« Après six mois d’attente, il annonce enfin son retour à Corato pour quelques jours et lui promet une rencontre. En même temps, il a écrit à la signora Di Carolis pour la prévenir de sa visite et lui demander l’autorisation de voir Nicolete, en l’assurant de l’honnêteté de sa démarche. Les retrouvailles ont lieu dans le salon de la villa, en présence de la signora dans le rôle de la duègne, qu’elle n’apprécie guère, mais qu’elle se doit d’interpréter pour le respect des convenances. Intimidés et quelque peu déçus de ne pouvoir se retrouver seuls, les deux tourtereaux se limitent aux banalités d’usage exprimées en phrases polies. »
1916, l’Italie est en guerre. À Corato, province des Pouilles, Domenico vient au monde, alors que son père meurt sur le front du Trentin. Trois ans après, sa mère succombe à la pandémie de grippe espagnole. Recueilli par son oncle, l’orphelin grandit dans un monde d’agitation politique menant les fascistes au pouvoir. À l’aube de la seconde guerre mondiale, Domenico épouse Nicolete, vendue à huit ans à une famille aristocratique pour s’occuper d’une fillette handicapée. Lui, bientôt père, veut connaître son enfant et refuse la mobilisation. Arrêté, il échappe in extremis à la mort, grâce à l’aide providentielle des Résistants. La paix revenue, mais la misère persistant, il choisit de s’expatrier. Une tireuse de cartes avait prédit à Nicolete un départ pour la France…Témoignage d’une époque qui a vu le sol italien dévasté par la pauvreté, les conflits et l’exil de ses fils, « Il y a quelqu’un qui t’aime en France » évoque l’intimité des gens du peuple à travers deux destins singuliers.
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