Thème : Théâtre

Les scènes de théâtre

« ERSULIE. – Tu parles, je suis toujours de même…
ERSULIA. – Et pourquoi tu as le cœur content comme ça ?
ERSULIE. – Je viens de faire une belle rencontre, c’est super.
ERSULIA. – Vas-y, raconte  ! Ha ha ha, c’est pour cela que tu chantes comme ça ? Je savais qu’il y avait quelque chose, vas-y, raconte-moi.»

En quatre pièces comiques, l’auteur met en avant une galerie de personnages divers et originaux. Ainsi, rencontrons-nous une fâcheuse qui n’arrive pas à trouver son grand amour, une servante muette qui s’occupe de l’emploi du temps de sa maîtresse, un râleur insatisfait de la fiction qu’il observe sur ses écrans et enfin le jeune Bouki, qui cherche une femme pour réussir à l’aimer malgré sa grande timidité…
Trouveront-ils de quoi leur apporter la joie ? Le lecteur, lui, se réjouira devant ces personnages qui livrent en toute liberté leurs pensées les plus intimes.

Entrez en scène

« Lily  : Vous êtes un artiste, Patrick  ! Jouer ces deux personnages avec tant d’authenticité  ! J’ai cru voir la foule menaçante croiser le chemin de l’Empereur.
Patrick : Merci, Lily.
Albert : Bien sûr, Lily est mordue de théâtre. (Il rit) Dans sa lointaine jeunesse, il semble qu’elle ait fait partie de la troupe du Mime Marceau ! Elle était artiste, avant son mariage… »

Dans « Combat à huis clos » se délivre un monologue empreint de suspense qui dépeint la résurgence des extrémismes dans notre société ; « Le mur mitoyen » plonge le lecteur dans l’absurde quand se déroulent sous ses yeux les interactions les plus étranges entre voisins au beau milieu de la nuit ; enfin, « Jeanne Moreau est morte » rend un vibrant hommage à celle qui fut l’égérie d’une génération. Trois pièces à la puissance narrative et à la profondeur de réflexion abyssales.

Un tout dernier tango

« Si Joachim est innocent des crimes dont vous le suspectez, alors nous ne sommes, Daniella et moi, que d’affreux traîtres méprisables, des amis de bas de gamme, de la raclure de mauvaise rue. Après cette histoire, nous ne mériterons plus l’amitié de quiconque. »

Daniella et Louis vivent à Buenos Aires. Leur tranquillité est bouleversée par l’arrivée d’un curieux visiteur dont les questions, intrusives, dévoilent un passé que l’on croyait enfoui.

Que feriez-vous si un inconnu insinuait que votre meilleur ami est un ancien nazi ? Au nom de la sacro-sainte amitié, au nom de la fidélité qui en est la servante, au nom de la loyauté qui en est la garante, jusqu’où peut-on faire semblant d’être sourd et aveugle ? Huis clos déchirant, « Un tout dernier tango » explore les ressorts de l’amitié et de la manipulation.

Vanités

« N’existe-t-il pas d’autre voie pour assurer le bonheur des hommes ? Gagner, toujours gagner, afficher une domination et soumettre, est-ce là notre ultime finalité ? »

Reprenant le thème qui lui est cher – quel sens donnons-nous à notre vie – Christophe Agogué explore dans cette nouvelle théâtrale les destinées de personnages historiques à l’instant de la décision. Il choisit de traverser les époques – depuis la guerre de Troie jusqu’à un dialogue imaginaire entre Sartre et Foucault – pour révéler le contrepoint à l’engrenage de violences : Frédéric Hohenstauffen qui mena la sixième croisade… par la diplomatie.

La chute de l’île de la décadanse

« Qui c’est le plus grand ? Qui c’est le plus fort ? Qui c’est le plus beau ? Je suis le champion du karcher, le campeon du lance-flammes, avec moi, pas de flammèche, c’est tout de suite l’incendie du siècle, je suis l’Attila des Las Mégalomanias, je suis le Mégalomane en Chef, le Führer du samedi soir, le Duce de tous les matins du monde, le Despote de ces dames, en un mot comme en deux, je suis, je suis (il s’adresse au public), je suis le « Tout-Puissant ». (Puis avec bravade, face au public) Qui veut m’arrêter, hein, qui veut m’arrêter ? »

Sur une petite île de l’océan Indien, le pouvoir du Président/Roi est absolu. Seules résistent encore la Résidente du Parlement, la Sinistre des Pitances et une journaliste. Les îles voisines se montrent menaçantes. La presse est corrompue ou muselée. La haine de l’autre ne fait qu’augmenter, les tensions montent et le peuple est au bord de l’implosion. L’archipel de Las Megalomanias n’a jamais été aussi proche de l’apocalypse.

AiMe comme… Marquise

« Monsieur, je connais la hauteur de votre état,
Et ne mésestime ni vos lois, ni vos droits.
Mais, le voyez-vous, dans quelques instants, je joue ;
Et pour devenir Andromaque, je l’avoue,
J’ai plus nécessité d’un silence complice
Que du lieutenant général de la police. »

Voici l’histoire de Thérèse de Gorla, dite Marquise ou Mademoiselle du Parc, fille d’un bateleur italien fixé à Lyon, devenue célèbre comédienne française. De son rôle d’Elvire dans « Dom Juan » à celui d’Arsinoé dans « Le Misanthrope », sa beauté et son port de reine lui vaudront de séduire les grands dramaturges de l’époque classique, Molière puis Corneille, sans oublier Racine qui lui écrira « Andromaque » en 1667. Le destin fabuleux de cette jeune femme s’écourtera mystérieusement au lendemain de ses trente-cinq ans, après une incroyable ascension.

Histoire de France, confessions, amours et scandales sont les ingrédients finement travaillés de cette nouvelle création. Une mise en scène dévoilant un tableau historique essentiel et révélant une énigme ahurissante de cette même période : Corneille aurait-il écrit les pièces les plus célèbres attribuées à Molière ? Une hypothèse qui déchaîne encore les passions et nous offre un spectacle authentique !

Darwin, fallait-il le tuer ?

Darwin
On ne peut pas parler de ce que l’on voit, de la vérité ?

Docteur Faulkner
Surtout pas ! C’est trop brutal la vérité.

Depuis qu’il a théorisé l’évolution des espèces et l’origine de l’Homme, Darwin n’a cessé de susciter des polémiques : quelle est la place du divin dans la Création ? L’idée de la sélection naturelle ne conduit-elle pas à justifier l’élimination de ceux qui ne peuvent s’adapter, au mépris de nos valeurs humanistes ? La peur des conséquences que ces débats pourraient entraîner pousse certaines institutions à rejeter le darwinisme, au mépris d’une réalité scientifique qu’il est pourtant aujourd’hui difficile de nier. Mais si Darwin a entraîné tant de bouleversements, n’aurions-nous pas dû tout mettre en œuvre pour l’empêcher de diffuser ses travaux ?

Cette pièce de théâtre s’inspire librement de cette histoire pour tenter de répondre à cette question. Guillaume Jest nous projette directement dans l’ambiance anglaise de 1830 et nous conduit d’un dîner dans un manoir anglais, à une extraordinaire expédition maritime dans l’immensité de l’océan Pacifique.

En alternant légèreté de ton, actions, et aventures lointaines, l’auteur nous ouvre une passionnante page de l’Histoire, tout en maintenant une tension aboutissant à une fin des plus inattendues… Laissant à chacun le droit de juger s’il fallait tuer Darwin ou non !

Les âmes sœurs aux lunes de sève

« À l’opposé du monde se cachaient les secrets les plus importants de l’amour vivant, fondamental à toute existence. Les âmes sœurs dissimulées grandissaient pour un jour connaître la plus belle expérience de la lune d’Éros, la correspondance parfaite. Loin de l’observation de leurs mirettes respectives, à l’opposé, la belle nature Juanita et le palais de glace Jérémie étaient destinés l’un à l’autre par le reflet des lunes chantant l’amour. Sans le savoir, deux êtres prédestinés devaient vivre la plus belle histoire d’amour, un sentiment magique, et les éléments se manifestaient avec les échéances les plus extraordinaires. »

Cette pièce de théâtre conte l’histoire de deux êtres destinés l’un à l’autre. Jérémie, un jeune homme solitaire et éteint né à Paris et Juanita, une jeune femme enjouée et épanouie née à la Martinique. L’un se questionne sur l’existence de l’âme sœur, l’autre n’y a jamais vraiment songé. Seulement il est temps. Arrivés tous deux à la fleur de l’âge, les interrogations se bousculent et les parents de Juanita ont la ferme intention de marier leur fille.

Dans un style délicat, l’auteur nous emporte ainsi au cœur des obstacles, des infortunes et plus que jamais de l’attachement de deux personnes prêtes à vivre pleinement leur destinée. Alors que leurs étoiles semblaient contraires, la vie va pourtant les amener à se rencontrer. De là, naîtra une passion amoureuse représentative de toute l’énergie enfouie en eux.

Encore tant de choses à te dire

« L’Oncle notaire : Ce garçon me paraît vraiment de qualité. Comment le trouves-tu Juliette ?
Juliette : Comment je le trouve ?
L’Oncle notaire : Oui ?
Juliette : Allemand. »

Deux époques, deux jeunes gens, deux pays, une guerre.
Encore tant de choses à te dire, c’est l’histoire d’un amour impossible entre un officier allemand et une jeune Française, pendant et après la seconde guerre mondiale.
C’est l’histoire de jeunes gens que tout rapproche, mais que les conflits et la folie des hommes s’évertuent à éloigner.
C’est l’histoire de destins brisés irrémédiablement, et que le temps qui passe ne parvient pas à apaiser.
C’est surtout une pièce de théâtre qui dit que l’amour, à la fin, au bout du bout, est plus fort que le silence.

La Mort de la Poupée suivie de Bobok

La Fille : Je veux savoir si la mort de ma poupée l’affecte d’une manière ou d’une autre.
La Femme : Elle veut savoir si la mort de la poupée t’affecte ?
L’Homme : Stupide comme question ! Qu’est-ce que la mort d’une poupée ? Il en meurt chaque jour et personne ne s’en émeut ! Au Moyen Âge, elles mouraient bien plus jeunes.

Un dimanche matin comme un autre, dans la cuisine d’une maison quelque part en campagne, un cri retentit. Qui a tué la poupée ?

Liés par une sourde violence et pourtant incapables de communiquer entre eux, la mère, le père, la fille et le grand-père s’enferment dans un simulacre de procès, véritable huis clos anxiogène et infernal. Ce sont les années 60 et le souvenir de la guerre rôde, toujours très présent. Mais à ce propos, la guerre est-elle vraiment finie ? Le fils qui y était parti il y a bien longtemps a prévenu qu’il en reviendrait ce dimanche. Il faudra pourtant bien trouver le meurtrier avant son retour afin qu’il ne se rende compte de rien.
Mais, au fait… Peut-on assassiner une poupée ?

Bobok est un long monologue théâtral adapté librement d’une nouvelle de Dostoïevski. La scène se passe dans un cimetière où il arrive que parfois les morts parlent encore entre eux, le temps de leur décomposition.

Ultime conviction

« La vérité ! De quelle vérité parlez-vous ? Il y a autant de vérités qu’il y a de participants à un procès ! La vérité est une notion subjective, c’est de la matière pour des philosophes, c’est tout. La vérité c’est comme un curseur, de zéro à dix, le dix, la vérité suprême, vous ne l’atteindrez jamais, jamais, ni vous, ni moi, car nous ne sommes que des hommes, que de pauvres hommes ! »

Un président, un procureur et un avocat de la défense se font enfermer dans une salle d’audience par un mystérieux individu qui les oblige à rejouer un procès vieux de plus de 20 ans. Décontenancés, les trois hommes de Justice n’ont d’autres choix que de se prendre au jeu et délibèrent : coupable ou innocent ?

Philippe Froget est avocat généraliste. Confronté chaque jour de sa vie professionnelle aux difficultés et grandeurs de notre Justice, il a toujours été passionné par l’étude des relations humaines au sein de cette institution, et par l’analyse des conséquences des jugements de quelques hommes sur la vie des autres. Il est déjà l’auteur de Foutue Guerre, une première pièce de théâtre sur la Guerre de 14-18 parue en 2015 aux Éditions du Panthéon.

La Fuite

« Fuyez vers le nord, n’espérez plus partir, bientôt la situation sera incontrôlable et je ne pourrai plus rien faire pour vous. »

Congo Brazzaville, 1997. Sous la pluie des obus, une famille tente de survivre à la guerre civile qui fait rage. Une seule solution s’impose : la fuite.

Véritable tragi-comédie contemporaine, « La Fuite » est basée sur le témoignage de l’auteur, à travers ses yeux d’enfant. En se remémorant l’exode, il rappelle la nécessité de l’amour familial, véritable rempart face à la haine et à la barbarie. La fraîcheur des personnages, leur naïveté et la justesse des faits retranscrits nous font voyager à travers l’Afrique Equatoriale et prendre le pouls de l’horreur moderne. Alors que ces tristes événements ne sont finalement pas si anciens, l’auteur incite à la réflexion sur les conséquences d’une guerre civile pour tout un peuple, et nous met en garde pour les années à venir.

Le chemin d’Heming

Émile, il pourrait être accroché au phare de la Veille ou à celui d’Ar Men, le nom n’a pas d’importance finalement. Il aurait pu être marin. Il est le gardien de ce phare qui lutte et qui veille. On le croit seul, mais il ne l’est pas. Bien entouré, dans un huis clos forcé, au milieu des éléments déchaînés.

Il y a Ulysse, son ami de longue date, qui ne sait trop ce qu’Homère attend de lui. Il y a Amandine, celle de la mer, l’onde claire des courants et la voix des marins. Il y a aussi Charles, l’aristocrate au grand nom mondialement connu excepté d’Émile. Charles Nungesser est tombé de haut, son Oiseau Blanc s’est abîmé. En mer.