Thème : Témoignages

Six mois avec moi

« Aujourd’hui deux juin, ça fait six mois que je me suis mis à écrire un livre, je ne sais pas si c’est bien ou quoi, mais j’y ai mis mes humeurs et ce qu’il m’arrive et ce qu’il m’est arrivé, c’est la première fois que j’écris un livre, donc, vous verrez, je me suis un peu amélioré en écriture. Mais voilà, tout a commencé en septembre ou octobre dernier, je crois que c’est à cette période que je me suis mis à écrire quelques lignes, puis j’y ai pris goût, voilà, j’ai quand même beaucoup évolué en six mois, bon, pas trop non plus, mais j’ai pris beaucoup d’assurance dans l’écriture, donc voilà, pardonnez-moi si les premières lignes sont moins bien écrites. »

Plongeon sans artifices dans la vie d’un jeune homme de vingt-quatre ans, « Six mois avec moi » dessine les contours d’une photographie prise au cours d’une existence. Très attaché à sa famille et à ce qu’elle représente, Danni lui rend hommage à travers cet ouvrage où il livre son quotidien, avec ses hauts et ses bas, ses rires et ses cris, sa poésie et sa rudesse, parfois.

La lumière revient toujours

« Les minutes s’écoulaient lentement sans que Maman, imperturbable et immobile, dégage la moindre émotion. Soudain, elle me prit la main, se tournant légèrement vers moi, cherchant mon regard, une approbation peut-être, un peu de courage sans doute. Elle n’avait probablement pas fermé l’œil de la nuit. Incommensurablement triste, atomisée par cette perte, par cette douleur ardente qui vous submerge quand l’amour de votre vie n’a pas eu d’autre choix que de laisser la maladie l’emporter. »

Dans ce témoignage sincère et poignant, Céline Dovat Bise relate son existence à rebours. Après les obsèques de son père décédé prématurément, elle revient sur les points culminants de sa vie et celle de sa famille, qu’ils l’aient tirée vers le haut ou lui aient fait toucher les abysses, pour poser un regard serein sur la personne qu’elle est devenue aujourd’hui.

Et si c’était à refaire

« Et si tout était à refaire ? Si notre destin, notre vie, ne tenait qu’à quelques instants ? Décisions prises à la hâte sans avoir conscience qu’elles détiennent toutes les clés, toutes les solutions, et que notre existence prend un virage à 180 degrés.
Si tout était à refaire, bien qu’adorant l’aventure, je ne changerais rien. Pas une décision, ni même celles des autres, pas une virgule, pas un point. Rien. Absolument rien. »

Avez-vous dit « normalité » ? Voici bien un état auquel Pauline Janin ne s’est jamais sentie associée. À 23 ans, elle a compris pourquoi sa vie était une suite de tourments, pourquoi elle se sentait envahie par le chaos et les démons de la maladie.

Dans ma peau – « journal intime d’une passagère venue d’ailleurs »

« À sept ans j’ai pris la décision de partir en France. Je peux dire « j’ai décidé » car cette idée ne vint de personne d’autre que moi. En 1980, de Pointe-Noire nous sommes retournés vivre à Brazzaville. J’avais cinq ans. Je n’y étais pas vraiment à mon aise. À l’École Élémentaire de la Fraternité, c’étaient brimades sur brimades ! Tous les jours ou quasi, pour des broutilles, le maître d’école nous faisait frapper avec une règle en fer, soit sur les doigts joints, soit sur le bas des cuisses en pied-avant, mains au sol et jambes surélevées. Pour des futilités, des détails comme des chuchotements, l’oubli d’une gomme ou d’un stylo-couleur, nous étions matés, corrigés durement.»

Gwladys Berliocchi nous livre avec sincérité et ferveur un témoignage bouleversant sur son propre parcours. Née à Brazzaville une décennie après l’indépendance, poursuivie, happée par des événements plus que sombres, ballottée entre France et Congo, malmenée par des situations improbables autant que par les conséquences des décisions pas toujours bonnes qu’elle fut amenée à prendre pour leur résister, elle exorcise sur le papier ses expériences, ses joies et ses douleurs. Elle nous parle au cœur et particulièrement au cœur de ceux qui, comme elle, ont traversé la vie dans les cahots et les heurts, avec cette certitude née de l’espérance que seul un retour à l’authentique de soi peut nous libérer de ce que l’on nomme trop souvent la fatalité.

L’intimité d’un journal

« J’aimerais être allongée dans l’herbe à regarder le ciel étoilé et les signes qui s’y forment, j’aimerais penser à l’avenir, sourire à la vie et me dire que demain ne sera que meilleur, j’aimerais avoir ma tête posée sur l’épaule de celui que j’aime et qu’il me parle du futur, de nos projets, des voyages, du travail, des enfants, j’aimerais vouloir vivre. J’aimerais pleurer, sécher mes larmes et puis me dire que ça passera, que ce n’est rien, que toutes les étapes de la vie ne sont là que pour nous faire grandir. J’aimerais croire. J’aimerais être bien. »

Dans ce journal tenu sur une année, Meryem Jaouhari met à nu sans fards et sans retenue sa bataille quotidienne contre la dépression, qui révèle à demi-mots son envie de vivre à travers les pulsions de mort. Recherchant la lumière dans ce couloir obscur qu’est parfois l’existence, elle fait part de ses ressentis, de ses réflexions et nous mène vers sa vérité : la résilience.

Le Kyrios

« Si notre personne humaine s’interroge toujours, à un moment donné ou non défini de son existence, sur son origine, à un degré plus ou moins différencié, elle cherche aussi le sens profond de sa destinée, des particularités de sa condition, la signification inhérente à sa spécificité présente, pour un futur espéré, négligé, ou renié parfois. »

Penser que Dieu n’existe pas est une liberté que l’homme peut choisir. Penser le contraire, un choix tout autant légitime.
La foi reçue n’est pas un point de vue intellectuel mais une expérience vécue que tout un chacun peut connaître. Ne convient-il pas de donner à notre vie intérieure la place qu’elle mérite, pour ne pas courir le risque de devenir un exilé de notre conscience personnelle dans la finitude du temps ?

Comme un arc-en-ciel après la pluie

« Une partie de moi, certainement la partie consciente et raisonnée, voulait mettre un terme à ce cercle vicieux, sortir de la spirale infernale dans laquelle j’étais enfermée, mais une autre partie, inconsciente et déraisonnable, faisait barrage, et c’est elle qui avait le dessus la plupart du temps. Cette dualité permanente m’épuisait. »

À la suite d’un événement douloureux, la vie de Louise, alors déjà fragile, vole en éclats. En la suivant dans sa descente à travers les abysses de l’anorexie mentale, nous prenons conscience avec elle de ce moment clé où l’on se dit : « maintenant, il faut vivre ou mourir ».
Vers où ses pas tremblants vont-ils mener Louise ? C’est en lisant ce poignant récit que vous le découvrirez.

Parkinson, ma renaissance grâce à la neurostimulation

« Je suis comme une fusée sur son pas de tir et le décompte pour le lancement est démarré. Pourvu qu’il n’y ait pas de souci imposant l’arrêt de ce compte à rebours. »

Daniel Schmitt est atteint de la maladie de Parkinson. Un jour, il se laisse convaincre de tenter une SCP ou stimulation cérébrale profonde, une opération lourde qui comporte des risques importants… mais qui peut atténuer ses symptômes et donc, changer sa vie. À travers ce témoignage, il cherche à convaincre les personnes atteintes de son mal de ne pas se laisser intimider par cette intervention grâce à laquelle il a repris goût à l’existence.

Les Voix d’Élise

« Quand le moment vient pour ma mère de se remémorer tout ça, je ne peux rien pour elle en tant que fils. Elle est inconsolable. Et dans de telles situations, je ne suis qu’un fils, un fils qui doit compatir, mais qui n’apporte aucun remède à sa chère maman.
Je n’ai ni vu ni vécu le génocide, mais je le porte en moi, il m’accompagne dans mon quotidien, il m’empêche de vivre ma vie, d’être pleinement moi-même. Il m’oblige à vivre avec deux identités différentes et cela ne prendra jamais fin. »

Dans le Rwanda de l’après-génocide, quelque vingt ans plus tard, retrouver le corps des siens demeure la preuve tangible de leur mort. Il ne reste parfois qu’un vêtement, une robe jaune tachée de sang, des ossements. Se déplaçant sur le chemin accidenté qui conduit à la reconstruction de l’édifice psychique, Élise Rida Musomandera donne à entendre la voix des disparus et celle des survivantes ; la voix des enfants auxquels on a ordonné d’aller « là où la mort les attend » ; la voix des femmes violées et celle des enfants éperdus nés du viol. Elle est leur porte-parole. Elle les accueille et leur offre l’hospitalité de son écriture, et aux morts elle accorde une sépulture textuelle.

Face au Destin

« Moi, mon passé n’est ni terrible, ni agréable. Il se hisse entre les deux, une brèche à travers le temps, une succession de bonnes et de mauvaises choses. Pour pouvoir avancer et travailler sur son futur, il faut absolument éliminer définitivement la mauvaise partie du passé, car ce dernier ne s’oublie pas. Il faut en garder seulement le meilleur, afin de préserver les bons souvenirs, parce que chacun d’entre nous a forcément du bon dans son passé. »

Maryan, un adolescent de 17 ans, fait face à la disparition de son père. Comment affronter cette épreuve ? Peut-il continuer à vivre sans sombrer dans la tristesse ? Avec une grande sensibilité et beaucoup de sagesse, le lecteur est invité à partager ce deuil.

Un prêtre au pays du Carnaval

« Un prêtre au pays du Carnaval » est le récit fidèle d’un parcours remarquable révélé par une rencontre déterminante dans un cadre tropical envoûtant. L’auteur, en mission culturelle au Brésil, croise le chemin d’un prêtre français, Père José, curé d’une paroisse dans la banlieue ouvrière de São Paulo. Une amitié naît…

Le Brésil est un pays immense aux beautés naturelles fascinantes. Son dynamisme industriel a de quoi étonner. Il est toujours prêt à faire la fête… Et pourtant, une grande partie de sa population vit dans des conditions difficiles comme en témoignent les favelas.

Bernard Lucquiaud raconte, dans un style fluide et sur le ton de la conversation amicale, l’engagement total du Père José au service des plus pauvres, surtout pendant la dictature militaire. Il rend hommage à l’humanisme généreux de ce prêtre et à son action infatigable dans un Brésil profond, infortuné, pathétique et parfois violent sous son apparente nonchalance.

Les aventures et les réflexions de Bernard Lucquiaud et du Père José éclairent en outre sur deux composantes de la vie des Brésiliens : l’extravagant phénomène Carnaval et le spiritisme occulte issu du métissage indien (les indigènes), portugais (les conquérants) et africain (les esclaves).

Une histoire vécue ; un livre captivant…

Mi-ombre, mi-lumière

« Ce rituel se faisait chaque jour et fumer un joint à cette époque était encore occasionnel.
Après avoir fini, j’étais décontractée, seule. Je pris le chemin qui me donnait l’accès à mon travail. »

En 2005, Claire Chardin voit sa vie basculer : sa consommation quotidienne de cannabis l’entraîne progressivement dans une schizophrénie délirante. Cette maladie du cerveau affecte sa pensée, ses sentiments et ses comportements.

Encore troublée mais désireuse de lever le voile sur l’un des épisodes les plus noirs de sa vie, elle détaille avec sincérité les souvenirs marquants de sa psychose chronique et souhaite sensibiliser les jeunes et leurs familles à cette maladie trop souvent sous-estimée.

Regardons vers la lumière

« Dans toute relation, à un moment ou à un autre de notre vie, nous avons fait des promesses, il nous en a été fait, pour la plupart non tenues.
Tout notre être a été animé de joie ou de déception selon les circonstances.
Nous vivons au rythme de ces espérances. L’espoir, c’est bien cela qui guide notre vie. « L’espoir fait vivre », dit-on, mais que signifie cette expression ? Que nous devons croire aveuglément en quelqu’un ou à quelque chose ? »

Dans ce livre, Catherine Mirande explore les croyances qui nous privent d’un bonheur et créent des souffrances inutiles. Le chemin est tortueux et semé d’embûches, mais quelle satisfaction de parvenir à dépasser le stade des illusions perdues. C’est dans un ensemble structuré, qu’elle démontre comment se libérer du conditionnement collectif afin de retrouver un enthousiasme et la voie de sa propre liberté intérieure.

Elle révèle ainsi des éléments essentiels pour transformer sa perception de la vie. Du temps des promesses à celui des regrets, du temps du pardon à celui de l’oubli, Catherine Mirande nous entraîne dans la quête de la sérénité.

Un Printemps à Paris

« (…) le sujet est techniquement inépuisable, sinon affectivement indispensable, empli de richesses inouïes, de petites et de grandes histoires, d’une identité en constante réévaluation. Paris vaut bien encore un petit ajout, une modeste contribution. Et c’est l’énergie qui motive ces quelques évocations. »

À chacun son Paris et son imaginaire parisien. Ville fétiche, ville lumière, Paname vit de son histoire et de ses multiples facettes. Capitale politique, économique, culturelle, cosmopolite, carrefour des idées et itinéraire des artistes, Paris est riche de tout ce qui la caractérise.

Véritable promenade au cœur d’un Paris qui n’appartient qu’à l’auteur, ces pages racontent ainsi des siècles d’urbanisme, les variations imperceptibles du temps, de la vie des quartiers et des monuments. Au fil de la balade s’entremêlent alors un chapelet d’anecdotes et mille détails qui font battre le pouls d’une grande cité.

«Un Printemps à Paris» est la déclaration de Christophe Agogué à sa ville natale, avec toute la tendresse et l’humour distancié qu’on lui connaît.

Chaque jour un peu moins

« Le manque de spontanéité est pallié par une réflexion dont la résolution est souvent limitée à une simple approbation ou désapprobation, mais qui bien souvent me suffit : en gros, je ne parle plus pour ne rien dire. Je deviens une sorte de moine qui mûrit sa réflexion sur le monde qui l’entoure, y compris sur mes interlocuteurs de réseau qui me procurent un feed-back appréciable. La communication écrite m’a toujours plu, anyway. »

En 2015, Olivier Brenkman se heurte à un diagnostic implacable : il est atteint de la maladie de Charcot. Comme sa main ne peut plus écrire et que sa voix l’abandonne, il commence à communiquer à l’aide d’un ordinateur. Grâce à son œil, les lettres et les mots peuvent alors se former et plus que tout, lui permettre d’entretenir le lien avec ceux qu’il aime.

C’est ainsi qu’il nous emporte dans le tourbillon de ses pensées. De la perte d’autonomie à la découverte de contrées lointaines, il raconte la solidarité d’un village, la force des liens qui l’entourent et son corps devenu une prison pour son cerveau. Grâce à l’amour indéfectible, le courage et la résolution des siens, il entame un nouveau combat, celui d’une nouvelle vie, une façon pour eux comme pour lui de repousser l’inéluctable.

Son cerveau déborde d’intelligence et son œil vif réagit à tout, scrute l’entourage, manie l’humour, la dérision, les jeux de mots… Car au-delà de tout, Olivier Brenkman est un homme lucide et profondément vivant.

La roue libre

« Au début du voyage à vélo d’Helsinki à Tampere, je me rends compte rapidement que je manque d’entraînement ayant assez vite mal aux jambes, heureusement que je n’avais prévu qu’une cinquantaine de km les premiers jours pour rejoindre Tampere. Avant le départ, j’avais bien étudié la carte en relevant les routes et les croisements. Mais malgré cela, me dirigeant à l’aide de la carte et de la boussole, je me perds souvent. Dans les jours suivants, je découvrirai l’usage de « Google Maps » sur ma tablette et bien que n’ayant pas pris d’abonnement à Internet, le tracé au plus près de ma route me permettra de m’y reconnaître plus facilement. »

Seule sur son vélo, François Dion décide de parcourir l’Europe le long de ses frontières en traçant une ligne descendante de la Norvège au sud de la Roumanie. Son unique certitude : il lui faut voir l’île de Vardo. Un nom qui l’attire depuis toujours. Cette île, à l’extrême nord-est de l’Europe, se trouve au-dessus du cercle polaire, à quelques encablures de la Russie, l’opportunité d’y voir enfin le soleil de minuit…

C’est d’une plume vive et sincère que l’auteur raconte ainsi un voyage incroyable au cœur d’une Europe multiple. Elle dévoile avec adresse le bonheur de rouler, mais aussi les moments difficiles éprouvés. Des confessions qui révèlent avant tout l’intime conviction d’avoir trouvé sa plénitude sur une « petite reine ».

À 67 ans, seule, et en quatre mois, Françoise Dion a parcouru plus de 4 000 kilomètres à vélo. De la mer de Barents à la mer Noire, elle nous invite à la suivre dans une aventure courageuse où le dépassement de soi représente son ultime fer de lance.

Histoires d’accueil

« Nous avons la mission de lui offrir un cadre affectueux pour son bien-être, mais en essayant toujours de garder une distance pour se protéger car il est susceptible de repartir à tout moment chez ses parents.
Aussi, les travailleurs sociaux sont très vigilants et peuvent retirer la garde de l’enfant si l’attachement est trop fort. »

Durant vingt-cinq ans, Elise Berger a été assistante familiale à plein temps : véritable « nounou de la DDASS », elle et sa famille ont accueilli dix-neuf enfants. Avec simplicité et franchise, elle témoigne de ce métier aussi dur que merveilleux. Comment éduque-t-on des enfants qui ne sont pas les siens ?
Pragmatique, elle détaille tous les aspects du métier, les avantages, les enjeux mais aussi les risques. Elle retrace l’histoire de chacun des enfants passés sous son toit. Fait d’anecdotes, de souvenirs aussi joyeux que douloureux, parfois mélancoliques, ce recueil est doté de la plus belle des conclusions : elle ne regrette rien !

Aujourd’hui retraitée, Elise Berger a toujours eu le sens de l’hospitalité et du partage. C’est en s’apercevant que les enfants ne connaissaient pas tous les raisons de leur placement qu’elle a décidé de prendre la plume. Ce récit est ainsi le sien, mais avant tout le leur.

Dieu me prendra comme je suis

« Je m’assois près de lui.
Tout le monde est quelque part SDF dans son cœur.
Seule la spiritualité, la religion, la foi aident à vivre. »

Élevée dans un monde de silence, Josyane Carole Rousso se remémore son enfance tourmentée : ses rêves perdus, son innocence perdue et sa joie de vivre progressivement muée en solitude. Sous sa plume renaissent sa tante, autoritaire et excentrique, son amour Claude, la Mamie aux olivettes et Irma, son chien.

Entre espoir et désespoir, elle se rappelle à Dieu, qui l’a aidée à surmonter ses blessures quand personne ne pouvait le faire à sa place. Apaisée, elle laisse maintenant faire la vie, et donne sa chance au bonheur.

Depuis l’âge de 16 ans, Josyane Carole Rousso manie les mots et les images comme des pièces de puzzle à assembler pour faire un roman. L’écriture est comme un refuge, un exutoire, une manière de s’exprimer. Après Une histoire…, elle signe son autobiographie aux Éditions du Panthéon.

L’Hôte

Marie a 15 ans, elle sombre dans l’anorexie mentale. Elle se sent comme possédée par un être en elle, qui lui impose une nouvelle façon de manger, de se voir, de se comporter avec les autres. Marie explique comment cette seconde personnalité s’incruste dans sa vie et celle de sa famille, tente de décrire sa nature profonde, et retrace le long cheminement qui lui permettra de se défaire de l’emprise terrifiante de celui qu’elle appelle « l’Hôte ».

Marie Lasbleiz est née à Dijon en 1986. Elle est l’aînée d’une fratrie de quatre enfants dans une famille très soudée. A peine âgée d’un an, Marie est hospitalisée pour soigner un cancer, et deux années de traitements s’avèrent nécessaires pour la guérir.

Adolescente, Marie vit très mal des violences subies au collège. Elle se réfugie dans ses passions, le dessin et l’écriture, mais aussi dans une introversion et une rancune excessives. Au lycée, elle sombre dans l’anorexie mentale. La maladie mute en boulimie après deux hospitalisations. Malgré ses difficultés personnelles, elle obtient son baccalauréat littéraire, et se lance dans des études d’arts appliqués à Lyon, Nantes puis Paris.

A 21 ans, elle se sort presque complètement de ses troubles du comportement alimentaire. Elle rencontre aussi Julien, un artiste, avec qui elle partage ses plus grandes passions. Il devient son mari en 2011. Après avoir vécu à Londres, ils vivent désormais à Vancouver au Canada où ils nourrissent leurs projets communs.

L’HP

À travers ce texte, écrit en 2002, l’auteur livre un témoignage sur son expérience de l’Hôpital Psychiatrique à cette époque, après quelques séjours obligés. La confrontation brutale avec ce lieu à part, déconnecté de la société libre, laisse un souvenir traumatisant et des blessures ancrées à tout jamais pour qui l’a vécue. Ce monde glauque, quelque peu inhumain, ressemble plus à un espace insoutenable, étouffant ; en un mot, carcéral plutôt que médical. Ce qui pourrait expliquer sa méconnaissance, consciente ou non, du commun des mortels.

Ce livre dévoile une rencontre avec les bas-fonds de cette micro-société isolée, une impression d’avoir touché le fond, relatée spontanément, sans fioriture aucune ni faux-semblants.
Cette narration ramassée et vigoureuse met immédiatement chacun de nous en contact avec un monde qui pouvait lui rester inconnu.
Ceux qui ont connu Agnès H. peuvent attester que son dessein n’était pas d’exprimer un discours antipsychiatrique, mais simplement son ressenti face à un système de prise en charge que tout le monde sait imparfait, mais auquel le voile de l’indifférence générale empêche d’accorder la priorité qu’il mérite.

Née à Grenoble le 26 septembre 1961, Agnès H. était architecte urbaniste. Elle a quitté son monde de souffrance le 20 juillet 2013.
Ses amis et sa famille ont tenu à donner réalité à cette publication qu’elle avait voulue.