Thème : Romans

Elle habitait à Sandwich

« Non, ceux qui sont partis n’ont pas de facto réussi.
Pourquoi tu ne nous as pas dit, ma belle société :
Que tes émigrés s’éprouvent dans leur propre déchirement et se trouvent parfois dans des conditions minables ?
Qu’ils goûtent tous les jours à la saveur de la séparation ?
Qu’ils ne sont pas en absolu des chanceux ?
Et que même s’ils se sont éloignés des risques qui les guettent à chaque instant, et que même s’ils croient avoir sauvé leur peau et celle de leurs enfants, ils ont parfois des cadavres dans leurs placards ?

Thérèse, Franco-Libanaise vivant à Sandwich, Midwest, a claqué la porte sans se retourner. À trente-sept ans, elle se questionne sur les raisons de son émigration et se demande si elle a fait les bons choix en suivant son mari aux États-Unis, dix ans auparavant. Cet exil, la fondation de sa famille et l’établissement de la réussite de son époux ont longtemps occupé son esprit… Aujourd’hui étreinte par une indicible nostalgie, elle remet tout en question, pour le meilleur ou pour le pire.

La lueur de l’ombre

« – Je ne suis pas humain. Je suis autre chose.
Lyra recula tellement qu’elle se retrouva plaquée contre un mur. Elle commençait à paniquer.
– Tu es quoi, alors ? demanda-t-elle, tremblante.
– Je suis… un vampire.
Lyra éclata de rire nerveusement. « Un vampire, et puis quoi encore ? »
– Tu ne me crois pas. Je vais te le prouver.
Il avança vers elle d’un pas décidé et planta ses pupilles émeraude dans les siennes. Arrivé à sa hauteur, il montra ses dents et fit sortir de sa gencive deux canines mesurant un doigt chacune et tranchantes comme des couteaux. »

Bientôt la rentrée… autrement dit, encore un mauvais moment à passer pour Lyra. Mais cette année, tout est différent : elle commence à se transformer en vampire ! Avec l’aide de Trey, nouveau dans sa classe et vampire lui aussi, elle se familiarise doucement avec sa nouvelle nature et ses implications. Contrainte de quitter sa famille pour la protéger, elle part avec son nouvel ami… allant de surprises en surprises.

Le condamné

« Avec mon effondrement judiciaire, j’ai appris à hiérarchiser les coups durs. Ainsi, la perte de mon travail arrivait seulement en troisième position dans l’échelle de gravité de mes peines, derrière la prison et le divorce. Même le dégoût se banalise. J’accusais réception des mauvaises nouvelles, mais ma désocialisation me rendait insensible. »

Accusé du pire des crimes, reconnu coupable et condamné à la perpétuité incompressible, il purge sa peine, de longues années, avant d’être libéré en un coup de théâtre dont la société a le secret. Innocenté par la science mais encore à la marge, il fait ses premiers pas d’homme libre.
Alors qu’on lui parle de « malheureuse méprise », qu’on lui demande de ne pas faire de vagues, il rêve de voir l’effroi dans les yeux de ceux qui l’ont unanimement rejeté : épouse, parents, amis. Reprendre le cours d’une vie brisée, retrouver l’amour, le narrateur ouvre la porte d’un nouveau monde, celui de la résilience sans oubli.
Récit à la première personne, construit en courts chapitres incisifs, « Le condamné » met en exergue les valeurs humanistes que l’espace social ne possède plus, seules capables, peut-être, de sauver l’innocent de la folie.

La lettre à Véra

« En vérité, à la lecture de « Lettre à Véra » il m’est apparu que la remémoration par l’auteur de notre relation amoureuse ne constituait qu’un pré-texte, un point d’entrée spécifique dans son récit autobiographique sur ses vingt premières années ; le moment où notre histoire commune prend fin et où commence pour lui une renaissance. »

Comme tout apprentissage, la jeunesse est une aventure complexe. Celle d’Alexandre, enfant du Casablanca d’autrefois, n’échappe pas à la règle, ni aux enchevêtrements, ni aux empêtrements… Son premier amour avec Véra et sa scolarité à la dérive y figurent en bonne place. Malgré tout, Alexandre croit en lui, il est prêt à tout pour faire de ses échecs autant de défis à relever, pour se trouver lui-même et ainsi trouver l’autre.

Néfertary une reine adulée

« Le 9ème jour du mois de Méchir, après vingt et un ans d’absence je me retrouvai avec le plus grand plaisir dans ce palais qui me fut offert jadis par mon père, lorsque j’eus atteint l’âge de douze ans. Deux décennies s’étaient écoulées depuis, et pourtant quand j’y repensais, les souvenirs étaient tellement proches dans ma tête que j’avais l’impression que tout s’était passé hier. »

Après douze ans de règne, Néfertary cède le trône d’Égypte à son fils Ramsès. Elle reprend possession du palais et de l’orphelinat de Thèbes que lui avait offerts son père vingt ans auparavant. Lorsqu’elle invite ses anciens pensionnaires, elle apprend qu’ils ont disparu et va remuer ciel et terre pour les retrouver et châtier les responsables de leur disparition. Une vie de reine ne va pas sans embûches.
Suite de « Néfertary princesse rebelle », paru aux Éditions du Panthéon en 2017, ce nouveau roman nous emporte dans le temps sur les pas d’une femme face à son destin.

Je n’existe pas

« Calysta laissa son regard traîner dans le vague et se laissa emporter par une méditation profonde :
Je veux simplement être celle que je suis et non quelqu’un d’autre.
Elle se mit debout et ouvrit grand les bras, à la Titanic. L’homme est le seul être qui peut voler sans que le vent le porte, grâce à son imagination. »

Calysta se demande où elle est, qui elle est. Elle se demande aussi si elle est le personnage d’un livre qu’elle n’a pas écrit. D’autres lui offrent des réponses sibyllines, la laissant se questionner, sur le fil entre fiction et réalité. Un écrivain dépressif, un héros de film d’espion se succèdent dans ces pages où la réflexion se mêle à l’absurde. Le lecteur se perdra, comme l’ont fait les personnages et même l’auteur. Où sommes-nous ? Et qui sommes-nous ?
El Mehdi Abdennassar dévoile après « La vie changera » (Editions du Panthéon, 2017) un nouveau roman, aux accents mystérieux. Sous sa plume, le réel frôle l’absurde ou n’est-ce pas plutôt l’inverse ?

Castel Villerquin – Tome 3 Le Pacte d’Indigo

« Mark sentit soudain un regard se porter sur lui, il se retourna et fouilla du regard la foule qui se réfugiait dans les voitures pour échapper à ces créatures déchaînées. Mais il ne vit personne en particulier, seulement des voyageurs apeurés qui tentaient de se mettre à l’abri des griffes et becs agressifs. »

La famille Devon semble avoir retrouvé une existence apaisée au Castel Villerquin. Pourtant, lorsque Juliet prend l’avion pour Édimbourg afin d’y rejoindre son frère, tout semble basculer sous l’effet d’une menace venue du ciel. Un événement imprévu va conduire les enfants aux quatre coins du monde, alors que le passé ressurgit d’une façon dramatique…

Parcours numéro treize

« Après des luttes acharnées, les batailles, la guerre livrée et gagnée contre les vilains crabes, la guerrière intrépide, encore un peu écorchée par quelques griffures, ressentit une légère brise annonciatrice d’une nouvelle vague, porteuse de remous et d’intenses émotions. »

Aurora grandit au Portugal, sous la dictature de Salazar. Son milieu d’origine, la tradition, l’époque, tout la destine à devenir une épouse soumise. Mais, éternelle révoltée, Aurora entreprend de se libérer du joug. Elle, la petite dernière de la fratrie, la treizième, va se battre pour accomplir ses rêves. Émigrée à Paris pour offrir une existence meilleure à ses enfants, elle devra également livrer un impitoyable combat contre la maladie.

Ma dernière cavale avec le chien Marcel

« Malgré mes yeux fermés, une étrange sensation d’être observé, me gagna lentement. Je ne m’en étais guère préoccupé, pensant qu’il s’agissait d’un de ces rêves à demi éveillé, que parfois il nous arrive de faire. Cette présence, se faisait toujours plus insistante. J’ouvris donc un œil, puis rapidement le deuxième. Devant moi, un chien était assis. Je n’avais aucune crainte, mais plutôt l’envie de faire sa connaissance.
– Salut le chien, lui dis-je. »

Philippe Dubervil, fraîchement retraité, embarque dans un vieux side-car avec pour seul mot d’ordre : liberté ! Accompagné de Marcel, le chien qu’il recueille en cours de route, il entame un périple riche en rencontres et rebondissements. Un voyage en forme d’évasion qui fait battre le cœur et ouvrir tout grand les yeux.

Sous le chêne de Véléda

« Elle est la Mère.
Attirés par son magnétisme les hommes sortis du grand rif sont montés vers le nord.
Ils l’ont cherchée, l’ont implorée pour obtenir sa protection quand le tonnerre grondait, le volcan crachait ou le fleuve débordait. Ils l’ont cherchée en parcourant la terre.
Mais Elle était la Terre.
Elle était Gaïa et Elle les avait enfantés. Eux la nommaient Dana, Dôn, Ana. Ils lui parlaient. »

1850, dans un village de bûcherons niché au cœur des Vosges, sous le col du Donon. Ses habitants, attachés à leurs croyances ancestrales et à leurs traditions, voient un jour débarquer sous leurs cieux un étranger. La présence de cet homme révélera leur crainte du présent, insidieuse et tapie au fond d’eux, tout en leur permettant de comprendre et d’embrasser leur foi innée et puissante en l’avenir.

Crimes en héritage

« Paul ne répond pas. Il ne peut plus répondre ! Il faut qu’il s’allonge, il va tomber. La tête à dix centimètres de la table, les bras lourds, il fait un geste vers le stylo qui se trouve tout près de lui.
L’inspecteur se précipite avec le procès-verbal et fait signer les aveux de Paul Laugier.
À la question de savoir s’il a un avocat, il répond par la négative d’un hochement de tête : on lui en désignera un d’office. »

Père et époux modèle, Paul Laugier occupe paisiblement sa retraite à jardiner et à rendre service à son village. Au cours d’une randonnée qu’il organise, il rencontre une femme mariée qui lui fait perdre la tête. Quand le mari de sa maîtresse est assassiné, tous les soupçons pèsent alors sur le pauvre Paul qui voit le piège se refermer sur lui. Traîné aux assises, va-t-il parvenir à prouver son innocence ?

Le Cadavre récalcitrant

« Bernard Lariège était à l’origine un éditeur spécialisé qui publiait, certes des  auteurs engagés, mais aussi quelques poètes contemporains, généralement allemands. Incidemment, Charles feuilleta, d’un air distrait, plusieurs revues qui étaient rangées sur l’une des étagères. Son regard s’arrêta sur le titre étrange d’une publication, « Le Cadavre récalcitrant». Après avoir constaté que le rédacteur en chef de cette revue, au demeurant confidentielle, était un certain Bernard Lariège, il reposa le volume en songeant qu’il était en train de s’égarer. »

11 avril 1971 : un célèbre dramaturge meurt assassiné près de son domicile parisien. Un suspect est rapidement arrêté et l’affaire est sur le point d’être classée… C’est sans compter sur l’enquêteur Charles Dangel, qui découvre que l’un des ancêtres de la victime est décédé dans les mêmes circonstances, exactement cent ans plus tôt. L’histoire se répète et les deux victimes ont d’autres points communs, comme cette revue au titre étrange dans laquelle ils écrivaient tous deux… Charles Dangel n’est pas au bout de ses surprises.

La Pensée d’un fou

« J’ai compris qu’en moi, tous les maux sont et que par ce qui est le pire, je fus programmé pour leurs plans. Mais je ne suis qu’un enfant et j’enfante aussi, je ne suis qu’un père et en cela, je me perds aussi. Mais toi qui ne crois pas en moi, sache que je ne te calomnie pas, mais ce sera toujours là. »

La foi guide les pas du narrateur. Elle est sa lumière, son étincelle d’espoir dans un quotidien perclus d’angoisses et de cauchemars.
Persécuté par des démons, il se débat, appelle au secours, doute pour finalement mieux trouver le salut en son créateur.
Inclassable, sombre, déroutant, « La Pensée d’un fou » est un cheminement dans la noirceur, une plongée au creux de l’âme humaine.

La neige assourdit mes tapages

« Ta mère portait en elle le sens d’une justice primitive. Ce qui a suivi était dans la nature, dans la fatalité des choses. Si un meurtre pouvait être appelé équitable et innocent à la fois, c’était bien celui-là. Seuls les tempéraments passionnés et honnêtes sont dangereux par ce goût de l’absolu qui les habite et qui risque de les mener aux pires tentations. Hadrien, ne juge pas hâtivement ta mère. Mon garçon, tu ne sais pas ce qu’il faut d’amour pour devenir un assassin. Essaie d’écouter ses peurs. Elle était restée une petite fille abandonnée, fragile, avec un besoin démesuré d’un amour exclusif. »

Marie et Héloïse grandissent ensemble dans un orphelinat et partagent tout. La première est une beauté sage et brillante, la seconde un feu follet. À seize ans, Héloïse rencontre André, professeur d’art et tous deux vivent un amour passionné, tragiquement interrompu par un accident fatal à André… Enceinte, Héloïse commet un acte irréparable et demande à Marie d’adopter cet enfant du malheur.
Hadrien, élevé dans la tendresse de Marie, grandit. Quel serait le plus cruel : lui révéler le secret de son adoption ou le laisser imaginer cette mère envolée ?

Le porteur de secrets

« Je suis ce rien et ce tout. Cette chose neutre convoitée, adulée, comparée. J’ai incarné souvent l’amour, parfois la tristesse, la plupart du temps l’admiration, fréquemment le souvenir, et malheureusement, surtout l’argent. Je suis né en Russie, mais… Plutôt que de continuer à vous écrire, je préfère maintenant que vous me lisiez. »

Hiver 1918. Nastia quitte sa chère Russie natale et débarque en France. Aujourd’hui, un de ses effets personnels est redécouvert, et il se met à parler… Le lecteur suivra les errances et voyages d’un bijou, un bracelet qui a traversé le temps au poignet de femmes, au destin fort loquace. Dans ces allers-retours entre passé et présent, un objet inanimé prend pourtant vie, se met à nu et nous dévoile son âme.

Le chapeau

« Petite bourrasque, le chapeau insolite s’envole. Pari gagné pour la calvitie. C’en est trop pour l’homme à la gabardine. Les deux mains enfoncées dans ses poches, il s’enfuit vers ailleurs. »

Jérôme Motta, consultant « en esbroufe », ramasse le chapeau d’un passant qui vient de s’envoler. Son geste, en apparence anodin, l’entraîne dans une série de mésaventures aussi périlleuses que rocambolesques. S’est-il, par ce simple réflexe, mis en danger ? Narré sur un ton badin, ce récit souvent hilarant nous entraîne aux confins de l’absurde.

La Souciance

« En arrivant au village, j’ai aussitôt ressenti que quelque chose se jouait du temps. Un « je-ne-sais-quoi » qui frissonnait à la surface du présent. Comme un air de commencement.
D’ordinaire, lorsqu’on se rend quelque part, la destination est connue. On sait où le chemin nous mènera. On sait où l’on va et, normalement, par où aller. Sans que l’ordre du monde, de son monde, n’en soit bouleversé. Ce fut différent, cette fois.
Tous les commencements sont porteurs d’infini… »

Un couple de voyageurs fait halte dans un village suspendu entre mer et montagne. Une étape de plus, somme toute ordinaire, lors d’un périple estival sans but précis. Mais ce qui aurait pu n’être qu’un simple instant de découverte heureuse au gré du vent révèle d’emblée une autre dimension, singulière, insolite. Cette fois, ici, les choses sont différentes… L’évidence du lieu, fragile, immédiate et surprenante, dessine alors pour le couple un futur inattendu. Un moment hors du temps, une réflexion profonde, une poésie intime induite par un pays propice à l’introspection et à la découverte de la « souciance ».

Péripéties d’une vie

« Je posai cette question non sans penser à mon état ; en fait, à mon retard social qui me conduit à voir le mariage, le fait de fonder un foyer et celui d’avoir des enfants comme des faits sociaux qui relèvent du luxe et qui jamais ne se trouveront à ma portée. »

Son extrait de naissance ayant été corrompu en sous-préfecture, le narrateur de ce récit ne peut passer son baccalauréat… mais il ne baisse pas les bras pour autant. Commence alors une longue bataille scolaire, de cours du soir en démarches estudiantines, pour surmonter les obstacles à la reconnaissance de son savoir et enfin, renaître officiellement aux yeux du monde.

Les héritiers de Nephtys

« Nous sommes les héritiers de Nephtys, car nous oscillons entre la vie et la mort. Nous sommes entre terre et ciel ! Pourquoi meurt-on ? Cette question est aussi vieille que l’humanité, alors que notre mort est biologiquement programmée. Une autre, qui lui est corollaire, est : pourquoi vit-on ? Elle n’a pas de réponse non plus ! »

Patchwork coloré de mythes et symboles, ce roman initiatique se découpe en sept chapitres permettant au lecteur d’explorer les sept chakras à travers les sept couleurs de l’arc-en-ciel et les sens. Notre relation au monde et à l’invisible est ici racontée. Plutôt que des passants, pouvons-nous devenir des passeurs de Lumière ?

À la découverte du maître ou le triomphe de la raison illuminée

« Un moine et un enfant d’environ dix ans sortirent et descendirent prudemment l’escalier d’entrée. Le garçon portait dans sa main droite un papier qu’il avait enroulé et fixé avec un ruban en tissu jaune moutarde un peu noirci par la fumée du foyer. Il avait l’air fier et la manière dont il s’entretenait avec le moine montrait qu’il s’agissait d’une chose importante et qu’ils parlaient de sujets qui étaient bien au-dessus de l’âge de cet enfant. »

Romain naît dans un humble village de montagne, au temps de la Renaissance. Nous le découvrons au travers de son quotidien et de ses rencontres. Dans un monde marqué par la spiritualité, l’obscurantisme et l’ignorance, le périple du jeune héros mènera le lecteur sur les traces d’un humanisme et d’une spiritualité flamboyants, qui revêtent parfois de bien tristes atours…