme, le poète dessine en rimes et en vers les sentiments.

Désir contre des ires : de l’Eros à l’En vie

« Blanche heure
D’albâtre
Courbes douceur

À fleur de regard
Tout en peau aime

Il naît »

Passionnée par les mystères de la psyché humaine, l’auteure en explore le mouvement notamment à travers l’expression du Désir, dont la complexité la fascine. Jonglant avec les sonorités et les mots, elle en capture les menues aspérités et les multiples sens, en un sémillant patchwork de sensations.

Comme une fleur au milieu du béton

« La sécheresse a tari les rivières de mes yeux
J’ai connu la saison des pluies à Sewen
Aujourd’hui, ma douleur a le don d’ubiquité
Mais elle est indicible »

Évoluer sur un fil, celui de ses pensées, celui des émotions. Un fil ténu qui peut nous relier aux autres et, quelquefois, se rompre. Les textes de ce recueil évoquent la fragilité de l’instant et la beauté des moments suspendus, lorsque les chemins séparés se rejoignent.

La fille rayon d’Hélios

« Dites-leur, bon sang !
À ces mots que vous ne connaissez pas
Que de
Chanter à votre oreille l’espoir
N’est pas un manque de pot. »

Collectionnant les jolis mots et les souvenirs, l’autrice les rassemble dans ce recueil doux-amer. Elle y glisse pêle-mêle les instants chéris et les coups de blues, les rimes glanées ici ou là, comme les pétales que l’on dissimule dans un journal intime. Une cueillette qui voit l’adolescente devenir adulte, la lycéenne entrer dans la vie active et laisser quelques rêves de côté.

Les échos de l’eau

« Je suis fatiguée de donner le change, de mettre en sourdine le chant de mes anges, de voir des pigeons au lieu des mésanges, de tourner en rond, ou même en losange.
J’avais des jours bleus et des nuits de Chine, des mers de pirates, des fleurs sans épines, des frissons d’étoiles, des fées Mélusine, des flammes de glace, des fées Carabine. »

Dans ce recueil coloré et riche en musicalité, Laurence Lambert nous livre un univers où l’allitération est reine, le jeu de mots trônant fièrement à ses côtés. Une incursion dans une poésie magique, qui évoque en nous l’enfant, le révolté, l’aventurier… Et aussi, un hommage à Rimbaud, dont l’influence sait se glisser entre les lignes avec facétie et une tendre espièglerie.

Le cimetière de nos rêves

« Je suis un grand rêveur, qui voudrait devenir
Dans un monde inconnu et parallèle au mien,
Où tout est transformé, la vie et le destin
Le petit souverain d’un royaume à venir »

Tisser des liens entre l’art, la mythologie et notre monde contemporain, c’est l’exercice auquel se prête l’auteur de ce recueil de poèmes. En conciliant la musicalité de l’alexandrin à l’élan de la jeunesse, ses vers dessinent tous les contrastes de nos attentes et de nos désillusions contemporaines.

Recueil cueilli

« C’était le clair-obscur d’un banal grand matin
Un albatros poussa soudain un cri perçant
C’était le signe clair du début d’un destin
Il fut inaperçu sauf par un chien errant. »

Couleur, fureur ; extase ou dégoût de vivre. L’ambivalence est la clé de ce recueil qui conjugue les contraires, et cultive farouchement tout ce qui est hétéroclite. Entre cabinet de curiosités et serre couvant d’étranges plantes, « Recueil cueilli » place au coude à coude mort et vie en un formidable exercice de style.

Ad vitam aeternam

« Que l’on vive seul ou bien avec l’être aimé,
Peu importe, l’on est bien seul avec soi-même.
L’autre ne saura de nous que ce qu’on essaime
Au bon vouloir des mots et gestes bien formés. »

Pour son premier recueil de poèmes, l’auteur cristallise des préoccupations universelles : l’existence supposée d’un destin, les latitudes du sentiment amoureux, ou encore la précarité des souvenirs.
Avec, en toile de fond, l’angoisse reine, l’essence de l’homme : son évanescence.
« Ad vitam aeternam », c’est la catharsis par les mots, expulsés sur le papier moins pour dire notre peur de disparaître que pour réaffirmer notre engagement : extraire la miette d’infini de chaque instant.

Rictus

« De ces amours qui naissent,
Aussi vite qu’ils cessent,
Lors d’un printemps.

Pour un peu de tendresse,
Pour un peu plus de caresses,
Du corps de ces amants,

Les sentiments en paresse,
D’une grossesse, je ne fus qu’une promesse,
Un enfant. »

Noirs, grinçants, délaissant les formes classiques pour des rivages plus actuels, les poèmes de ce recueil sont des coups de patte assénés à nos maux contemporains.
Illustrés des dessins de Jonathan Muyal, ils rendent compte d’un trait d’humour noir de nos doutes et de nos espoirs, qu’ils soient de miel ou de fiel.