Thème : Témoignages

La vie n’est pas un jeu

« Je suis Antoine Sénéchal, l’auteur de ce livre et, surtout, un homme greffé du cœur. Comme beaucoup d’entre vous, j’ai commencé ma vie comme un enfant ordinaire, plein de rêves et d’émerveillement. Cependant, dès mon deuxième jour, ma vie a pris un tournant imprévu, marquée par un combat pour vivre. Dès ma naissance, j’ai été sous le suivi attentif de spécialistes en cardiologie en raison des antécédents de mon père, qui souffrait de cardiomyopathie hypertrophique. »

En 2018, la vie de l’auteur bascule : le diagnostic est sans appel, il souffre de cardiomyopathie hypertrophique sarcomérique, une maladie héréditaire caractérisée par un épaississement anormal du muscle cardiaque. Commence alors une attente interminable puis l’espoir d’une greffe cardiaque.
Antoine Sénéchal revient sur son parcours avec sincérité et émotion, entre angoisses, miracles médicaux et rencontres bouleversantes. À travers son récit, il nous guide dans l’univers méconnu des patients en attente de greffe et leur quotidien rythmé par l’incertitude et la crainte de disparaître.
Au-delà des faits, ce livre est un hymne à la résilience et à la gratitude envers ces donneurs anonymes qui, par leur ultime geste, transforment le destin d’un autre.

Le Maroc du Roi Mohammed VI

« La médina de Rabat, je la connais par cœur ! Elle m’habite tout entière et je la porte en moi. Elle m’apaise et me rassure. Elle est mon refuge, mon havre de paix, ma destination bien-être, ma confidente, une amie qui connaît tout de moi. Elle me transporte et m’emporte avec elle. »

Entre le royaume chérifien et France Colle, c’est une histoire d’amour, de reconnaissance et de respect. Des visites régulières puis deux années passées à Rabat ont démultiplié la passion de l’auteure pour le pays et son peuple.
Dans un hommage vibrant, elle nous fait ressentir les parfums et les couleurs d’un pays à l’immense potentiel.

Le goût de la vie, tout simplement

« Vient ensuite l’une des choses les plus difficiles après ces mauvaises nouvelles : l’apprendre à mes proches. Comment leur annoncer, comment ne pas leur faire peur, les préserver un peu quand même, leur dire que ça va aller, ne pas craquer en leur expliquant ce qui m’arrive ? C’est tellement compliqué ! »

2024, une année au goût amer pour l’auteure. Après une mammographie suivie d’une biopsie, le diagnostic tombe : cancer du sein, carcinome de type non spécifique grade 2. Le protocole de soins commence, le corps et l’esprit sont malmenés, le moral fluctue selon les cahots thérapeutiques. Dans ce torrent d’émotions et d’angoisse, l’entourage est là, fiable, aimant, solide. C’est grâce à eux tous, parents et amis, que la patiente demeure femme, épouse, amie.

Qu’est-ce que je fous ici, en Colombie?

« Dire que j’ai bien dormi serait mentir. Je ne sais pas pourquoi, et ce n’est pas un élément que j’avais noté la veille en croulant sous les bagages, mais j’ai l’impression que peu importe où nous voyageons et peu importe où nous logeons, nous avons cent pour cent de chance de nous retrouver à côté de l’ascenseur. »

Après les restrictions de tous ordres liées à la pandémie, partir loin du Québec pour passer des vacances en Colombie paraissait une bonne idée. C’était sans compter sur la malchance et un karma manifestement mal luné qui va transformer un sympathique voyage en cataclysme ambulant.
Par la magie d’un humour très noir, l’auteur raconte les mésaventures d’une famille partie pour se divertir et qui maudit le jour où l’idée de ces vacances leur est venue.

Mon combat pour l’identité et la réussite

« S’accepter et s’aimer n’est pas un chemin facile ni évident. Pour certains, c’est un processus qui débute dès l’enfance, alimenté par un environnement aimant et sécurisé. Pour d’autres, comme moi, c’est un combat quotidien, long et souvent douloureux. Un combat qui commence bien avant que l’on comprenne réellement qui l’on est. »

L’auteur témoigne de sa jeunesse malmenée dans la Biélorussie des années 90. Victime de harcèlement et d’homophobie, il émigre alors en France et fait face au défi de l’intégration. Davantage encore, il apprend à se connaître et à laisser de côté les opinions d’autrui pour se construire par lui-même, conscient de ses forces comme de ses faiblesses.

Bulle de joie… bulle d’espoir

« En effet, Fabien est ainsi. Si on lui parle d’un évènement qui se passera même plusieurs semaines après, son esprit se focalise sur cet évènement à venir et l’on ne peut plus rien escompter de lui, ou presque.
C’est pourquoi nous vivons au jour le jour. Non seulement parce qu’avec un enfant différent, chaque instant est unique, mais aussi parce que prévoir est parfois compliqué. »

Lorsque l’enfant paraît, la joie peut très vite être tempérée par l’inquiétude. Quelque chose ne va pas. De consultations en bilans, le diagnostic est établi : le jeune Fabien est autiste. L’autrice relate le parcours de toute une famille pour accompagner alors leur fils dans son parcours vers l’autonomie. Démarches administratives interminables, listes d’attente pour entrer en établissement spécialisé : la prise en charge du handicap mental montre toute l’étendue de ses lenteurs. Alors, il faut s’accrocher, lutter et garder le sourire, coûte que coûte, pour son enfant.

Le goût du kimchi

« Enfin, la terre coréenne baignée de soleil apparut à travers les hublots et chacun s’esclaffa pour exprimer son bonheur de retrouver le pays.
L’avion amorça sa descente puis se posa sur le tarmac flambant neuf du nouvel aéroport de Corée du Sud, sur la presqu’île d’Incheon, inauguré deux semaines plus tôt pour les vols internationaux.
Nous étions en avril 2001. »

Entre valeurs confucéennes et dynamique économique irrépressible, le pays du Matin Calme est devenu le rêve de nombreux jeunes Occidentaux.
Ce témoignage explore les complexités sociales et culturelles de la Corée du Sud à travers le regard d’une voyageuse, au début du XXIe siècle. Il aborde des sujets aussi variés que la préférence pour les fils, le rôle des femmes ou encore les rituels qui accompagnent certains moments forts de l’existence, concessions à la modernité dans un pays empreint de tradition.

Sur les pas de l’Archange

« Le décollage, vers le nord de la capitale encore endormie, nous laisse apercevoir très vite le trait côtier qu’il suffit de longer pour atteindre le Banc d’Arguin. Le soleil qui se lève à l’est au-dessus de l’immense désert encore baigné de fraîcheur, n’est pas gênant pour la vue du pilote. Le petit avion est équipé, si besoin, d’un pare-soleil découpé dans du Styrodur léger. Point besoin pour le moment. Le soleil rasant n’est pas encore agressif. Il se contente de réveiller les dunes ondulées. »

Tropique du Capricorne, Tropique du Cancer puis mythique ligne de l’Aéropostale de Nouakchott à Dinard. Ce sont trois carnets de vol émaillés de réminiscences, de souvenirs lumineux d’escales qui sont racontés. La nostalgie est de chaque plan, un père évoquant son fils disparu, Gildas, pilote de chasse sur Mirage, et leur commune passion pour l’aviation.

À mes Autres Lendemains

« Tout est sujet à débattre…
Nos émotions,
Nos questions d’origine,
Nos questions de devenir,
Nos questions de santé,
Nos questions d’ordre professionnel,
Nos questions liées à la vie, à la mort »

L’auteure aborde sous la forme d’un journal de bord la question de la détresse psychologique, exacerbée jusqu’au burn-out par les attentes scolaires puis celles du monde du travail. Elle nous invite à une réflexion sur l’impact d’une société clivée sur nos vies. Au-delà du témoignage, c’est bien à un questionnement collectif qu’elle nous ramène : comment l’individu peut-il s’adapter dans un monde ubérisé ?

Renaître

« Ce livre est une bulle d’amour pour toutes les mamans qui ont l’impression d’être isolées. Je parle d’impression, car quand on regarde bien, on n’est jamais vraiment seules. Il y a toujours, même dans les moments les plus compliqués, une main tendue, une épaule pour s’appuyer. Toutefois, on n’est pas forcément en capacité de la voir ou de s’autoriser à la saisir. Car accepter l’aide ne va pas de soi, je l’ai expérimenté. »

Un manuel pour maman « solo », c’est le livre que l’auteure aurait souhaité lire durant sa grossesse. Elle dédie ce récit à toutes les mamans qui se sentent isolées et qui connaissent, ou ont connu, le même cheminement qu’elle : vivre avec l’absence du compagnon, le fantôme qui a déserté lorsque l’enfant s’est annoncé.
Elle décrypte les mécanismes à l’œuvre dans la manipulation amoureuse qui a précédé l’abandon et propose des outils pratiques pour sortir de l’emprise. Elle met en place, mesure après mesure, les étapes de la reconstruction et guide avec bienveillance celles et ceux qui veulent élaborer leur nouvelle vie.

Une demi-vie

« Et puis se dire que tout est comme dans une comédie romantique américaine des années deux mille. L’amour fou, malgré les années. La vie que l’on s’est construite en dépit des galères, petites ou grandes. On peut se dire que l’on a eu de la chance, ou que l’on s’est donné les moyens pour en arriver là. »

Les études, les premiers boulots, la rencontre, avec Lui et la vie de tous les jours, racontés avec humour et une tendre lucidité. L’autrice confie à la page son bilan de trentenaire sous la forme d’une déclaration d’amour à ses enfants et à son homme. Il est question de ces expériences qui nous construisent et que nous souhaitons transmettre à nos cadets. Une introspection drôle et sincère pour faire palpiter les cœurs.

J’ai dessiné un cancer !

« Pour appréhender cette « alchimie » interne, il est indispensable de changer de point de vue sur nous-mêmes, prenant une autre focale que celle du microscope utilisé en biologie interne, pour passer au grand angle de la vision holistique permettant d’intégrer à notre analyse tous les éléments qui nous constituent au-delà du simpliste « bout de viande ». »

Après le diagnostic d’un cancer de la gorge, l’auteur décide de sonder sa propre psyché. Certain qu’une approche holistique est nécessaire, il explore ses pensées, croyances profondes et énergies spirituelles pour évaluer quels éléments « non physiques » ont pu contribuer à la naissance de sa maladie ?
Ces interrogations sont d’autant plus cruciales pour Elgé que, depuis deux décennies, il a travaillé sur ses blessures et ses dysfonctionnements intimes. Alors a-t-il oublié en chemin un trauma, terré quelque part dans son inconscient ?

L’ombre de l’enfance

« Pour moi, c’est l’une des seules journées dont je me souvienne où je me suis sentie vraiment joyeuse, heureuse et surtout libre et épanouie ! Ce qui a suivi n’a été pour moi, et je n’exagère pas, que tortures et souffrances… »

Des images fugaces, si brèves, d’une journée ensoleillée en famille. Un souvenir rayonnant qui sera suivi de jours sombres, envahis d’un pesant désespoir. L’auteure témoigne avec pudeur des drames qui ont entaché sa jeunesse, de la déchirure familiale aux agressions qu’elle a subies.
Pour que le passé ne soit plus une ombre portée sur l’ensemble de son existence, Zineb Lakriaa écrit pour tout raconter et expliquer aux autres, et à soi, comment la vie peut brutalement déraper.

Tout un automne

« Je n’arrive pas à croire à ce qui nous arrive.
Je pense que je suis dans un cauchemar.
Je ne peux imaginer la vie sans lui. »

Lorsque l’impensable se produit, écrire permet de conserver en mémoire les événements avec l’espoir de pouvoir un jour les raconter au principal intéressé.
L’auteure décrit l’effarement après l’annonce de l’accident de son fils Gwenaël, victime d’une rupture d’anévrisme cérébral. À la stupeur va s’ajouter l’attente, épuisante, et qui met à mal l’entourage familial.
Témoignage d’une mère face à la maladie de son enfant, Tout un automne prend la forme d’un journal de bord sans concession. Daphné Dumont agrippe les souvenirs, les beaux et les plus tristes, pour dire la brièveté de la vie et la force des liens qui unissent un parent à son enfant, envers et contre tout. Elle dévoile aussi combien la souffrance d’un être cher agit comme une onde sismique, dévastant tout sur son passage.

La maison des petits bonheurs

« Je ne veux pas que mes souvenirs s’échappent et m’échappent. Je ne supporterais pas de devoir les laisser filer eux aussi. Je veux les garder près de moi, intacts, jusqu’à mon dernier souffle. Je ne veux pas les voir partir en fumée. Je ne veux pas ranger leurs cendres dans une boîte et les réduire au silence. Ils ne tiendraient pas de toute manière. Je préfère les serrer contre moi, dans mon cœur et ma mémoire, et les avoir pour toujours avec moi. »

À la mort de ses grands-parents, la narratrice doit dire adieu à leur demeure. La maison de son enfance et des grandes vacances. Elle la retrouve au cours d’un dernier voyage par le biais de ses souvenirs et de ses sens. Une odeur, une couleur, une saveur ou encore la grâce d’une fleur. Elle accepte de laisser la maison derrière elle car elle sait qu’elle peut la retrouver, intacte, dans sa mémoire.

Le voyage du prince fantaisiste

« Mon frère avait déjà connu ses heures de gloire, son âge d’or. Mais dernièrement, c’était tout le contraire. Lui qui avait toujours été un grand vivant se laissait maintenant dépérir. Quelque part, je ne sais trop où ni quand, il s’était égaré. Il avait perdu l’horizon, emprunté le mauvais chemin. »

Avec ce récit mêlant souvenirs et fiction, Valérie Tremblay rend un hommage empreint de douceur et d’empathie à son frère bien-aimé, son héros de jeunesse qui brillait tout en se brûlant.

Ma vie de papa à une main

« Tiens, papa, c’est celui-là ! Prends ! Prends !

Jules, c’est un de tes préférés, celui-là, pourquoi tu lui as cassé une main ? (En fait, il avait cassé la main de son cow-boy de l’espace.)

Je ne sais pas…

Ben si, Jules, dis-moi…

Ben… ben… ben comme ça, il est comme papa… »

Cas pratique : comment aider votre enfant à fermer son blouson ou à faire ses lacets, si vous n’avez l’usage que d’une seule main ? Impossible, penserez-vous. Ces prouesses, pourtant, l’auteur les accomplit depuis la naissance de son fils.
Atteint d’une paralysie du plexus brachial, Vincent Engler évoque sans fard son quotidien de jeune papa confronté aux mille et un obstacles d’un quotidien ponctué de petites et grandes victoires.

Souffle de vie

« Il suffit d’un rien, d’une visite de contrôle chez le médecin, d’un bilan annuel, d’une voiture qui vient face à soi pour nous prendre ce que l’on a de plus précieux : la vie.
Et puis il faut, il faudrait, développer ce que l’on a tous en soi logé au creux du cœur, la foi, afin de donner à son âme une bonne envie de rester. »

L’auteure aurait pu accepter la sentence et sombrer à l’annonce de la maladie : tumeur du cerveau de grade 3.
Mais une fois la stupeur et le choc passés, elle décide d’embarquer dans cette bataille, en sachant que rien ne sera facile, s’y livrant corps et âme, de toutes ses forces.
Revient alors l’envie de vivre, alliée à un éveil à la spiritualité, à la quête de sens et de bien-être, grâce à des rencontres providentielles.

La vérité sur l’École d’aujourd’hui

« J’aurais aimé, avant de m’engager sur la voie du concours, qu’on me prévienne qu’être enseignant aujourd’hui, ce n’est pas ce qu’on imagine, ce n’est pas ce qu’on a connu. »

L’autrice a choisi d’enseigner par vocation. Une conviction qui s’est heurtée aux réalités du terrain. Entre complexités et absurdités administratives, manque de supervision, absence de soutien de sa hiérarchie, la jeune professeure a vu le désenchantement grandir, en même temps que l’édifice éducatif vacillait de plus belle autour d’elle.
Comment alors redresser la barre ? Est-il encore possible d’y parvenir ? Retournons sur les bancs de l’école pour appréhender l’enjeu.

Prisons – Un hôtel pour délinquants ?

« Aujourd’hui, j’ai fini par accepter ma peine ainsi que tout ce qui peut encore m’arriver dans la vie. Je dois tout de même remettre en cause partiellement mes croyances envers les mots juste et justice. En croyant à la justice, celle-ci me faisait-elle aussi crédit ? Elle recevait ma confiance, et en retour, elle me prive de liberté. Dois-je donc continuer à lui faire confiance ? »

Derrière les murs de la prison où il purge sa peine, l’auteur oublie ses rêves de plages exotiques pour prévenir les jeunes des dangers de l’irresponsabilité et de l’individualisme. Se fondant sur son vécu et les témoignages de codétenus, il dévoile un univers carcéral méconnu et souvent mal compris.
Appuyé par le langage fréquemment cru de ce milieu, ce récit permet de saisir les enjeux et les contradictions des prisons modernes.