Thème : Poésie contemporaine

Pour quelques brins de soleil…

« En ce matin de brume
J’écoute ces paroles
Qui se bousculent, se heurtent
Et se calment

La rosée du matin qui orne les pétales vierges
Se mêle à l’eau du ciel pour me submerger
Dans cette valse de mots et de chimères »

Avec « Pour quelques brins de soleil… », Neekeea Ramen expose son âme à nu, en quête de la lumière, intérieure et divine. Dans ses vers, il nous emmène dans un voyage intime, peuplé d’émotions, de sensations et de surprises. Sur ce chemin, il se découvre lui-même peu à peu et nous invite à chercher, nous aussi, notre propre vérité, à nous interroger sur nos illusions et désillusions.

Le silence de mes sourires

« nous sommes de ceux qui font avec. Avec des bleus au cœur et des cicatrices à l’âme. Avec la peur de chaque instant et avec le flou à l’intérieur. Nous sommes de ceux à l’esprit un peu trop nuageux. »

Les mots ont su se faire douceur, se faire caresse et baume au cœur pour l’autrice de ce recueil. Dans une valse de papier à la fragilité douce-amère, elle nous emmène au milieu de ses silences si éloquents, qui évoquent la douleur de vivre et de tenir dans un corps que l’on ne veut pas habiter. Elle nous chuchote aussi l’espoir. Même recroquevillé dans un coin de la vie, il sait quand se déployer à nouveau pour porter notre regard vers des jours plus heureux.

Les Dits de Silence à des fragments du chaos mêlés

« Amis, vous êtes mon repos, ma convalescence.
Vous êtes le grand détour que j’ai aimé faire pour venir vous retrouver.
Je voudrais retenir longtemps encore, délicatement,
entre mes mains, le visage des nuits tièdes de l’été,
parce que vous vous tenez juste derrière.

Écrire une belle histoire,
c’est d’abord en connaître la fin.
Vivre, est une belle histoire,
si on n’en perd pas de vue la fin.

Et la fin sera belle,
parce que jusqu’à la fin,
vous serez là. »

Dans ce recueil, des mots rares côtoient des mots précieux au creux de vers libres parfaitement agencés, transmettant un message d’espoir, d’amour et de solidarité. Quand l’attention à l’autre est portée par une si belle expression, c’est la magie de la poésie qui prend vie.

Superficie

« Le soleil d’ici
C’est même pas l’ombre de l’ambre de ta peau
C’est juste le soupir
D’un hiver qui n’en finit pas,
Un espoir cent fois brûlé
Que se plaisent à éteindre
Les averses assassines. »

Dans « Superficie », Olivier Smeyers établit un « inventaire poétique » contenant un éventail d’émotions aux couleurs changeantes. Entre cri du cœur et réflexions, entre évasion réelle et saut dans l’imaginaire, il nous emmène en voyage pour toucher du doigt la beauté d’un instant, dans la courbe d’un sourire gracieux.

L’ange blanc

« Jamais ce s’ra la fin
Tatoué sur mes mains
Sur mes ailes d’archange
De démon car je change
Jamais ce s’ra la fin
Je vol’ vers toi enfin ! »

Sous une plume lapidaire, compte-gouttes effréné d’émotions nues, la poésie féline s’installe dans un tonitruant silence. Celui de la nuit, des étoiles et des aubes colorées, celui de l’amour qui éclôt dans un cœur qui se croyait désabusé. Dans les montagnes russes de la vie, Vols de Nuit embarque le lecteur les yeux fermés, le sourire féroce accroché aux lèvres.

Le singulier pluriel

« Déjà l’heure du flibustier
Qui vient ôter le bustier
De soie, les dentelles
De sa toute belle

Comme était beau cet hier
Pour l’aventurière,
Une vraie prière
De grande guerrière »

Musicale et résolument vivante, la poésie de Catherine Salzborn Chenuz est versatile  : tantôt elle se garde jalousement, comme un secret qui fait du bien, tantôt elle se partage pour diffuser un peu de cette douceur espiègle qui s’en dégage. Au fil des vers, on marche à pas lents sur un rivage sensuel et enchanteur, le sourire aux lèvres et les yeux mi-clos pour y enfermer le soleil.

La Comptine des Lucioles

« Se railler de la gloire, de la religion, de l’amour, de tout au monde est une grande consolation pour ceux qui ne savent que faire : ils se moquent par-là d’eux-mêmes et se donnent raison tout en faisant la leçon. Et puis, il est doux de se croire malheureux lorsqu’on n’est que vide et ennuyé. »

« La Comptine des Lucioles » devait à l’origine être un roman. Le projet ayant évolué au fil des années, il est devenu recueil de poèmes, miroir et écho d’une libre pensée artistique. Un regard acéré sur sa génération et une expérience plus personnelle, voire sentimentale, sous-tendent ces textes assurément singuliers.

Only You

« Tu es aux valses de Strauss à Vienne
Comme Londres à l’époque victorienne
Ravissante et comme le rêve le ravissement
Sans pareille et professionnelle
Qui fait sensation sensationnelle »

À l’étoile qui traverse le ciel de ses nuits, Isabelle Rolland déclare sa flamme. En slam, en chanson, sur tous les rythmes et tous les tons, elle dit son adoration foudroyante pour l’idole entre toutes : Céline Dion.

Et si le soleil se levait à l’ouest ?

« Sur mon lit, ces petits mots. Je les lis, je les écris.
Une inconnue les a posés avec bonheur. Car sur mon lit sont mes écrits.
Dans ma vie ces petits mots, Je les dis, parfois je les maudis.
Une inconnue les a écrits avec l’espoir d’un bonheur, Mais mes écrits sont en sursis.
Quand je lis ces petits mots, J’écris « bonheur à partager et à aimer » pour mes amis. »

La nuit est là, l’auteur n’arrive pas à dormir. Le cerveau bouillonnant et les mains tremblantes, il contemple le monde arrêté autour de lui, lui, qui ne s’arrête pas. Dans ses insomnies, il a combattu ses maux par les mots, relatant rencontres, instants privilégiés, sentiments déclamés ou dissimulés. Grâce à cette déferlante lyrique sur le papier, il a trouvé la paix et souhaite aujourd’hui la partager, en espérant apaiser et faire voguer le lecteur entre les lignes…

Les voix d’un seul peuple – Voices of one people

« Des milliers milliers d’adages
tel est le léger sourire
sur le visage d’un bébé endormi
La caresse chaude du soleil
est remplie d’adages
quand elle réchauffe le dos du fermier »

Influencé à la fois par la poésie yoruba et la culture européenne, Thony Babarinde nous livre à travers ce poème une ode puissante à l’harmonie, la paix et l’union entre les peuples. Dans ses vers à l’air de chants de gloire et d’amour, il appelle l’humanité tout entière à regarder en face cette beauté douce, lumineuse et pourtant implacable que nous avons tous en nous avant de la chercher ailleurs, celle que certains nomment liberté.
Influenced both by Yoruba poetry and European culture, Thony Babarinde sings and praises harmony, peace and unity. A powerful ode to the uniqueness of the quest for freedom in every society. This poem underlines his interconnection between Yoruba, English and French language.

Fragments

« Cœur chargé, debout comme un Soldat
Mes larmes sont de la craie, mon chemin est un Sol d’Art »

Avec « Fragments », Balsem Agoummadane a couché sur le papier toutes ses noirceurs et ses lumières. Dans un éclat d’espoir jailli après une succession de moments sombres, elle a pris la plume pour faire vivre ces moments où les ténèbres peuplaient son existence. La part belle est faite à l’émotion et à la mélancolie dans ce recueil cathartique où la douceur côtoie la violence.

Les méandres de ma plume

« Je suis un timide funambule
Sur le fil ténu de ma vie,
J’avance, j’hésite et recule.
Chacun de mes pas est un défi,
Corde vibrante entre ciel et terre
Aux accords chargés de mystères. »

Dans ce nouveau recueil résolument bucolique, Philippe Pauthonier nous emmène à ses côtés dans un délicieux égarement, sautant avec une féline délicatesse de l’éclat d’une fleur juste éclose à la blancheur feutrée d’un lit d’hôpital. Dans ses poèmes classiques mais profondément actuels, il cherche avec subtilité la beauté dans la tristesse et la mélancolie dans la joie.
Après une carrière d’ingénieur, Philippe Pauthonier partage aujourd’hui sa vie entre la France et la Pologne, pays de son épouse. Cet élan entre deux pays, deux cultures et ses longs séjours dans la sérénité de la campagne polonaise, loin du monde et de son agitation, sont propices à sa créativité littéraire.

Confessions

« La souffrance est une alliée précieuse,
Sans elle, rien n’aurait de sens,
J’écris, c’est hurler de manière silencieuse,
Depuis longtemps, je ne fonctionne qu’à contresens. »

La poésie est un exutoire pour Arnaud Prevost et lui a permis de mettre un temps de côté ses douleurs au cours d’une adolescence compliquée. En vers ciselés, sertis d’un vocabulaire enlevé, il évoque son parcours. Son recueil de poèmes est un bouquet d’émotions et de ressentis, tout en nuances et délicatesse.
S’intéressant à des sujets aussi variés que l’histoire, la mécanique ou encore la photographie, Arnaud Prevost a également une véritable admiration pour les trajectoires de vie difficiles.
Il est l’auteur de « L’Arche » (Éditions du Panthéon, 2019).

Envole-toi

« Et être, à proprement parler, où il me semble avoir toujours été, lassé de tout, lassé de rien, lassé de ce silence interrompu, de cette existence qui s’est déchue, ou plutôt lassé de ne jamais avoir vécu ! »

Notre liberté se fracasse-t-elle contre les murs de notre intériorité ? Ou ne s’agit-il pas, simplement, de la réalité de notre condition humaine ?
Damien Schmit nous convie dans ce recueil de textes fragmentés à une introspection, dans les décombres du Moi. L’écho de notre voix intime y dessine les contours de notre cage de chair.
Damien Schmit est l’auteur de « Entre ciel et terre… », « Cyclosphère », « À cœur ouvert » et « Silenzio », parus aux Éditions du Panthéon. Poète de l’éphémère, il interroge encore et toujours notre sort de créature en devenir.

La France de demain

« Je propose une économie sociale solidaire et forte
Une économie de la consommation.
Je veux en finir avec cette idée libérale inégalitaire et morte
Qui a amené notre pays dans plusieurs récessions. »

Dans ce recueil à la croisée de la poésie lyrique, du discours en slam et du pamphlet politique, Hashirama Le Roux nous dévoile sa vision du chemin que la France doit prendre pour faire face aux défis que lui réserve l’avenir. À coups de rimes riches, il nous propose un futur résolument social démocrate et nous emmène avec éloquence, avec élégance, vers des solutions socio-économiques viables et égalitaires pour le pays.

Efflorescence

« Plaine drapée d’un voile émeraude
Déployé sur le vent.
Souffle de la Terre en musique.
Arbres majestueux, si généreux
Offrant fleurs et fruits d’amour
À une jeune rivière.
Bleue, cristalline,
Elle court et scintille
Au milieu d’une petite forêt enchantée. »

Dans ce recueil empreint d’une délicate spiritualité, Gaël Amour nous ouvre la porte de son jardin secret. Chaque poème est un bourgeon d’émotion, de joie ou de douleur, prêt à éclore sous nos yeux dans une merveilleuse et tendre ode à la nature. Les éléments s’entrelacent entre les vers, la faune et flore s’ébattent dans les marges… pour une expérience de lecture d’une infinie douceur.

Lignes de Fuite

«  Alors, décérébré, j’m’écroule de tout mon poids
Sur le corps fragile de Rosa
Qui me transporte loin de moi,
Loin en altitude,
Jusqu’à ce que je m’écrase comme un oiseau
Sur une vitre trop propre, reflétant un ciel trop bleu de trop de bonheur.  »

Un recueil de poésie comme un cri du cœur où la violence et l’amour s’entremêlent, jaillissant en une fontaine brute… C’est ainsi que l’a voulu l’auteur, poussé par l’urgence, le besoin de se dévoiler. Au fil des mots qui s’égrènent, parfois solitaires, le lecteur découvre une histoire de vie à la fois touchante et fascinante.

Holistique

« Chaque printemps
La même branche bienveillante
Au bord fleur choisie
À la commissure de l’embrasure
Cette larme de sève qui prend racine »

Comme un chant dont on scande la mélodie, « Holistique » nous emporte en rythme et en rimes dans l’univers de Laetitia Authenac. La vie, avec ses ombres et ses lumières, se dévoile au travers de ces textes singuliers et attachants.

Avec le temps

« Sur le sable la mer glisse
Nos dessins s’effacent du grain
De nos peaux si essoufflées

Dans les branches les feuilles se tissent
L’automne qui arrive, incertain,
Par nos courses sans arrivées »

À travers ce recueil sensible et éthéré, Marie Coutant raconte et interroge le temps. Le temps de parcourir le monde, sur la terre comme en soi. Le temps de vivre et de mourir, et entre-temps, de grandir. Le temps d’aimer, de craindre pour soi et pour les autres puis, celui de crier, de pleurer, de regarder la pluie s’installer puis repartir, chassée par le soleil. Un temps pour soi, en soi, sur quelques mots de soie.

Au seuil de ma mémoire

« Nomade j’étais avant de naître
Nomade je suis à présent
Nomade je resterai après la mort
Nomade dans l’amour, l’amitié
Et la vie, je suis
Je t’aime infiniment et pour toujours
Mais dès que le vent se lève Emportant le sable
Je pars aussi. »

Marocaine de culture française, Noria Yamna El Aimani nous fait traverser dans les deux sens une frontière volontairement floue entre deux cultures que tout oppose, à travers des thématiques universelles. On rencontrera la Mort, l’Amour, la Liberté ou l’Enfance entre ces pages pleines de délicatesse et de sincérité, où les mots brillent ensemble comme un phare pour se retrouver, dans soi-même ou dans les autres.