Thème : Poésie contemporaine

Florilège

« Qu’ils soient poèmes, sculptures ou tableaux, ces instants partagés vous parleront de nostalgie et de bonheur, de soleil et d’amour, de paysages lointains et de mondes oniriques… »

« Chacun, devant une œuvre, a son appropriation : les fameux “regardeurs” dont parlait Duchamp cité par Jean de Loisy “Je crois sincèrement que le tableau est autant fait par le regardeur que par l’artiste”.
Dans tout ce que je crée, j’aimerais que le regardeur reçoive une forme de bonheur et d’entrée dans le rêve. Dans mes écrits, mes tableaux, mes gravures, mes sculptures, se retrouvent les mêmes thèmes : l’expression d’un bonheur bien ancré dans la vie et la Nature mais aussi d’une certaine nostalgie sereine, le sens du temps qui passe mais aussi la force de l’intemporel, la place essentielle du rêve et de la spiritualité mais aussi de la tendresse et de l’épanouissement charnel… au fond une expression assez universelle de la vie… »

Dans le monde infini des mots

« Le dictionnaire déchiqueté
Gisait abandonné sur un trottoir
Éventré, il exposait au ciel des lignes de mots
Hélas !
On ne peut pas assassiner les mots
Ni les mettre en prison
Ils existent dans l’espace abstrait »

Nut Monegal et Douglas McGuigue nous emportent avec eux dans une nouvelle valse littéraire. Primaux ou ciselés, calmes plats ou endiablés, les poèmes, arrangés à la manière d’un échange épistolaire, font tournoyer ensemble la mélancolie et l’exaltation, la tristesse et la fantaisie. Musical aux oreilles comme aux yeux, nous embarquerons avec eux pour un beau voyage en perspective…
Après « Mémoires Transhumantes et conversations avec Douglas » (Éditions du Panthéon, 2017), Nut Monegal et Douglas McGuigue poursuivent leur compagnonnage littéraire. Mots en échos et tourbillon de sensations font partie de la mélodie si caractéristique de leurs textes.

Silenzio

« Et j’ai regardé la vie
Dans les yeux
De ce qu’on donne,
L’éclat d’un secours,
L’écho du courage,
En nos cœurs,
L’espoir qui résonne… »

Effleurer en vers ténus notre condition humaine face à la pandémie qui frappe le monde en 2020. « Silenzio » est un projet poétique, un recueil d’émotions captées sur le vif. L’ombre et la lumière s’y déploient, à tour de rôle, pour finalement identifier l’espoir comme source essentielle de toute existence.
Parenthèse tout en nuances dans l’œuvre de l’auteur, ce quatrième recueil nous fait fredonner l’entêtante mélodie de la vie.
Damien Schmit est l’auteur de « Entre ciel et terre… », « Cyclosphère » et « À cœur ouvert », parus aux Éditions du Panthéon.

Exil poétique

« Ce matin, j’ai rencontré Dieu,
Il avait des larmes dans les yeux.
Il s’en voulait d’avoir créé la Terre.
Je l’ai emmené boire une bière. »

Nous retrouvons dans ce septième recueil poétique la plume changeante de Philippe Pauthonier, qui sait avec brio passer du plus grand sérieux à la plus légère facétie. Avec une poignante douceur, il nous guide librement sur les chemins d’une poésie profondément humaine, placée sous le signe de l’émotion.
Ingénieur dans une autre vie, l’auteur s’exerce aujourd’hui à la poésie comme à une activité intime et salutaire. Entre France et Pologne, la patrie de son épouse, il écrit, s’inspirant de ses longs séjours dans la campagne polonaise. Un exil poétique loin du monde et de son agitation.

Les Âmes en convalescence

« Quand souffle l’ouragan des colonialistes
Qui fait la promotion aveugle des capitalistes
En confondant les patriotes des nationalistes,
Quand les réfugiés sont bannis par les racistes,

Face à la proximité et l’ampleur de cette tyrannie,
J’ai le devoir de mettre le doigt sur cette utopie. »

La mondialisation et les maux qui rongent la société sont au cœur des textes de Morny Alcegaire. Dans ses vers, l’auteur exprime une volonté de ressourcer l’esprit, d’apaiser l’âme en quête de savoir et d’émotion. Entre les lignes, une observation introspective pour permettre à l’humain d’accéder au chemin de la guérison. Cette nécessaire convalescence entrouvre les portes de la compassion et de la paix intérieure.

La plage des baleines perdues

« Je suis un pissenlit qui attend le baiser du vent,
je suis un rêve non réalisé pendant un très long moment.

Durant toutes ces années, j’ai vécu un autre prénom prévu,
je suis un exilé comme vous à cause d’une pomme défendue. »

Kourosh LePerse voulait devenir poète. Il rêvait de célébrer la grandeur de l’amour à travers ses vers et, finalement, il lui a fallu tomber amoureux pour enfin sentir les mots venir à lui. Une fois l’amour installé sur son piédestal, il a écrit la douleur, aussi, pour sublimer en vers ces instants où tout semble perdu, mais où l’espoir subsiste.

Gouttes d’écriture

« Soudain une pensée,
Émotion passagère,
Un haïku naît… »

Parenthèse dans l’œuvre de Philippe Pauthonier, le haïku est à l’honneur dans ce sixième recueil poétique. Toujours entre absolue sincérité et espiègle douceur, il nous livre ses émotions par grappes de quelques mots. Des mots qui explorent avec tendresse ou mélancolie la beauté d’une nature toujours sauvagement parfaite, d’une chevelure au vent ou d’une étoile filante en plein été.

Étoiles et Toi

« Il suffit de si peu pour que je me retrouve dans la peur et la peine,
Et il suffit de si peu, mais voilà que tu m’aimes. »

Une histoire d’amour n’est jamais plus belle que lorsqu’elle est contée. En prose et en vers, Solène Verhoeven utilise toute la poétique palette de son talent pour transmettre au lecteur l’émotion qui l’a étreinte. Les constellations et l’océan immuable nous entraînent dans un voyage pailleté d’espoirs et de rêves.

Recueil de slam et de poésie

« La vie est deux.

Deux âmes sœurs, deux amours,
Deux personnes, deux amitiés.
Une vie, deux chemins,
Deux routes, deux hémisphères. »

Elise Boyer laisse les jeux de mots et de langue danser dans ces pages hybrides, slam et poésie, en un savoureux mélange qui pétille en noir et blanc. L’autrice nous ouvre la porte de son univers, qui laisse entrevoir son âme toute vraie, et plonge sans hésitation dans l’imaginaire, sans reprendre son souffle. Le maître mot de tous ces mots-là  : une désarmante sincérité.

Une moue dévoreuse de cerises

« Rêvant à ma mangeuse de cerises
Être celui qui suit
La moue d’une variété
Envahissant mes neurones
Sur une palette de temps
La saison des cerises »

Croquer la vie et l’amour, fondre devant une belle passante et inventer pour elle des vers aussi délicats que la chair d’un fruit. Les poèmes de ce recueil disent en lignes épurées la tendresse, le doute et les interrogations de tous les amoureux de la terre.

À cœur ouvert

« E ti amo,
Toi,
À ma façon,
À ma manière,
Dans mon cœur,
Sa part de mystère,
De ciel et terre,
À nous deux,
La vie qui s’en espère… »

Le chant du vent, les voix du passé et l’appel de l’avenir, « À cœur ouvert » emporte le lecteur sur l’aile du temps. Autant introspection pudique qu’hymne sans fard à la tolérance, ce recueil dévoile des accents éperdus de lyrisme. Liberté, quand tu nous tiens…

Versets bipolaires

« Il avait raison,
Mon âme est dans des geôles, mon cœur dans une prison,
J’ai autant de subconscients que l’année a de saisons,
Bergers ou brebis, folie ou raison,
Chaque soir la tension monte d’un cran, mes méninges se débrident, de nous, nouvelles perspectives font éclosions. »

Poèmes et réflexions d’un forçat de l’existence, marqués par le sceau de la maladie, ces textes irradient un désespoir mêlé d’ironie. Âpres, ils rappellent combien le sens grégaire va à l’opposé du désir de réflexion.

Que toi

« Narcotique
Tu es
La névrose
Que je m’impose
De chrome et de nickel
Tu es mon étincelle
Crochu
Mon atome »

Textes lapidaires, scandés, hypnotiques. Ces poèmes sont ceux de la transe, qui coupe le souffle et chante la sensation pure. Quelquefois listes, inventaires de mots qui claquent, quelquefois déclarations brûlantes à son idole, « Que toi » est une comète dans le ciel, un recueil qui fait se dilater les pupilles et battre le cœur.

Sans ailes

« Je me rappelle ton visage
J’entends ta voix.
Ton sourire
En train de rire.
Tu me disais
« Claire, danse avec moi ».
Et on dansait
On riait. »

En vers paradoxalement lumineux, Claire Chardin évoque le sentiment de vide laissé par le décès de sa mère. Les heures douces passées en sa compagnie, la tendresse de ses bras aimants, son affection, tout en ses poèmes dit l’amour filial.

Métaphores

« Je vieillis de seconde en seconde
L’aiguille du pendule me pend
Autant chercher l’instant dans une meule
De foin je reste sous ce corps à rêvasser
D’une nuit fluide une nuit dans le passé »

Conserver une trace d’instants mémorables, les écrire pour lutter contre le temps qui dévore tout. Ce recueil à l’écriture limpide restitue la puissance des impressions et des souvenirs aussi fugaces soient-ils.

Émotions en liberté

« Je préfère les allumeurs de réverbères
Aux businessmen sans frontières.
Ils ignorent la spéculation boursière
Et nous offrent un peu de lumière.

Nous retrouvons dans ce cinquième recueil empreint de douceur la plume sincère et tendre de Philippe Pauthonier. À travers ses vers, il nous fait goûter, sentir, voir la vie sous toutes ses facettes, tour à tour sombre et glorieuse, héroïque et contemplative. L’être humain est mis en avant dans ces pages, dans un arc-en-ciel d’attitudes qui nous renvoient à notre moi intime, éthéré et parfois à l’abandon.

La guerre des mots

« La mère de vagues lumières
Et le Sinaï regarde le mont Nébo
Sous le pas de nos frères tombés
Au champ des armes, ruisseau
Qui court le long des corps
Six jours pour compter le temps
D’une prière, d’un kaddish
Trois lendemains pour se dire Ismaïl
Nous sommes frères. »

Les autres, leur différence, leur ressemblance avec nous… Jamel Mouaouya plonge dans ses racines arabe et juive pour faire saillir le lien indéfectible entre deux communautés. En vers sensibles, il raconte le conflit, l’incompréhension et les instants de fusion.

Viens près de moi t’asseoir…

« Les pétales des fleurs de cerisiers
Défient l’attraction universelle.
Comme les flammèches d’un brasier,
Ils rejoignent le royaume éternel. »

Une fois installé aux côtés du poète, le lecteur se laisse embarquer dans une symphonie de rimes enlevées à travers les paysages aériens qu’offrent nos émotions. Inscrite dans la trajectoire d’une étoile filante, dans l’allure noueuse d’une branche de cerisier ou dans la courbe du sourire d’une fillette, la beauté du monde est encore une fois transcendée par les mots dans ce quatrième recueil d’un auteur plusieurs fois primé.

Le chant des Songes

« Dans les lycées dans les collèges
Sur les chevaux des grands manèges
Dans le sable et sur la neige
Il y a des tags »

Un poème acquiert une résonance toute particulière lorsqu’il est mis en musique. Entre créations originales et classiques revisités, Gérard Elleboode évoque l’âme de Paris et des Antilles et nous entraîne dans une ronde de mots à l’harmonie obsédante.

Instant présent

« Assis sur le sable,
Je regarde l’horizon.
Une brise me caresse le visage.
L’odeur des embruns m’envahit.»

Authenticité, sincérité, douceur sont les maîtres mots de ce recueil jeté sur le papier en quelques heures. L’auteur livre au lecteur le fruit de ses observations, célébrant avec simplicité les petits et grands plaisirs de la vie. Un chuchotement souriant, qui nous suggère que le bonheur se trouve bien souvent sous les yeux de qui sait prendre le temps de regarder autour de lui.