Thème : Poésie contemporaine

Homme exfolié

« Marche de bout à autre happée par imprécision,
fugitive écriture avance par force. »

En épîtres comme abrasées, expurgées de la plupart des articles possessifs et démonstratifs, se murmure que la poésie est là, vibrante. Elle respire en nous et hors de nous, où que se portent nos regards. Elle peut paraître si petite face à la violence du monde, elle est cependant essentielle, comme le battement originel du cœur.

Poésie, pour faire court

« Le partage
Au péril de mon cœur
Quand mes deux mains y plongent »

L’auteur mêle des Instants-poèmes, brèves strophes de trois vers, à des textes courts empruntant au monde ce qu’il porte de beauté, de générosité et d’instantanés. Une poésie qui tantôt chuchote, tantôt interpelle et nous parle du vivant au cœur des choses simples.

Un vers à la main

« Quand j’ai terminé ma scolarité, je me disais tout bas
Qu’il y a des professeurs que l’on n’oublie pas :
Ceux qui nous soutiennent, nous portent à bout de bras,
Et ceux qui nous marquent trop, qu’on laisse derrière soi.

Après un trajet rempli d’incertitudes et de craintes,
J’ai su trouver ma voie, épargnée de toutes contraintes.
En regardant derrière, je vois tout ce que j’ai parcouru,
Et ceux qui n’y croyaient pas, franchement, je vous ai bien eus. »

Dans ce troisième opus, l’auteure entrouvre davantage les portes de son univers poétique. Elle y rend hommage à l’intemporel sujet de l’amour et aux mots avec lesquels on peut jouer, rire et pleurer. « Un vers à la main » est une invitation à évoquer en vers et en slam, le féminisme ou le harcèlement scolaire, d’un point de vue intime.

Le temps égrainé

« Les vagues harnachées par la brise
Clament puis chuchotent
L’air de la liberté »

Images, jeu de mots, couleurs… ces haïkus captent le goutte-à-goutte du temps qui s’écoule. Saison après saison, l’auteure a glané ces moments précieux, instants pris sur vif, pour les assembler en une collection sensible.

L’engrenage poétique du jeu des 7 aigreurs

« Ils m’ont prêté une aventure,
Mais comment donc la leur rendrai-je ?
En rimes ? J’en ai un florilège,
Moi, le poète, sorte d’Arthur. »

À la fois poète et dessinateur, Art Thug nous entraîne dans l’engrenage d’une poésie facétieuse et rythmée. La page blanche est son terrain de jeu pour endormir ses peines, faire rougir ses colères et étinceler ses joies ; il y évoque l’ouverture de l’âme, de l’esprit, au monde qui nous entoure et à ses richesses éclatantes ou enfouies. L’engrenage est ici synonyme d’interaction et l’aigreur d’une saveur douce et acidulée.

Le bruit des fleurs

« Avoir au cœur de mon cœur
Le bruit des fleurs

Le sentiment
À bout portant
Et le goût de la vanille
Sur le disque l’aiguille
Qui pétille »

Troisième recueil consacré à la diva entre toutes, « Le bruit des fleurs » est un hymne à Céline Dion. La grande Québécoise est adulée, adorée à la hauteur de son immense talent. Sans restriction, avec un vertigineux amour.

Les mille pétales de cerisier

« Dame de gaieté, dame de bonheur, dame de plaisir
Vous, chère à mon cœur, celle qui me rend éméché
Éméché, certes, je ne suis qu’ivresse de désir
Une passion croissante à chaque regard déposé, »

Symbole de renouveau et d’éphémère beauté, la fleur du cerisier est l’emblème gracile de ce recueil. La confiance retrouvée après l’amour perdu, l’espoir après les périodes de trouble, tout en ces textes évoque la roue du temps et le mouvement des émotions.

La Mia Vita

« Espérer les choses, pour enfin y croire
J’y ai cru car le problème de l’histoire,
S’est changé en chemin libre »

Retraçant en vers, velours et acier, des moments de sa vie, l’auteur nous emmène dans un voyage émotionnel qui nous paraîtra étrangement familier. Inspiré par les petits et grands combats du quotidien, il célèbre ses victoires et ses défaites intimes et grandioses, tissées de sourires et de larmes.

Cartes postales

« Un paon
éraille
de son cri
un ciel chauffé à blanc »

En quelque 100 poèmes et 7 illustrations se dévoile un peu de l’univers de Pierre-Jean Brouillaud. Souvent composés durant des voyages, qu’ils soient professionnels ou personnels, ses textes racontent l’enthousiasme, l’émotion, le recueillement également devant un paysage, une couleur, un visage.
Ces Cartes postales, collectionnées au fil du temps et des rencontres, forment un pas de côté dans l’œuvre de Pierre-Jean Brouillaud, lui qui s’est particulièrement illustré dans les domaines du fantastique et de la science-fiction.

Murmures du soir – Volume II

« Il y a inextricabilité
Mais pas pour des initiés
Cela reste un mystère
Pour des décennies de déchiffrage
Mais ce n’est pas un tabou
C’est pourtant universel »

Écrire pour rendre hommage aux absents et clamer combien la poésie peut devenir un choix de vie. Ozen B. Tatiana a décidé que l’art serait son chemin et la poésie son instrument privilégié. Elle y partage avec flamme ses rêves, ses doutes et ses élans.

Toutes saisons égrenées 

« Recréons une humanité
Emplie de bonté,
Notre terre débarrassée
De ces Êtres sans moralités,

Osons pour notre Terre
Lui offrir la Lumière,
Elle sera ainsi fière
De nos idées prospères. »

L’auteur joue avec les mots, les vers, les rimes pour nous livrer sans fards sa vision du quotidien, de l’actualité et du monde qui l’entoure. Dansant avec légèreté ou traînant un pas grave parmi les événements de la vie, il célèbre l’humain, ses beautés et ses travers, en faisant siens les codes classiques de la poésie… Tout en subtilité, et en humilité.

Mélancolie d’une bipolaire

« Une bulle d’été se pose sur ma joue, annonçant le début
des festivités,
Soleil plein, ciel dégagé,
La température monte au soleil, je vois butiner les abeilles. »

Cynthia Marques explore les sommets et les abysses de sa bipolarité. Les plaisirs et douleurs infinis, les instants magiques ou tragiques, les méandres des addictions et excès en tout genre se rencontrent, se frôlent et s’entrechoquent dans une danse folle. C’est celle de l’amour, mélancolique ou joyeux, et de la maladie, qui fait découvrir des rivages incertains.

Compile 2.0

« J’ai toujours eu horreur
Des préfaces
Alors je vous en fais grâce
Mes petits cœurs

Le monde a besoin d’espoir et moi
J’ai un peu d’amour à donner. »

L’Amour avec un grand A ne peut se résumer en quelques mots, il doit être vécu. « Compile 2.0 » invite à oser ce plongeon vers l’inconnu. Sous toutes ses formes, à tous les genres, le sentiment amoureux s’y décline en vers échevelés et vibrants. L’auteure le dit, le chante et l’illustre en pastilles visuelles humoristiques.

Les faits miroirs

« Je voulais, je veux et je voudrai
Bien des choses sur cette terre ;
Insatiable et téméraire,
Quel homme deviendrai-je ? »

Dans ce recueil rythmé par sept thématiques intemporelles telles que l’Amour, le Voyage ou encore la Réflexion, l’auteur nous entraîne dans une aventure humaine et poétique. Jouant avec les codes de la poésie classique pour mieux s’en éloigner parfois, il use des mots et des vers pour dépeindre des moments beaux, des moments simples, forts ou fragiles, de la vie d’un jeune adulte.

Lapin lunaire

« La pluie cessait de tomber, l’ombre des nuages se dissipait Grondant sur les collines orientales, le violent orage s’éloignait
Le soleil nous souriait du ciel, les cils éparpillés vers ma yourte
Un arc-en-ciel irisé venait se poser au seuil de ma porte. »

Pour Nyamaa Danzan, l’âme humaine est un instrument à cordes. À travers les mots, le poète le manie avec grâce, jouant avec les couleurs des émotions, décelant la beauté dans des instants fugaces et des photographies du quotidien. Une façon tendre et spirituelle de voir l’existence avec, dans le fond des yeux, la lumière qui manque parfois dehors.

Deux dans un !

« Je veux ce soir te faire un aveu
Une façon pour moi de t’avouer
Cette vérité malgré le cœur épineux
Honnête, mais triste et malheureux
Je dois partir pour une autre aventure
En quête d’une autre créature »

Un maître-mot, indémodable, inaltérable, inépuisable : l’amour. C’est le thème principal abordé dans ce recueil aux accents de révolte, aux appels à la liberté, de vivre et d’exister. L’amour sous toutes ses formes, l’amour qui se cache en coulisses des plus grandes aspirations, des plus belles conquêtes. Un amour nu, cru et omniprésent, dans sa délicatesse comme dans sa puissance.

Ode à la source

« Instruire sa propre conscience
Instruire son propre être
Instruire et se cultiver
Cultiver son essence »

Sautillant de jeu de mots en rime espiègle, l’auteur se laisse porter par les fantaisies de son inconscient pour peupler les pages de ce recueil d’images colorées et vibrantes. À travers les mots légers comme des plumes s’esquisse pourtant une véritable quête identitaire et spirituelle, une curiosité de l’autre et du monde qui nous entoure… Un besoin de retour aux sources, un chemin fait en chantant.

Dans les broussailles de mes émotions

« Direction le vieil embarcadère,
En bois et de mousse recouvert,
Je pars pour l’autre hémisphère.
J’aurai pour seuls bagages
Mes rêves en bandoulière
Et pour compagnons de voyage :
Les vagues, les mouettes, le vent
Et la mélancolie des soleils couchants…»

Dans ce nouvel opus, Philippe Pauthonier nous emmène à travers l’éventail coloré et imparfait, un peu brisé aux entournures, mais si époustouflant de sincérité que représentent les émotions humaines. Avec justesse, il nous décrit des moments, des instants volés, il peint des portraits de loin ou de près, dans une écriture tout en nuances et en trésors cachés.
Entre France et Pologne, Philippe Pauthonier vit ces échappées comme autant de sources d’inspirations à son écriture, pétrie d’humanisme. Ses poèmes et recueils sont régulièrement récompensés en concours de poésie. Dans les broussailles de mes émotions a reçu le prestigieux prix de poésie « Stephen Liégeard 2022 » décerné par « Les Poètes de l’Amitié et Poètes sans Frontières ».

Jamais je ne t’oublierai mais je te laisserai partir

« la douleur me rappelle
que je t’étreins toujours
ta chaleur, ton regard,
ton amour me manque
tu es partout
et nulle part à la fois »

Collection de moments perdus, les poèmes de ce recueil sont les facettes d’un même sentiment : l’amour. Lorsqu’il s’est envolé, bafoué par l’autre, il reste ces instants précieux que l’on pétrit avec douleur.
L’auteure dit la passion obsédante, la torture que l’on s’inflige à soi-même à force de ressassements. Elle raconte aussi les moments lumineux qui ravivent l’espoir, comme une balise dans la nuit.

Au commencement était le regard !

« Impression au soleil couchant, des grandes décorations.
Moi, je m’immergeais, année après année dans
Les nuages, reflets verts où les deux saules,
Le matin éclairant les deux arbres. »

Écrire l’espace, peindre les creux et les absences, tout fait sens dans l’œuvre de Marc Michiels. En poèmes visuels, il recherche la sensation qui fera le lien avec l’invisible. Une quête aussi fragile qu’une rêverie, aussi insaisissable que les jeux de la lumière sur l’eau. Fluide, célébrant le passage et la métamorphose, sa mélodie invite à retrouver sens et sérénité, une sensation d’ême, entre un état d’être et un état d’âme…