Thème : Poésie contemporaine

L’âme en lumière

« Aiguiser un crayon
Gomme en main
Prête pour demain
À travers de nouveaux horizons »

Le chemin d’une vie, narré avec ses détours et ses aléas, est entrelacé au fil des pages de ce recueil doux-amer.
Les yeux rivés vers l’ailleurs, l’auteure mélange regrets et désirs dans ses compositions qui reflètent nos vœux et nos manquements.

Chers aînés, chers parents, je ne suis qu’un enfant…

« Ne me faites pas perdre trop tôt cette pureté
qui est encore la mienne,
Car une fois partie elle ne reviendra pas. »

« Chers aînés, chers parents, je ne suis qu’un enfant… » est une lettre poétique et introspective qui plonge dans l’univers sensible d’un enfant confronté aux attentes des adultes. Avec ses mots, il leur rappelle l’importance de préserver son innocence, de respecter son rythme et de lui offrir une éducation qui enrichit autant l’esprit que le cœur.
D’une écriture douce et empreinte de gravité, les poèmes nous incitent à reconsidérer notre vision de l’éducation, en inventant un monde où chaque enfant peut devenir pleinement lui-même, libre et accompagné.

Récits affables

« C’était notre plage de sable fin
Car si peu de monde s’y promenait,
En ce morceau de lointains confins
Où le vent et les vagues nous menaient. »

Les éléments, l’Ouest, l’histoire s’entremêlent en un vertige de rimes et de rythmes dans ces textes. Dans la course effrénée du temps, le poète capture les instants qu’il cisèle, façonne, rehausse jusqu’à en faire ces éclats d’où jaillit la lumière.

Moon Swings

« Je suis le passager 34F à bord de ma génération
Depuis le dernier rang de mes agitations
À deux mille pieds, je revis toutes mes passagères pulsions
Les mêmes que celles de tous les voyageurs »

Chaque génération connaît sa lutte, sa révolte. Sont-elles si différentes les unes des autres ? Dans ces poèmes, l’auteure interroge nos doutes contemporains, notre solitude face à notre condition d’humain, universelle, intemporelle. En un délicat jeu de contrastes, elle souligne le cycle éternel de nos paradoxes et de nos lunes intérieures.

Le Ressac des émotions

« Jamais ne s’oublient les émotions fertiles
Aux soirs vaincus des heures fragiles
Ces promesses qui se lamentent
Des yeux perdus dans les silences »

La rêverie est une promesse, une mélodie qui revient, entêtante et nourrit l’œuvre de Timothy Hagelstein. Elle est accompagnée de l’étonnement toujours renouvelé devant la beauté du jour, de la curiosité encore en éveil. Peintre des émotions, interprète des mouvements de l’âme, le poète dessine en rimes et en vers les sentiments.

Désir contre des ires : de l’Eros à l’En vie

« Blanche heure
D’albâtre
Courbes douceur

À fleur de regard
Tout en peau aime

Il naît »

Passionnée par les mystères de la psyché humaine, l’auteure en explore le mouvement notamment à travers l’expression du Désir, dont la complexité la fascine. Jonglant avec les sonorités et les mots, elle en capture les menues aspérités et les multiples sens, en un sémillant patchwork de sensations.

Comme une fleur au milieu du béton

« La sécheresse a tari les rivières de mes yeux
J’ai connu la saison des pluies à Sewen
Aujourd’hui, ma douleur a le don d’ubiquité
Mais elle est indicible »

Évoluer sur un fil, celui de ses pensées, celui des émotions. Un fil ténu qui peut nous relier aux autres et, quelquefois, se rompre. Les textes de ce recueil évoquent la fragilité de l’instant et la beauté des moments suspendus, lorsque les chemins séparés se rejoignent.

La fille rayon d’Hélios

« Dites-leur, bon sang !
À ces mots que vous ne connaissez pas
Que de
Chanter à votre oreille l’espoir
N’est pas un manque de pot. »

Collectionnant les jolis mots et les souvenirs, l’autrice les rassemble dans ce recueil doux-amer. Elle y glisse pêle-mêle les instants chéris et les coups de blues, les rimes glanées ici ou là, comme les pétales que l’on dissimule dans un journal intime. Une cueillette qui voit l’adolescente devenir adulte, la lycéenne entrer dans la vie active et laisser quelques rêves de côté.

Les échos de l’eau

« Je suis fatiguée de donner le change, de mettre en sourdine le chant de mes anges, de voir des pigeons au lieu des mésanges, de tourner en rond, ou même en losange.
J’avais des jours bleus et des nuits de Chine, des mers de pirates, des fleurs sans épines, des frissons d’étoiles, des fées Mélusine, des flammes de glace, des fées Carabine. »

Dans ce recueil coloré et riche en musicalité, Laurence Lambert nous livre un univers où l’allitération est reine, le jeu de mots trônant fièrement à ses côtés. Une incursion dans une poésie magique, qui évoque en nous l’enfant, le révolté, l’aventurier… Et aussi, un hommage à Rimbaud, dont l’influence sait se glisser entre les lignes avec facétie et une tendre espièglerie.

Recueil cueilli

« C’était le clair-obscur d’un banal grand matin
Un albatros poussa soudain un cri perçant
C’était le signe clair du début d’un destin
Il fut inaperçu sauf par un chien errant. »

Couleur, fureur ; extase ou dégoût de vivre. L’ambivalence est la clé de ce recueil qui conjugue les contraires, et cultive farouchement tout ce qui est hétéroclite. Entre cabinet de curiosités et serre couvant d’étranges plantes, « Recueil cueilli » place au coude à coude mort et vie en un formidable exercice de style.

Ad vitam aeternam

« Que l’on vive seul ou bien avec l’être aimé,
Peu importe, l’on est bien seul avec soi-même.
L’autre ne saura de nous que ce qu’on essaime
Au bon vouloir des mots et gestes bien formés. »

Pour son premier recueil de poèmes, l’auteur cristallise des préoccupations universelles : l’existence supposée d’un destin, les latitudes du sentiment amoureux, ou encore la précarité des souvenirs.
Avec, en toile de fond, l’angoisse reine, l’essence de l’homme : son évanescence.
« Ad vitam aeternam », c’est la catharsis par les mots, expulsés sur le papier moins pour dire notre peur de disparaître que pour réaffirmer notre engagement : extraire la miette d’infini de chaque instant.

Rictus

« De ces amours qui naissent,
Aussi vite qu’ils cessent,
Lors d’un printemps.

Pour un peu de tendresse,
Pour un peu plus de caresses,
Du corps de ces amants,

Les sentiments en paresse,
D’une grossesse, je ne fus qu’une promesse,
Un enfant. »

Noirs, grinçants, délaissant les formes classiques pour des rivages plus actuels, les poèmes de ce recueil sont des coups de patte assénés à nos maux contemporains.
Illustrés des dessins de Jonathan Muyal, ils rendent compte d’un trait d’humour noir de nos doutes et de nos espoirs, qu’ils soient de miel ou de fiel.

Un instant dans mon esprit

« Musique, écrire et mes yeux
se ferment automatiquement.
Ici lieu de silence, havre de paix
et pourtant c’est la villa des âmes endommagées.»

Lorsque tout blesse, lorsque le désarroi s’immisce dans chaque instant, les mots deviennent le seul remède fiable. Capsules de survie, ils permettent de trouver sa bouffée d’oxygène en climat hostile. Illustré par les dessins de Colineiscool, « Un instant dans mon esprit » nous convie à partager ces moments de doute et de grâce.

Photoésies

« Quand j’aurai tant appris de ma si courte vie
Que les moindres secrets de mon coeur chavirant
Auront enfin percé ce qui les asservit
Et se feront l’écho des fonds du  firmament »

Prélude à la création de ces poèmes, la photographie d’un paysage libournais, d’un bâtiment ou encore l’envol d’un akène.
Des images fortes qui reflètent, avec étrangeté, des sensations humaines. Il s’y mêle la mélancolie, l’amour universel, les doutes, les blocages psychologiques, la beauté de la résilience ou encore l’indignation face à l’absurdité du monde.

Poèmes d’une nuit ou de toute une vie

« Le printemps pose son lit de fleurs,
Pendant ce temps,
Toi et moi pleurons des heures,
Enlacés dans ce champ.

Ne me réveille pas de ce rêve,
La réalité me tente
Mais lorsque je me lève,
Je veux voir ta personne rayonnante.»

Dans ce premier recueil empli d’émotions intenses, fortes et tendres à la fois, l’auteure nous invite à découvrir son âme mise à nu. Abordant le désespoir, le chagrin et la douleur d’un cœur brisé, elle nous fait également tourner nos regards vers le soleil, lueur à travers les nuages.

Mathématique d’un vécu

« Ma thématique est mathématique,
Mathématique sans axiomes,
Algèbre de figures de style,
Anneaux, corps, topologie de soucis,
Matrice inversible au déterminant nul,
Groupe sans loi et aux multiples éléments neutres. »

La dimension et la richesse poétiques des mathématiques sont mises à l’honneur dans ce recueil qui mêle algèbre, géométrie et, de façon plus inattendue, émotions. Équation à double inconnue, la rime permet d’allier pureté mathématique et jeux sur la forme, en une singulière variation des fonctions.

Le feu dans les yeux

« Je brume en bulles, j’en perds mes bulles
Je bulle d’une brume qui me brûle »

Une ligne mélodique entêtante, un rythme qui s’ajuste à nos pulsations : les poèmes du « Feu dans les yeux » font vibrer l’air de leurs singuliers échos. La déchirante beauté du monde, l’amour et ses frissons, la flamme ardente des émotions sont autant de galets polis, sculptés par l’auteure. Leur heurt, dans le lit du recueil, produit le tintement caractéristique de la vie même.

Brins de fantaisie

« Un matin bleu,
Le soleil rebondira sur les vagues,
Les feuilles des plantes auront des ailes,
Les poissons s’esclafferont hors de leurs paniers,
Les sources chaudes pousseront les pavés, »

Espace de liberté, la page laisse libre cours à l’esprit vagabond de l’auteure. Avec la poésie, cette dernière s’amuse d’associations surprenantes de mots, de jeux sonores et d’images qui font vibrer les sens. De vertiges en pensées tourbillonnantes, ces « Brins de fantaisie » sont autant de croisées sur nos existences, rêvées ou réelles.

Amba

« J’étais fait pour les sentiers de forêt, les routes cabossées, les chemins de traverse, les voies ferrées dont on ne connaît pas la fin, les petites routes où il ne passe jamais personne.
J’étais fait pour les pommes d’amour, les brochettes de cerises au sirop, les hamburgers aux oignons grillés nappés de ketchup et les gaufres de Bruxelles à la chantilly.
J’étais fait pour rester enfant. »

Capturés sous la forme de poèmes en prose, ironiques et souvent surréalistes, ces instantanés racontent le parcours d’un homme de la prime enfance jusqu’à l’âge mûr. Poids du temps qui passe, amour des siens, inquiétude face à la marche du monde, l’auteur explore les différentes facettes d’une existence, des plus brillantes aux plus sombres.

Reviviscences

« J’ai fini par grandir avec la misanthropie.
Pendant plusieurs années, elle était ma meilleure amie. On ne peut compter que sur soi-même.
L’être humain est décevant.
Lorsque nous lui donnons un peu de notre confiance, il pense être puissant.
Un peu d’attention et un peu d’amour,
il se prendra pour un prophète. »

Dans ce premier recueil, l’auteur dévoile le chemin d’un apprentissage spirituel à travers les affres de l’adolescence, des bourrasques et des brises qui forgent l’esprit et nuancent le cœur. Plus que tout, cet ouvrage est une ode à la résilience, à cette manière héroïque de garder la tête hors de l’eau quand tout vous submerge. Une introspection sensible.