Thème : Témoignages

Agenda de mon aventure au Club Med

« Ce livre est une invitation à se lancer dans l’aventure.
Ce livre est encore destiné à tous mes amis GO qui apprécie- ront de se revoir dans une aventure identique.
De plus, au fur et à mesure de mon avancement au Club, je décris les différents postes que j’ai occupés.
Là encore, le travail et les responsabilités des GO ont évolué. »

Travailler dans la banque, très peu pour lui ! L’auteur a su très tôt qu’il n’était pas fait pour rester derrière un bureau. Recruté par le Club Med au début des années 70, il va y effectuer une grande partie de sa carrière. D’abord GO, puis directeur de village, il accomplit un parcours sans-faute, alliant un engagement professionnel sans faille et la reconnaissance de ses pairs.

Gagné

« Il fallait d’abord comprendre comment faire pour durer en tant que manager. Le turnover auquel les chefs d’équipe, managers et surtout directeurs étaient confrontés me paraissait injustifié. Pour une entreprise si attractive, il fallait que je puisse expliquer ce qui ne retenait personne ici.
À force d’observation et d’analyse, j’en conclus que si je voulais progresser, il fallait que je prenne mon temps. Je ne devais pas céder à la tentation d’un contrat plus important, avec plus d’heures, donc plus d’argent, et laisser la priorité à mes études. Ainsi, je pouvais me préparer au mieux à l’éventualité que ce plan ne fonctionne pas, juste au cas où. »

Entré comme équipier chez McDonald’s en 1989, Boudoulaye Ganou est aujourd’hui directeur d’exploitation de la célèbre chaîne des restaurants sur l’agglomération dijonnaise. Dans cet ouvrage autobiographique, il expose les étapes de son parcours professionnel et suggère des méthodes de management novatrices valorisant l’humain pour une meilleure performance collective.
Boudoulaye Ganou nous emporte du Burkina Faso jusqu’en région Bourgogne dans une ode à l’intégration sociale. Accompagné d’anecdotes et d’exemples révélateurs, son témoignage invite à considérer les barrières non comme des obstacles mais comme des défis à relever.
Tout est possible lorsque la persévérance devient une règle de vie. L’auteur l’a enseignée à ses enfants, l’un est devenu médecin, l’autre étudiant en gestion. Un bel exemple de réussite et de ténacité pour atteindre ses objectifs.

libre en son royaume

« une fois il était
dans un petit village
entre vagues et forêt
un homme d’un bel âge
comme tant d’autres
mais ne pas s’y fier
dans la tête du nôtre
une seule pensée
mourir
 
or tout semblait se liguer
contre ce désir fort singulier »

Dans un témoignage poétique sur l’accompagnement de fin de vie, pour dire les souffrances d’une relation filiale poussée à l’extrême, le pouvoir sans limites d’un amour inconditionnel, Hélène Deslandes casse harmonieusement les codes, à l’image de ce père qui souhaitait rester, envers et contre tous, jusqu’à son dernier souffle, libre en son royaume.

Simple et merveilleux

« Je suis quelqu’un qui a toujours vécu dans l’extrême, j’en ai besoin pour avoir l’impression de vivre. Je n’ai jamais ménagé mon corps parce que j’étais infatigable. J’ai toujours été dur dans mes jugements envers les autres et exigeant, mais je l’ai été tout autant envers moi-même, cela n’aurait pas eu de sens autrement. »

L’auteur s’est toujours perçu comme différent, atypique. Depuis l’enfance jusqu’à sa vie professionnelle, il a ressenti la souffrance d’être largement incompris.
Sa bouée de sauvetage a pris la forme d’une quête spirituelle qui lui a permis de restaurer son identité, mais également d’apprendre à venir en aide à ses semblables, grâce à des capacités ignorées jusqu’alors.

La résistante

« C’est la première fois que nous passons Noël à l’hôpital.
Une sensation d’irréalité, de non-réel, d’impossible, s’empare de moi. Personne ne me téléphone, ne m’écrit, ne me rend visite. Je n’existe pas, mon fils n’existe pas depuis notre hospitalisation. »

Le personnage principal de ce récit lutte pour sauver son fils des griffes d’un père abusif, combat pour faire entendre sa voix contre le mur de services sociaux sourds à ses requêtes. Comment tout cela est-il arrivé ? Et comment réparer un être humain qui a subi autant de violences durant son enfance ?

Je m’appelle ANNA – Du Bénin au Havre, 50 ans de la vie d’une femme

« Je m’appelle Anna. C’est mon histoire à moi, née en 1963 à Djégbamé, petit village de près de cent cinquante habitants au Bénin. Djé en langue fon veut dire « sel ». Le Village est situé au bord de la lagune de Cotonou, dans le golfe de Guinée. Le sol est salé. Le village est composé de maisons en terre rouge, la latérite, aux toits de paille. »

Anna a quitté son village du Bénin à l’âge de 3 ans. D’abord au Gabon puis au Sénégal et enfin en France, son parcours l’a amenée d’Afrique au Havre. Anna est une « invisible », elle appartient à cette armée de personnes indispensables au bien-être des autres, mais que seule l’actualité met sur le devant de la scène.
Sa rencontre avec Alain Vassor et Matthieu Brasse et leurs échanges ont fait naître ce récit d’une vie étonnante. L’après FrançAfrique, la mondialisation, la vie dans les cités, l’acculturation : autant de sujets passionnants, et brûlants, qu’Anna aborde dans ce témoignage unique.

Le cœur plus fort que le crabe

« je suis hospitalisée, car le lendemain, je vais subir une très longue opération de plus de six heures ! Il y a en effet beaucoup de travail à faire, mon corps est un immense chantier, et le professeur A. est un excellent maître d’œuvre ou un magicien, je ne sais plus ! Au programme, une hystérectomie (enlèvement de l’utérus), réparation de la fis- tule, et reconstruction de mon uretère droit avec mise en place (pour de vrai) d’une sonde JJ. »

2020, Maryline Dona apprend qu’elle souffre d’un adénocarcinome, un cancer du col de l’utérus. Alors que la pandémie de Covid-19 s’emballe, elle lutte pour garder la tête hors de l’eau, préserver ses deux enfants et vivre, surtout vivre. Elle raconte également le paradoxe de cette période, qui fut à la fois la plus sombre et la plus extraordinaire. L’amour, celui avec un grand A, est venu alors frapper à sa porte, et décupler sa volonté d’en finir avec le mal.

Le fruit de l’arbre

« Ce temps-là ! Ne pouvant plus dire un mot ni parler, après tant de méditations, il fait couler les larmes sur son visage de sage, symbole de longévité, ce visage qui est désormais dans nos esprits, dans notre être, ce visage qui a pris une poche par le poids de l’âge ! Signe d’un long parcours de vie. »

Mêlant souvenirs, anecdotes et maximes, « Le fruit de l’arbre » scande l’attachement aux racines. Avec ferveur, l’auteur déroule tout un pan de son histoire familiale, là-bas, à Berberati, en République centrafricaine.

Hors norme

« Malgré les trente-six années écoulées depuis ce mercredi 7 novembre 1984 où il m’a bien fallu apprendre à accepter l’inacceptable, à vivre sans cette somptueuse présence, l’image de mon père ne m’a jamais quitté.
Elle m’apparaît notamment en récital, lorsque je ferme les yeux pour trouver le son idéal, lorsque je viens puiser au plus profond de moi l’indispensable énergie qui me permettra de me libérer de mes peurs… »

Hors norme… Deux parcours de vie, un père, un fils, un fil rouge qui les unit : vivre sans compromis ! Tous deux sont animés par la même soif d’humanité, d’amour et de liberté… L’auteur emmène son lecteur dans les méandres de leurs deux âmes en dévoilant une partie des écrits de cet homme charismatique qu’était son père. Se dévoile au fil des pages comment Marcel, ce petit garçon né en 1907 dans une famille éclatée, a forgé sa personnalité, ses convictions, ses valeurs, œuvrant concrètement pour la dignité humaine.
Ce père qui savait parler à la singularité de chaque être, a su voir en Jean-Marie un talent extraordinaire et une sensibilité exacerbée qui ne demandaient qu’à s’exprimer à travers la musique. C’est grâce à lui que Jean-Marie trouve sa voie. Pourtant, ce dernier nourrit secrètement une peur profonde. Cette peur le rongera des années durant jusqu’à l’effondrement et l’internement psychiatrique… puis la Résurrection.
Ces deux êtres ont connu la souffrance extrême et la captivité… l’un dans les Camps, l’autre au bord de la folie. En acceptant de regarder la Mort en face, ils ont trouvé la Vie et nous l’ont offerte.

Une vie sans histoire

« La maison était pleine d’enfants de tout âge. Nous avons vite compris que nous y resterions et que nous n’étions pas ici pour passer les vacances, même si on nous avait dit le contraire, comme ce fut à chaque fois le cas lorsque nous nous faisions déplacer de famille en famille. »

D’une enfance émouvante passée sur le continent africain à une adolescence et une vie d’adulte turbulentes sur le sol européen, les pierres d’achoppement étaient multiples pour l’auteur de ce récit. Il relate ces trente années où il a rencontré le meilleur et le plus triste, et décidé que tolérance et respect seraient au cœur de son éthique personnelle.

Anne recherche Colette

« Je n’ai pas de courage. Je ne pousse pas à bout mon entourage pour savoir jusqu’où il m’aime. J’ai trop besoin de leur amour. Je suis Anne, fille liane. J’entoure, j’enserre. Je m’étends, je me fau- file, je m’enroule, je m’accroche. À leurs bras, à leurs jambes, à leurs cous. Tout est prétexte. »

Bébé, Colette est adoptée et devient Anne. Un jour, elle cherche à assembler les pièces du puzzle de ses racines. Quête de ses origines, mais également quête de soi. Elle s’exprime tantôt avec la voix d’Anne, tantôt avec celle de Colette. Pour retrouver cette petite fille dont l’état civil lui a échappé des années auparavant. Pour faciliter la réconciliation de ses identités familiales. Au commencement de son périple sur le chemin de son histoire, elle est loin d’imaginer ce qui l’attend…

Mon journal de bord auprès des SDF

« Dans la rue, les repères et les codes fondamentaux se déconstruisent. D’autres codes les remplacent. L’accompagnement quotidien de personnes en grande précarité dans des lieux de vie confronte souvent les travailleurs aux difficultés du respect des règles.
Il semble parfois difficile et inconcevable pour certains hébergés, après avoir passé de longues années dans la rue, de vivre dans un lieu où il faut respecter des règles et des horaires stricts. »

L’auteur est éducateur dans un centre d’hébergement pour SDF de la Croix-Rouge française. Durant trois années, il a tenu un journal où il rapportait les situations auxquelles il doit faire face en tant qu’accompagnateur d’un public composé d’hommes de tous âges et de toutes origines. À travers ce témoignage où la drôlerie côtoie le tragique, il nous livre les ressorts qu’il emploie pour mener sa mission à bien : tenter de permettre à ces « gueules cassées » de renouer avec la vie.

Pas impossible(s)

« Je me balade dans les couloirs de l’hôpital, je regarde mon ombre sur le sol bleu pastel : j’ai de petites jambes avec un gros buste de super héros. Parfois, j’aimerais être juste cette ombre qui efface les cicatrices, le dos tordu et mes lunettes. Une ombre non pas pour fuir le regard des autres, mais plutôt pour leur épargner ce regard de pitié. »

Depuis sa naissance, Sarah Cabilo lutte contre une maladie génétique dégénérative, la Neurofibromatose 1 (NF1) ou syndrome de Recklinghausen. Un combat de tous les instants pour celle qui se compare à la tour de Pise, bancale à l’extérieur, mais solide à l’intérieur.

Les élagueurs

« Et subitement tout a changé, le ciel nous est tombé sur la tête, faut le voir pour le croire, c’est presque la nuit, les réverbères se sont allumés, éclairant le sol devenu tout blanc. Un fracas ouaté me donne l’impression d’avoir encore mon casque antibruit sur les oreilles, alors que je ne l’ai plus. J’ai deux centimètres de neige sur mes vêtements, ma longe et ma corde ont gelé. Il neige de gros flocons bien gras, il neige comme pour rendre cette jour- née encore plus ardue »

Une tempête d’hiver et des arbres s’abattent. Un groupe d’élagueurs doit intervenir en urgence pour ramasser les géants tombés au sol ou sur des bâtiments. Un défi que sont prêts à relever ces hommes, malgré l’épuisement et le danger. Dans cette journée à ciel ouvert, chacun ira au-devant de sa vérité, quitte à frôler la chute.

En cavale grâce au juge

« À partir de janvier 2011, je vais pouvoir aller voir mon mari très souvent au Maroc, et c’est ainsi que commence pour moi une belle aventure, une aventure qui va durer trois ans, trois ans d’une cavale au cours de laquelle je vais découvrir un pays magnifique avec des paysages époustouflants. Je vais aller à la rencontre du peuple marocain qui est le peuple le plus généreux et le plus hospitalier de la terre. »

Lorsque son époux est mis en examen, France Colle-Caugy voit son monde s’écrouler. Garde à vue, détention provisoire et convocations se succèdent jusqu’à ce que le juge d’instruction accorde une autorisation de sortie du territoire de 3 jours pour raisons professionnelles.
Faute d’accord judiciaire entre le Maroc et la France, le séjour durera en réalité 3 années. Une parenthèse dans le royaume chérifien que l’auteure relate avec toute l’immense tendresse qu’elle porte à son pays de cœur.

Pas comme les autres

« J’ai le souvenir que je me levais toujours avant les autres pour commencer par manger « mon petit déjeuner en mode contrôlé », puis je continuais avec eux, au fur et à mesure que les membres de la famille se levaient. Et là, je mangeais comme eux : gâteaux et tout ce que je ne mangeais pas lorsque j’étais seule. Le petit déjeuner pouvait alors durer presque deux heures. Je mangeais très doucement, donc je n’avais pas trop de lourdeurs dans l’estomac. »

À l’adolescence, la confrontation au regard des autres peut se révéler dévastatrice. Ce récit en est le témoignage, celui d’un quotidien vicié par une colocataire envahissante : l’Anorexie. Lorsqu’être mal dans sa peau devient synonyme de vouloir se faire la peau, alors il faut s’accrocher à toutes les planches de salut. Ou au moins, accepter de ne pas être la personne parfaite, la collègue impeccable, l’amoureuse fantasmée.

Les Îlots

« Telle une histoire racontée, ou récitée, une rêverie, une écume, j’inscris sept années de travail et de création autour d’une « œuvre » au théâtre.
À travers elle, la destinée d’une artiste. Un cours d’eau. Vous savez, en suivant ce cours d’eau, je réveille, je révèle la trajectoire d’une femme prise dans les lacis de la création. »

Au fil des pages conçues comme une plage vierge où s’échouent les mots, tout à la fois abris et écueils, Isabelle Hurtin fait naître un écho entre la création artistique et la destinée de l’artiste. Elle évoque l’histoire d’une créatrice, elle, aux prises avec son œuvre.
Embruns que le vent emporte, ces pages disent la prolifique collision du réel et de l’imaginaire et alternent les silences et les élans de parole.

Il y a quelqu’un qui t’aime en France

« Après six mois d’attente, il annonce enfin son retour à Corato pour quelques jours et lui promet une rencontre. En même temps, il a écrit à la signora Di Carolis pour la prévenir de sa visite et lui demander l’autorisation de voir Nicolete, en l’assurant de l’honnêteté de sa démarche. Les retrouvailles ont lieu dans le salon de la villa, en présence de la signora dans le rôle de la duègne, qu’elle n’apprécie guère, mais qu’elle se doit d’interpréter pour le respect des convenances. Intimidés et quelque peu déçus de ne pouvoir se retrouver seuls, les deux tourtereaux se limitent aux banalités d’usage exprimées en phrases polies. »

1916, l’Italie est en guerre. À Corato, province des Pouilles, Domenico vient au monde, alors que son père meurt sur le front du Trentin. Trois ans après, sa mère succombe à la pandémie de grippe espagnole. Recueilli par son oncle, l’orphelin grandit dans un monde d’agitation politique menant les fascistes au pouvoir. À l’aube de la seconde guerre mondiale, Domenico épouse Nicolete, vendue à huit ans à une famille aristocratique pour s’occuper d’une fillette handicapée. Lui, bientôt père, veut connaître son enfant et refuse la mobilisation. Arrêté, il échappe in extremis à la mort, grâce à l’aide providentielle des Résistants. La paix revenue, mais la misère persistant, il choisit de s’expatrier. Une tireuse de cartes avait prédit à Nicolete un départ pour la France…Témoignage d’une époque qui a vu le sol italien dévasté par la pauvreté, les conflits et l’exil de ses fils, « Il y a quelqu’un qui t’aime en France » évoque l’intimité des gens du peuple à travers deux destins singuliers.

Les moutons à deux pattes

« La maman reçoit une lettre de l’Assistance publique qui annonce que je vais être déplacée, c’est la catastrophe. Je ne crois pas qu’elle puisse s’y opposer. Pour l’Assistance publique, je ne suis qu’un pion. Pourtant je suis bien inté- grée dans le village et cette ferme, ce coin de campagne, j’en connais chaque recoin, chaque caillou sur le chemin, chaque buisson, chaque arbre. J’adore les arbres. Je crois aussi que la maman m’aime. »

Placée très jeune en famille d’accueil, Mireille Cotte a longtemps tout ignoré de ses racines. Aujourd’hui, à 85 ans, elle raconte son enfance marquée par les séparations, les silences et les petits miracles qui permettent de tenir jour après jour.
Elle, qui a grandi avec le sentiment d’être exclue de la société, a fait son chemin jusqu’à fonder sa propre famille.

Elle

« La psychologue est venue, elle avait de grands yeux bleus très doux, une voix posée, elle restait à distance, assise au fond de la chambre. Ça m’allait bien, moi, je pouvais m’appuyer dos au mur, genoux sous le menton. J’ai beaucoup pleuré, peu parlé, je n’y arrivais pas, les mots ne correspondaient à rien, ne voulaient rien dire, n’étaient pas assez forts, assez justes, alors je pleurais.
« Ça va aller, on se revoit demain. » »

Elle, de son pronom-prénom, reste souvent là, à regarder le fleuve couler. Recroquevillée sur elle-même contre ce petit muret. Elle essaie de laisser partir ses souvenirs tenaces dans le courant, mais ils s’accrochent. Ce ne sont pourtant que des souvenirs, car aujourd’hui elle est entourée. Elle a trouvé ses pairs, est rassurée… Un bel hommage à la différence, à l’amitié et aux autres visions de l’existence.