Thème : Poésie contemporaine

Rictus

« De ces amours qui naissent,
Aussi vite qu’ils cessent,
Lors d’un printemps.

Pour un peu de tendresse,
Pour un peu plus de caresses,
Du corps de ces amants,

Les sentiments en paresse,
D’une grossesse, je ne fus qu’une promesse,
Un enfant. »

Noirs, grinçants, délaissant les formes classiques pour des rivages plus actuels, les poèmes de ce recueil sont des coups de patte assénés à nos maux contemporains.
Illustrés des dessins de Jonathan Muyal, ils rendent compte d’un trait d’humour noir de nos doutes et de nos espoirs, qu’ils soient de miel ou de fiel.

Un instant dans mon esprit

« Musique, écrire et mes yeux
se ferment automatiquement.
Ici lieu de silence, havre de paix
et pourtant c’est la villa des âmes endommagées.»

Lorsque tout blesse, lorsque le désarroi s’immisce dans chaque instant, les mots deviennent le seul remède fiable. Capsules de survie, ils permettent de trouver sa bouffée d’oxygène en climat hostile. Illustré par les dessins de Colineiscool, « Un instant dans mon esprit » nous convie à partager ces moments de doute et de grâce.

Photoésies

« Quand j’aurai tant appris de ma si courte vie
Que les moindres secrets de mon coeur chavirant
Auront enfin percé ce qui les asservit
Et se feront l’écho des fonds du  firmament »

Prélude à la création de ces poèmes, la photographie d’un paysage libournais, d’un bâtiment ou encore l’envol d’un akène.
Des images fortes qui reflètent, avec étrangeté, des sensations humaines. Il s’y mêle la mélancolie, l’amour universel, les doutes, les blocages psychologiques, la beauté de la résilience ou encore l’indignation face à l’absurdité du monde.

Poèmes d’une nuit ou de toute une vie

« Le printemps pose son lit de fleurs,
Pendant ce temps,
Toi et moi pleurons des heures,
Enlacés dans ce champ.

Ne me réveille pas de ce rêve,
La réalité me tente
Mais lorsque je me lève,
Je veux voir ta personne rayonnante.»

Dans ce premier recueil empli d’émotions intenses, fortes et tendres à la fois, l’auteure nous invite à découvrir son âme mise à nu. Abordant le désespoir, le chagrin et la douleur d’un cœur brisé, elle nous fait également tourner nos regards vers le soleil, lueur à travers les nuages.

Mathématique d’un vécu

« Ma thématique est mathématique,
Mathématique sans axiomes,
Algèbre de figures de style,
Anneaux, corps, topologie de soucis,
Matrice inversible au déterminant nul,
Groupe sans loi et aux multiples éléments neutres. »

La dimension et la richesse poétiques des mathématiques sont mises à l’honneur dans ce recueil qui mêle algèbre, géométrie et, de façon plus inattendue, émotions. Équation à double inconnue, la rime permet d’allier pureté mathématique et jeux sur la forme, en une singulière variation des fonctions.

Le feu dans les yeux

« Je brume en bulles, j’en perds mes bulles
Je bulle d’une brume qui me brûle »

Une ligne mélodique entêtante, un rythme qui s’ajuste à nos pulsations : les poèmes du « Feu dans les yeux » font vibrer l’air de leurs singuliers échos. La déchirante beauté du monde, l’amour et ses frissons, la flamme ardente des émotions sont autant de galets polis, sculptés par l’auteure. Leur heurt, dans le lit du recueil, produit le tintement caractéristique de la vie même.

Brins de fantaisie

« Un matin bleu,
Le soleil rebondira sur les vagues,
Les feuilles des plantes auront des ailes,
Les poissons s’esclafferont hors de leurs paniers,
Les sources chaudes pousseront les pavés, »

Espace de liberté, la page laisse libre cours à l’esprit vagabond de l’auteure. Avec la poésie, cette dernière s’amuse d’associations surprenantes de mots, de jeux sonores et d’images qui font vibrer les sens. De vertiges en pensées tourbillonnantes, ces « Brins de fantaisie » sont autant de croisées sur nos existences, rêvées ou réelles.

Amba

« J’étais fait pour les sentiers de forêt, les routes cabossées, les chemins de traverse, les voies ferrées dont on ne connaît pas la fin, les petites routes où il ne passe jamais personne.
J’étais fait pour les pommes d’amour, les brochettes de cerises au sirop, les hamburgers aux oignons grillés nappés de ketchup et les gaufres de Bruxelles à la chantilly.
J’étais fait pour rester enfant. »

Capturés sous la forme de poèmes en prose, ironiques et souvent surréalistes, ces instantanés racontent le parcours d’un homme de la prime enfance jusqu’à l’âge mûr. Poids du temps qui passe, amour des siens, inquiétude face à la marche du monde, l’auteur explore les différentes facettes d’une existence, des plus brillantes aux plus sombres.

Reviviscences

« J’ai fini par grandir avec la misanthropie.
Pendant plusieurs années, elle était ma meilleure amie. On ne peut compter que sur soi-même.
L’être humain est décevant.
Lorsque nous lui donnons un peu de notre confiance, il pense être puissant.
Un peu d’attention et un peu d’amour,
il se prendra pour un prophète. »

Dans ce premier recueil, l’auteur dévoile le chemin d’un apprentissage spirituel à travers les affres de l’adolescence, des bourrasques et des brises qui forgent l’esprit et nuancent le cœur. Plus que tout, cet ouvrage est une ode à la résilience, à cette manière héroïque de garder la tête hors de l’eau quand tout vous submerge. Une introspection sensible.

Asymptote

« Crise existentielle,
Enfance couleurs pastel,
Sauts innocents à la marelle.
Pff… Tu perdais ton temps à des bagatelles.
Tout c’qui reste de ces moments intemporels
Ce sont des cendres disparates placées en archipel.»

Plongez au creux de cet univers poétique à l’esprit libre et vivant. Explorez ces diverses thématiques qui nous bercent et nous ramènent à nous questionner sur les sens premiers de la vie. Redécouvrez le monde à travers les yeux innocents de l’enfant.

Soixante-huit

« Elle s’appelait Demain
Lui c’était Nostalgie
Le point du jour
La fin de la nuit »

Haikus, vers libres et prose se mêlent dans les pages de ce recueil. L’auteur y aborde le passage du temps, la présence de la mémoire et le sens de l’existence. Des évocations fortes et tendres, inspirées de la nature, des mythes et des hommes, qui mettent en lumière les émotions humaines et la fugacité de l’instant.

Dire ce que le cœur sait mais que la raison n’ose

« Sourire, regarder l’essence des choses 
Voir, comprendre dans la fleur 
Ce qui d’heure en heure se métamorphose… 
Aimer ! 
Et pleurer s’il le faut… »

Avec « Dire ce que le cœur sait mais que la raison n’ose », l’auteur dévoile une introspection émouvante sur un parcours de vie jalonné par l’amour et l’espoir, le deuil, la souffrance, autant de réalités humaines appelant compréhension, apaisement et résilience. À cela, quel autre remède sinon la poésie ?
Plus didactique, néanmoins teinté d’humour et d’espoir, « Aphorismes contemporains un brin sarcastiques » évoque le monde contemporain avec ses paradoxes et soulève des questions liées aux valeurs universelles d’amour, d’unité, de véracité et de justice.

Le tailleur de pierre

« Je suis cabossé,
Vacarme assourdissant
Un peu calaminé
C’était avant,
Je suis confluence,
L’atlantique,
D’un pas sage
La Loire,
Coulent,
Sans indulgence,
Secoué,
Chaviré,
Enfanté des abysses,
Déposé sur le rivage, »

La lune bleue

une onde bleue,
là s’entre lasse en contrebas,
un saule pleureur chatouille l’astre,
ci-après,
ci-gît des abymes,
que viens-tu faire,
Cyprès, si haut

C’est l’histoire d’une poésie qui « panse » tout haut : elle traverse et porte un mouvement au-delà de la chute. Florent Pennuen fait du kinsutgi un principe d’écriture en primitif, une nouvelle alphabétisation de l’altérité. Chez lui l’ombre est lumineuse, la gravité ascensionnelle et l’absente Sainte axe.

Monument

« Ceux qui perdent sont ceux qui mentent
Qui prient sans avoir la foi
Se salissent, mais jamais ne se nettoient
Qui voient en leurs yeux des regrets qui les hantent »

Après avoir construit une vie qu’on croyait solide, il est difficile d’en voir les fondations s’effriter. Émergeant d’une longue période de mutisme poétique, Cédric Fernand verse les mots sur le papier pour creuser, recouvrir, reconstruire méthodiquement après une rupture douloureuse. Des mots tangibles, des mots réels, aux angles sûrs, sur lesquels s’appuyer pour remonter la pente, d’un pas résilient, dans la mélodie légère d’un vers.

Les âmes menteuses

« Jardin secret
D’épines et de linge parfumé
Soyeux des picots, tranchant des draps
Rigueur des sentiments »

Au cœur de ces poèmes, une réflexion sur l’amour, la famille et le désir. Puis, le regard s’ouvre et se fait alors sentir la nécessité de prendre le temps. Car ce dont il est question ici, c’est bien de saisir la beauté qui s’offre à nous.

Poursuivre le chemin de sa vie

« Ah oui, la vie !
Tous les joueurs devront y prendre part
Et tous chercheront le même but ;
La quête perpétuelle du plaisir. »

À chaque instant de notre existence, il nous faut nous réinventer pour avancer, contre vents et marées. L’auteure s’amuse des montagnes russes de nos émotions et nous invite à une déambulation tendre et enjouée au creux de nos sentiments. Une quête de lumière pour sortir de l’ornière des préjugés.

L’air du temps et d’autrefois

« Ma vie est telle cette boule argentée
Qui roule tranquillement vers un destin,
Puis se retrouve brusquement projetée,
Par fatalité, vers un cap incertain.

Elle va, elle vient, elle rebondit
En une course qui n’est jamais droite, »

La poésie s’affranchit du temps pour parler à l’âme des petits et des grands. L’auteur rend hommage aux instants de l’existence où l’on sait que l’on vit, dans nos victoires infimes et nos immenses défaites, dans des portraits humains, émotionnels et contemporains. Il concentre la force du langage dans quelques vers : un hommage aux anciens, un témoignage pour la jeunesse.

Mélodie du chaos

« J’ai trop de responsabilités,
Trop de gens attendent de moi quelque chose,
mais je ne sais pas comment combler leurs attentes.
Comment combler leurs attentes
Si moi-même je ne me connais pas,
Mes envies, volontés, peurs et craintes
Me sont encore un mystère »

De son regard adolescent, l’autrice explore un monde qui n’a pas fini de livrer ses secrets. Elle dévoile son apprentissage de la vie, de l’amour, de la tristesse, et de tout ce qu’il y a au milieu. Un opus riche en émotions, qui fait la part belle à la recherche de soi et à la notion de famille.

Spirales en la Brume

« Sur le chemin vacillant aux clartés du jour,
Se traînent des mondes distincts. Où est ce temps
Dont l’orage s’ornait d’éclairs ? Dont tous les vents,
Prospères, offraient leurs vagues aux flots qui courent ? »

Une ode à la nature et ses mystères, une incantation dans la nuit, un murmure dans les premiers rayons du soleil. L’essence de Spirales en la Brume tient dans la rosée et l’émotion qu’elle procure, dans les secrets qu’on ne confie qu’à la rivière qui les emporte dans son lit.

Céleste obscur

« L’ombre de l’enfance, tout commence.
Les sentiments, ces douces défenses
Qui ne mènent pas toujours la danse. »

Dans ce recueil poétique aux accents philosophiques, se déploie une vision intime de ce qu’il implique d’être vivant, d’être humain, de sentir et ressentir sur la peau et dans le cœur les tumultes de l’existence.