Thème : Poésie contemporaine

Divagations d’un aspirant

« Il doit y avoir du vrai dans ce mirage
Cette image étrange obsède
Et pourtant jamais n’excède

Il y a du faux dans ce visage
Un secret, que l’iris révèle
Et qui discrètement appelle »

Dans ce recueil inspiré de son vécu d’adolescent, Matias Picard couche sur le papier ses pensées, ses songes et autres divagations afin de les fixer dans le temps. Un moment suspendu, immortel, pour raviver une époque révolue pour bien des gens. Un rappel ému des amitiés et autres amours, un hommage scintillant des instants d’exaltation et de doutes de la jeunesse, sublimés sur l’autel de la mémoire.

Une veine racine

« Un vent léger me vit naître
Il était fort et maladroit
Il bousculait tout sur son passage
Un dimanche l’exode d’une neige du lundi »

Un rêve de terre promise, la possibilité de s’enraciner dans un lieu, autant de messages murmurés dans les vers de Jamel Mouaouya. Mêlant jeux de mots et tendres déclarations, ce nouveau recueil chante encore la quête d’absolu : absolu de l’amour, absolu de la paix.
Aimer, partager, reconnaître. Jamel Mouaouya martèle ces verbes de recueil en recueil avec l’espoir fou qu’un jour le monde entendra.

J’ai aimé

« Et je suis seul comme toujours
J’espère depuis tant de jours
Le messager de mon amour
Et j’erre épuisé par l’attente »

Dans « J’ai aimé », Ebbo Salomon rend hommage au sentiment à la fois le plus pur et le plus chaotique que l’on puisse ressentir dans sa vie : celui des premiers émois amoureux de l’adolescence. En véritable ode à ses amours de jeunesse, il dépeint le feu, la passion, les vertiges et la douleur, que l’on croit infinie, jusqu’au jour où l’on sourit à nouveau.

Pour quelques brins de soleil…

« En ce matin de brume
J’écoute ces paroles
Qui se bousculent, se heurtent
Et se calment

La rosée du matin qui orne les pétales vierges
Se mêle à l’eau du ciel pour me submerger
Dans cette valse de mots et de chimères »

Avec « Pour quelques brins de soleil… », Neekeea Ramen expose son âme à nu, en quête de la lumière, intérieure et divine. Dans ses vers, il nous emmène dans un voyage intime, peuplé d’émotions, de sensations et de surprises. Sur ce chemin, il se découvre lui-même peu à peu et nous invite à chercher, nous aussi, notre propre vérité, à nous interroger sur nos illusions et désillusions.

Le silence de mes sourires

« nous sommes de ceux qui font avec. Avec des bleus au cœur et des cicatrices à l’âme. Avec la peur de chaque instant et avec le flou à l’intérieur. Nous sommes de ceux à l’esprit un peu trop nuageux. »

Les mots ont su se faire douceur, se faire caresse et baume au cœur pour l’autrice de ce recueil. Dans une valse de papier à la fragilité douce-amère, elle nous emmène au milieu de ses silences si éloquents, qui évoquent la douleur de vivre et de tenir dans un corps que l’on ne veut pas habiter. Elle nous chuchote aussi l’espoir. Même recroquevillé dans un coin de la vie, il sait quand se déployer à nouveau pour porter notre regard vers des jours plus heureux.

Les Dits de Silence à des fragments du chaos mêlés

« Amis, vous êtes mon repos, ma convalescence.
Vous êtes le grand détour que j’ai aimé faire pour venir vous retrouver.
Je voudrais retenir longtemps encore, délicatement,
entre mes mains, le visage des nuits tièdes de l’été,
parce que vous vous tenez juste derrière.

Écrire une belle histoire,
c’est d’abord en connaître la fin.
Vivre, est une belle histoire,
si on n’en perd pas de vue la fin.

Et la fin sera belle,
parce que jusqu’à la fin,
vous serez là. »

Dans ce recueil, des mots rares côtoient des mots précieux au creux de vers libres parfaitement agencés, transmettant un message d’espoir, d’amour et de solidarité. Quand l’attention à l’autre est portée par une si belle expression, c’est la magie de la poésie qui prend vie.

Superficie

« Le soleil d’ici
C’est même pas l’ombre de l’ambre de ta peau
C’est juste le soupir
D’un hiver qui n’en finit pas,
Un espoir cent fois brûlé
Que se plaisent à éteindre
Les averses assassines. »

Dans « Superficie », Olivier Smeyers établit un « inventaire poétique » contenant un éventail d’émotions aux couleurs changeantes. Entre cri du cœur et réflexions, entre évasion réelle et saut dans l’imaginaire, il nous emmène en voyage pour toucher du doigt la beauté d’un instant, dans la courbe d’un sourire gracieux.

L’ange blanc

« Jamais ce s’ra la fin
Tatoué sur mes mains
Sur mes ailes d’archange
De démon car je change
Jamais ce s’ra la fin
Je vol’ vers toi enfin ! »

Sous une plume lapidaire, compte-gouttes effréné d’émotions nues, la poésie féline s’installe dans un tonitruant silence. Celui de la nuit, des étoiles et des aubes colorées, celui de l’amour qui éclôt dans un cœur qui se croyait désabusé. Dans les montagnes russes de la vie, Vols de Nuit embarque le lecteur les yeux fermés, le sourire féroce accroché aux lèvres.

Le singulier pluriel

« Déjà l’heure du flibustier
Qui vient ôter le bustier
De soie, les dentelles
De sa toute belle

Comme était beau cet hier
Pour l’aventurière,
Une vraie prière
De grande guerrière »

Musicale et résolument vivante, la poésie de Catherine Salzborn Chenuz est versatile  : tantôt elle se garde jalousement, comme un secret qui fait du bien, tantôt elle se partage pour diffuser un peu de cette douceur espiègle qui s’en dégage. Au fil des vers, on marche à pas lents sur un rivage sensuel et enchanteur, le sourire aux lèvres et les yeux mi-clos pour y enfermer le soleil.

L’Empire de papier

« Et quand vous me répétez des merci dorés car mes mots vous ont décroché une larme, un soulagement ou un battement de cœur un peu plus envolé, c’est là que je me rappelle pourquoi mes lignes s’entassent sans cesser. C’est pourquoi mes mots s’enlacent sans casser. C’est un merci que je vous adresse encore, un merci qu’à jamais je vous adresserai.
Car sachez que si moi je vous aide un peu, vous, vous me sauvez. »

À travers ses tempêtes intimes mises en mots, Solène Verhoeven revisite son histoire. De ces pages surgissent l’espoir et l’idée qu’un avenir est tout simplement envisageable.
Du haut de ses 21 ans, Solène Verhoeven a vu l’obscurité, le foudroiement de l’âme atteinte de désespoir. Les mots sont devenus boussole et compas, la plume l’ancre qui rattache à la vie. Lorsque le cœur est dévasté, la beauté ne peut être trouvée que dans le plus immédiat : la lumière de la Lune et les fleurs du jardin.
Solène Verhoeven est également l’autrice d’« Étoiles et Toi » et « L’âme erre au bord des yeux » (Éditions du Panthéon, 2019 et 2021).

La Comptine des Lucioles

« Se railler de la gloire, de la religion, de l’amour, de tout au monde est une grande consolation pour ceux qui ne savent que faire : ils se moquent par-là d’eux-mêmes et se donnent raison tout en faisant la leçon. Et puis, il est doux de se croire malheureux lorsqu’on n’est que vide et ennuyé. »

« La Comptine des Lucioles » devait à l’origine être un roman. Le projet ayant évolué au fil des années, il est devenu recueil de poèmes, miroir et écho d’une libre pensée artistique. Un regard acéré sur sa génération et une expérience plus personnelle, voire sentimentale, sous-tendent ces textes assurément singuliers.

Only You

« Tu es aux valses de Strauss à Vienne
Comme Londres à l’époque victorienne
Ravissante et comme le rêve le ravissement
Sans pareille et professionnelle
Qui fait sensation sensationnelle »

À l’étoile qui traverse le ciel de ses nuits, Isabelle Rolland déclare sa flamme. En slam, en chanson, sur tous les rythmes et tous les tons, elle dit son adoration foudroyante pour l’idole entre toutes : Céline Dion.

Fragments

« Cœur chargé, debout comme un Soldat
Mes larmes sont de la craie, mon chemin est un Sol d’Art »

Avec « Fragments », Balsem Agoummadane a couché sur le papier toutes ses noirceurs et ses lumières. Dans un éclat d’espoir jailli après une succession de moments sombres, elle a pris la plume pour faire vivre ces moments où les ténèbres peuplaient son existence. La part belle est faite à l’émotion et à la mélancolie dans ce recueil cathartique où la douceur côtoie la violence.

Les méandres de ma plume

« Je suis un timide funambule
Sur le fil ténu de ma vie,
J’avance, j’hésite et recule.
Chacun de mes pas est un défi,
Corde vibrante entre ciel et terre
Aux accords chargés de mystères. »

Dans ce nouveau recueil résolument bucolique, Philippe Pauthonier nous emmène à ses côtés dans un délicieux égarement, sautant avec une féline délicatesse de l’éclat d’une fleur juste éclose à la blancheur feutrée d’un lit d’hôpital. Dans ses poèmes classiques mais profondément actuels, il cherche avec subtilité la beauté dans la tristesse et la mélancolie dans la joie.
Après une carrière d’ingénieur, Philippe Pauthonier partage aujourd’hui sa vie entre la France et la Pologne, pays de son épouse. Cet élan entre deux pays, deux cultures et ses longs séjours dans la sérénité de la campagne polonaise, loin du monde et de son agitation, sont propices à sa créativité littéraire.

Envole-toi

« Et être, à proprement parler, où il me semble avoir toujours été, lassé de tout, lassé de rien, lassé de ce silence interrompu, de cette existence qui s’est déchue, ou plutôt lassé de ne jamais avoir vécu ! »

Notre liberté se fracasse-t-elle contre les murs de notre intériorité ? Ou ne s’agit-il pas, simplement, de la réalité de notre condition humaine ?
Damien Schmit nous convie dans ce recueil de textes fragmentés à une introspection, dans les décombres du Moi. L’écho de notre voix intime y dessine les contours de notre cage de chair.
Damien Schmit est l’auteur de « Entre ciel et terre… », « Cyclosphère », « À cœur ouvert » et « Silenzio », parus aux Éditions du Panthéon. Poète de l’éphémère, il interroge encore et toujours notre sort de créature en devenir.

La France de demain

« Je propose une économie sociale solidaire et forte
Une économie de la consommation.
Je veux en finir avec cette idée libérale inégalitaire et morte
Qui a amené notre pays dans plusieurs récessions. »

Dans ce recueil à la croisée de la poésie lyrique, du discours en slam et du pamphlet politique, Hashirama Le Roux nous dévoile sa vision du chemin que la France doit prendre pour faire face aux défis que lui réserve l’avenir. À coups de rimes riches, il nous propose un futur résolument social démocrate et nous emmène avec éloquence, avec élégance, vers des solutions socio-économiques viables et égalitaires pour le pays.

Lignes de Fuite

«  Alors, décérébré, j’m’écroule de tout mon poids
Sur le corps fragile de Rosa
Qui me transporte loin de moi,
Loin en altitude,
Jusqu’à ce que je m’écrase comme un oiseau
Sur une vitre trop propre, reflétant un ciel trop bleu de trop de bonheur.  »

Un recueil de poésie comme un cri du cœur où la violence et l’amour s’entremêlent, jaillissant en une fontaine brute… C’est ainsi que l’a voulu l’auteur, poussé par l’urgence, le besoin de se dévoiler. Au fil des mots qui s’égrènent, parfois solitaires, le lecteur découvre une histoire de vie à la fois touchante et fascinante.

Efflorescence

« Plaine drapée d’un voile émeraude
Déployé sur le vent.
Souffle de la Terre en musique.
Arbres majestueux, si généreux
Offrant fleurs et fruits d’amour
À une jeune rivière.
Bleue, cristalline,
Elle court et scintille
Au milieu d’une petite forêt enchantée. »

Dans ce recueil empreint d’une délicate spiritualité, Gaël Amour nous ouvre la porte de son jardin secret. Chaque poème est un bourgeon d’émotion, de joie ou de douleur, prêt à éclore sous nos yeux dans une merveilleuse et tendre ode à la nature. Les éléments s’entrelacent entre les vers, la faune et flore s’ébattent dans les marges… pour une expérience de lecture d’une infinie douceur.

Holistique

« Chaque printemps
La même branche bienveillante
Au bord fleur choisie
À la commissure de l’embrasure
Cette larme de sève qui prend racine »

Comme un chant dont on scande la mélodie, « Holistique » nous emporte en rythme et en rimes dans l’univers de Laetitia Authenac. La vie, avec ses ombres et ses lumières, se dévoile au travers de ces textes singuliers et attachants.

Au seuil de ma mémoire

« Nomade j’étais avant de naître
Nomade je suis à présent
Nomade je resterai après la mort
Nomade dans l’amour, l’amitié
Et la vie, je suis
Je t’aime infiniment et pour toujours
Mais dès que le vent se lève Emportant le sable
Je pars aussi. »

Marocaine de culture française, Noria Yamna El Aimani nous fait traverser dans les deux sens une frontière volontairement floue entre deux cultures que tout oppose, à travers des thématiques universelles. On rencontrera la Mort, l’Amour, la Liberté ou l’Enfance entre ces pages pleines de délicatesse et de sincérité, où les mots brillent ensemble comme un phare pour se retrouver, dans soi-même ou dans les autres.