« Qu’avait-il de particulier, ce texte que Pura tenait à avoir ? Si elle n’avait pas le droit de lire le texte, elle pouvait quand même jeter un coup d’œil sur les titres des différents chapitres, vingt-sept au total. Le problème, c’est que le premier chapitre portait un titre intriguant et tentant en même temps : La mauvaise nouvelle ! (…) Quelle était-elle, cette mauvaise nouvelle ? Il fallait le savoir ! Et pour le savoir, il fallait lire le fameux chapitre. Seulement, le seul premier chapitre ne permettait pas de dénouer l’énigme. En plus, les chapitres se suivaient et semblaient entrelacés. Sita se promit de dire à son fils qu’elle n’avait jamais lu son texte. Pura ne la croirait jamais. Tant pis ! »
Ayant perdu sa clé USB dans la maison familiale avant son départ pour des études supérieures en Allemagne, Pura charge Sita, sa mère, de la retrouver et de la lui renvoyer tout en lui interdisant d’en lire le contenu. Mais cette dernière ne résiste pas à la tentation. Elle y découvre « Noces d’un tombeau », le récit fantastique d’une jeune femme condamnée aux dures réalités d’un veuvage en campagne, puis soumise aux aléas conjoncturels d’une vie urbaine. D’abord fascinée par l’idée d’avoir un fils écrivain, Sita estime après réflexion que la réputation de toute l’Afrique prendrait un coup si le texte était publié. Mais s’opposer à sa parution reviendrait à reconnaître qu’elle a trahi la confiance de Pura…
À travers l’œil voyeur d’une mère possessive et dévouée, nous découvrons ainsi un roman captivant et palpitant, ponctué de mille péripéties et au dénouement semi-heureux, à la manière d’une fable malicieuse.
Diplômé de l’Université de Montréal et de l’Université de Yaoundé I, Germain Nyada est titulaire d’un Ph. D. en littératures francophones et études comparées de l’Université de Bayreuth. Il a enseigné à l’Université de Yaoundé I et à l’Université Concordia. Auteur de plusieurs travaux dont Le Kamerun en Allemagne (2015) et de nombreux articles scientifiques, ses recherches portent sur la littérature, la communication interculturelle ainsi que sur le Cameroun sous l’administration coloniale allemande (1884-1916). Admirateur de Mongo Beti, il est l’initiateur du concours d’écriture AfricLittéraires et cofondateur de deux associations à vocation éducative. Après presque deux décennies d’indécision, il se résout enfin à publier certains de ses textes de fiction.
Germain Nyada dévoile un premier ouvrage délivrant des valeurs culturelles mais aussi et surtout, des questionnements politiques. C’est captivé que le lecteur parcourt simultanément le fameux manuscrit des « Noces d’un tombeau ».